Par Le Potentiel
Ainsi de victime, Kigali est devenu un bourreau qui exige d’être caressé dans le sens du poil. Ses crimes en RDC sont sans nombre. Ils sont aussi vieux que le massacre de 1994. Car, depuis cette date, sous prétexte de traquer des génocidaires hutu, le Rwanda occupe une partie du territoire de la RDC. Il s’agit principalement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu où il a multiplié et diversifié des stratégies pour prendre pied de manière durable.
Dans cette partie de chasse, le Rwanda est arrivé à commettre au Congo le génocide pour lequel il avait suscité et obtenu la compassion du monde entier. Voilà que, en ce qui concerne la RDC, la communauté internationale hésite à prononcer le mot génocide. Or, en termes de comparaison, le nombre de victimes congolaises est de loin supérieur à tous les cas connus jusqu’à ce jour. Les chiffres oscillent entre 4 et 9 millions de morts. Sans compter toutes sortes d’exactions commises sur les survivants.
Qu’est-ce à dire ? Que la définition du mot génocide change selon les territoires où il est commis ? La compilation des documents renseigne que le mot a été créé en 1944 par Raphael Lemkin, professeur de droit international à l'université de Yale, "pour définir les pratiques de guerre de l'Allemagne nazie". Il désigne "la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique". Le mot combine le terme grec genos (qui signifie origine ou espèce) et le suffixe latin cide (provenant de caedere, tuer).
Le tribunal militaire international de Nuremberg en a donné la première définition, en 1945. Mais, le 11 décembre 1946, l'Assemblée générale des Nations unies, qui confirme les principes du droit de Nuremberg, définit le génocide comme le «refus du droit à l'existence de groupes humains entiers de même que l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu».
Ce que le régime en place à Kigali fait en RDC, particulièrement dans l’est, n’est pas moins un génocide. Il crée et arme des groupes rebelles pour qu’ils procèdent à des massacres des populations congolaises. L’objectif final étant de faire main basse sur des richesses naturelles du Congo.
Différents rapports des Nations unies et des ONG confirment ce que nous avançons ici. Le dernier en date est celui qui a mis à nu l’appui de Kigali au M23, un groupe rebelle qui tue et pille. Actuellement, il est en guerre contre les FARDC.
En observant l’attitude de certaines puissances face à ce qui se trame dans l’Est de la RD Congo, on a l’impression que la communauté internationale voudrait appliquer le principe de deux poids deux mesures. C’est comme si les victimes congolaises, malgré leur nombre, ne méritaient pas la compassion internationale comme ce fut le cas en 1994.
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