(Xinhuanet 25/01/2013)
ADDIS-ABEBA, 25 janvier (Xinhua) -- Le ministre des Affaires
étrangères, de la Coopération et de la Francophonie de la République
démocratique du Congo (RDC), Raymond Tshibanda, a appelé dans un entretien à
Xinhua jeudi soir en marge du 20e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba
en Ethiopie, à un déploiement rapide de la force multinationale destinée à
sécuriser l'Est du pays. Cette force approuvée par les Nations Unies et l'UA a
pour objectif d'empêcher d'autres conflits armés en RDC, comme celui qui vient
d'opposer le pouvoir congolais et le mouvement rebelle M23 que le ministre
Tshibanda a accusé au passage de n'avoir pas respecté la ligne de retrait fixée
par les accords de paix conclus récemment, affirmant que cette entorse rend la
situation sécuritaire précaire.
Question : Monsieur le ministre, on en
est-on au jour d'aujourd' hui avec le projet d'une force internationale à l'Est
de la République démocratique du Congo ?
Réponse : Des progrès notables
ont été accomplis, mais peut-être pas au rythme qu'exige la situation sur le
terrain. C'est pour cela que je viens de lancer un appel pour l'accélération du
processus pour qu'on puisse dans les semaines qui viennent commencer le
déploiement, quitte à ce que les unités soient complétées au fur et à mesure que
le processus se développera. Il vous souviendra qu'au mois de décembre dernier
il s'est tenu une importante réunion ici même au siège de l'Union africaine, au
cours de laquelle les Nations Unies, l'Union africaine, la Conférence
internationale sur la région des Grands Lacs, la SADC et les pays de la région
(Communauté de développement de l'Afrique australe, NDLR), ensemble avec les
partenaires bilatéraux et multilatéraux, avaient convenu, pour faciliter l'
opérationnalisation de la force, d'en faire une brigade spéciale au sein de la
MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en
République démocratique du Congo, NDLR) en revoyant en termes de renforcement le
mandat de cette dernière. La conviction de tous était qu'en optant pour cette
formule on devrait plus rapidement arriver à traduire la force dans les faits.
Je voudrais rappeler que le concept opérationnel a déjà été développé, adopté au
niveau de la CIGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs,
NDLR), endossé par la SADC et les experts des Nations Unies qui l'ont examiné,
ont trouvé qu'il constituait une bonne base et la proposition qu'ils ont faite
part de ce concept. Puisque nous avons déjà eu l'occasion de discuter avec les
Nations Unies sur les conditions que la CIGL considère comme essentielles pour
garantir l'efficacité de cette option, puisqu' elle a été adoptée et que les
Nations Unies disent que ces conditions ne leur posent pas de problème, nous en
appelons à ce que très rapidement on mette cela en oeuvre. Surtout que les Etats
de la SADC ont déjà disponibilisé la brigade en attente de la SADC, qu'elle est
prête à être déployée.
Q : Une force de combien d'hommes ?
R :
C'est un peu plus que 4 000, entre 4 000 et 5 000 hommes.
Q : Est-ce que
l'armée congolaise a pu se redéployer à Goma et ses environs ?
R : Oui,
au moment où nous parlons les Forces armées de la République démocratique du
Congo sont à Goma et cela conformément à ce qui avait été convenu. Les chefs
d'Etat de la région ont demandé au M23 de se retirer de Goma, il avait été aussi
décidé que FARDC reviennent dans Goma. Je voudrais remarquer que le M-23 ne
s'est pas retiré jusqu'à la distance qui lui avait été fixée par les chefs
d'Etat, qui était de 20 km au Nord de Goma. Ils sont dans les environs de Goma,
ce qui bien entendu rend précaire la situation.
Par
Raphaël MVOGO
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