mardi 8 janvier 2013

La mission des Nations unies au Congo est-elle inefficace ?

(Affaires Stratégiques 08/01/2013)
En décembre dernier un article du Monde publiait une tribune qui dénonçait la persistance des massacres contre la population civile congolaise. Signée par des personnalités politiques et intellectuelles de premier plan, l’article condamnait l’inefficacité de la mission des Nations Unies au Congo (la Monusco).

Depuis plus de vingt ans, l’Est du Congo est en proie à un conflit larvé entre factions rivales. Conflit ethnique à son origine et métastase du génocide rwandais, la guerre du Kivu serait davantage aujourd’hui dominée par des « bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes » intéressés par les ressources naturelles de la région (comme la cassitérite ou le coltan).


Ces groupes n’hésitent pas à utiliser le viol et l’enlèvement d’enfants comme armes de guerres. Pour tenter de pacifier la région, l’ONU a envoyé, en 1999, une force de paix qui compte aujourd’hui dix-sept mille hommes (la Monusco). Chargée de protéger les civiles et de renforcer l’action de l’armée congolaise (la FARDC) la tribune dénonce l’inefficacité manifeste de la mission.
Les attaques du M23 et l’occupation de Goma, la capitale du Nord Kivu, auraient fini de décribiliser l’action des casques bleus.

« Déployer 17 000 hommes et fixer un mandat qui ne permet pas d’intervenir, c’est absurde », a jugé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Donner aux casques bleus un mandat de contrôle des frontières est ainsi à l’étude. L’appel à des sanctions à l’encontre des leaders du mouvement va aujourd’hui dans le sens d’une plus grande fermeté.

En réponse à la tribune du 25 décembre Camille Dugrand, doctorante à Paris 1, dénonce la vision trop simpliste du conflit au Kivu.

Au-delà des enjeux d’accaparation des ressources, le conflit est également alimenté par des considérations démographiques, politiques et des enjeux fonciers. La mission de la Monusco devient difficile lorsque l’ennemi n’est pas clairement identifié. Qui est le véritable adversaire ? Les groupes motivés par les ressources naturelles ou ceux motivés par un agenda politique ? Par ailleurs, l’armée congolaise (la FARDC) composée d’anciens rebelles, s’avère également extrêmement violente.

Dénoncer la Monusco c’est également oublier le rôle de Kigali dans le conflit (le gouvernement rwandais est soupçonné d’être en connivence avec le M23). Le manque de discipline de l’armée congolaise et la faiblesse de l’Etat sont aussi pour beaucoup dans les souffrances du pays.



Sources : Le Monde, Le Monde, Le Monde

8 janvier



© Copyright Affaires Stratégiques

Visiter le site de: Affaires Stratégiques

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire