(La Prospérité
22/01/2013)
Tableau sombre pour l’an 2012, bilan mitigé pour le
gouvernement Matata.
Tel est le constat de Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua,
Député issu de la circonscription électorale de Dibaya, au Kasaï Occidental, en
plein centre de la RD. Congo.
Revêtu de sa casquette de Président du Mouvement
pour le Renouveau, Clément Kanku décortique chaque secteur de la vie nationale
et en donne un avis critique, avant de parler de pourparlers de Kampala qu’il
considère, outre mesure, comme simplement une distraction.
Il s’explique, par
ailleurs, en prenant l’exemple du CNDP dont se réclame le M23 mais qui,
aujourd’hui, aurait atteint ses objectifs politiques sans se combattre, ni
gagner forcément les élections.
Il craint, sans pour autant le dire, que les
négociations en cours à Kampala ou Brazzaville ne conduisent à des maigres
résultats pour la République, si ce n’est que le partage du pouvoir ou dans une
certaine mesure, une nouvelle inféodation étrangère via le M23, dans les
institutions de l’Etat. ‘’ A mes compagnons de l’Opposition, je les exhorte à se
mobiliser pour aller à la conquête du pouvoir.
Pour ça, nous devons nous
organiser, nous devons nous surpasser, mettre de côté nos ego surdimensionnées,
prendre conscience de nos erreurs du passé pour épargner notre peuple d’une
autre mésaventure.
Il suffit de privilégier l’intérêt général pour s’unir ; ne
dit-on pas que l’union fait la force ?’’, lance-t-il, à la fin de l’allocution
qu’il a prononcée à l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’échange de vœux,
le samedi 19 janvier dernier, à Lingwala, où est implanté le siège du MR, son
parti politique. Les idées ont les jambes, dit-on.
Kanku y croit. Lisez-le !
DISCOURS DE L’HONORABLE CLEMENT KANKU BUKASA, PRESIDENT NATIONAL DU MOUVEMENT
POUR LE RENOUVEAU « M.R » A L’OCCASION DE LA CEREMONIE D’ECHANGE DE VŒUX
Kinshasa, le 19 janvier 2013 Distingués invités ; A vos titres et qualités
respectifs ; Chers camarades du Mouvement pour le Renouveau ; Chers
compatriotes, Au nom du Mouvement pour le Renouveau, je vous remercie d’avoir
répondu à cette invitation, et saisis cette occasion pour vous souhaiter mes
vœux les meilleurs pour cette année 2013.
Que cette année soit réellement celle
des bénédictions pour l’ensemble du peuple congolais. Permettez-moi aussi de
m’acquitter d’un devoir celui d’honorer la mémoire de ceux qui nous ont quitté
au court de l’année 2012 qui vient de s’achever, dont un de nos mentors le
patriarche Albert-Constantin TSHIBUABUA ASHILA PASHI. Je vous demande donc
d’observer une minute de silence.
Chers compatriotes, L’année 2012 aura été une
année difficile, parsemé d’embûche. Elle a coïncidé avec la prise de pouvoir de
M. Matata Ponyo à la tête d’un gouvernement dit des surdoués et des
technocrates. Une année après, qu’est-ce que nous pouvons retenir de leurs
prestations ?
1. Sur le plan social Le gouvernement qui avait battu sa
propagande sur sa capacité à améliorer les conditions de vie de notre population
aura battu le record de la contre-performance et de la démagogie.
Le Chef de
l’Etat, lui-même, lors de son adresse au parlement réuni en congrès, n’a pas
hésité à fustiger cette situation en déclarant que « le peuple était fatigué des
beaux discours théoriques sur la stabilité macro-économique et autres artifices
» alors que ses conditions de vie ne fait que se dégrader davantage, et ne
s’améliore pas dans les mêmes proportions. Après ce constat, on aurait souhaité
que le Chef de l’Etat en tire toutes les conséquences mais jusque-là, rien du
tout. Alors que ce gouvernement promettait d’améliorer les conditions de vie de
nos populations, nous nous sommes contentés d’effet d’annonce et autres
artifices.
La bancarisation de la paie des fonctionnaires, qui semble-t-il,
aurait pu améliorer le vécu des agents et fonctionnaires de l’Etat, s’est
révélée un véritable calvaire.
Les institutions financières chargées de ces
opérations se sont transformées en agent payeur de l’Etat avec des retenus sur
les salaires des pauvres fonctionnaires payés modestement.
La paie est devenu un
véritable casse-tête, aussi bien que pour les bénéficiaires que pour les
institutions financières non préparées à ce genre d’exercice.
Les économies
supposées sur la maîtrise des effectifs des agents et fonctionnaires de l’Etat
ne sont toujours pas perceptibles. Encore une fois nous sommes en face d’une
procédure improvisée, mal exécutée, dont les effets néfastes sont ressentis par
notre population, déjà confrontée à des difficultés multiformes.
2. De l’Eau et
de l’Electricité L’eau et l’électricité restent des denrées rares, rien n’est
fait pour améliorer la desserte en eau et en électricité. Les infrastructures ne
font que se détériorer dans une insouciance criante de ceux qui gouvernent.
3.
Sur le plan de l’Education - La population attend toujours la construction et la
réhabilitation des écoles ;
- la gratuité de l’enseignement, bien que
constitutionnelle n’est toujours pas effective ; - le système éducatif reste
médiocre, ce qui hypothèque l’avenir de notre nation.
4. Sur le plan de la Santé
La santé reste un vœu pieux. Les centres de santé et autres structures médicales
n’ont toujours pas vu le jour. Même l’éléphant blanc qui a englouti beaucoup de
fonds, « l’hôpital du cinquantenaire » peine à démarrer.
Encore la preuve d’une
politique d’improvisation et de manque de planification, on navigue à vue. Dans
tous ces domaines, on commence d’abord et on se pose des questions après ;
moralité, ces projets sont voués à un échec patent. Comme si l’expérience du
passé n’a pas servi à grand-chose, les congolais continuent à manquer les soins
de santé de qualité et la résurgence des maladies jadis éradiquées telles que la
rougeole, le choléra, etc. restent édifiant.
5. Sur le plan du logement Ici
aussi nous attendons de voir ; comme dans d’autres secteurs autant de promesses
et autres campagnes médiatiques qu’on nous sert à la longueur des journées, la
réalisation souffre d’un grand déficit. 6. Du transport en commun Au-delà des
promesses et autres exhibitions, des bus supposés commandés et prêts à
l’embarquement, la population n’a encore rien vu.
Comme les précédentes années,
le mode opératoire est connu et l’issu aussi. Comme si cela ne suffisait pas, ce
gouvernement se lance dans la prise de décision irréaliste oubliant que les
congolais ne se rabattent de gaieté de cœur sur ce moyen de transport de
fortune, tel que les esprits de mort et les taxi-motos. Sans oublier
l’interdiction d’importation des véhicules d’un certain âge, alors que le
pouvoir d’achat de l’ensemble de la population reste faible. Les autres modes de
transport, tel que le train, bateau et avion sont abandonnés à leur triste sort.
L’exemple : - de la Société Commerciale de Transport et Ports « SCTP » (ONATRA)
; - de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo « SNCC » ; - des Lignes
Aériennes Congolaises « LAC », est tout à fait pathétique. La grève des
camionneurs à Matadi qui va asphyxier Kinshasa et le reste du pays par manque
d’autres moyens de transport, tels que la voie ferrée en dehors du transport
routier est une illustration de ce déficit.
7. Les infrastructures Dans ce
domaine, le gouvernement s’est illustré dans des opérations de charme, des
projets fantaisistes, surfacturés, dans le but de détourner les deniers publics.
Il n y a qu’à voir la plupart des routes exécutées à grand frais qui se sont
déjà détériorées.
La plupart de nos villes sont menacées par des têtes d’érosion
dans l’indifférence totale de ceux qui gouvernent.
8. De l’administration
publique Notre administration est paralysée. Mal payés et travaillant dans des
mauvaise conditions, les fonctionnaires et agents de l’Etat ne peuvent pas
donner les meilleurs d’eux-mêmes. Alors que l’administration est le pilier sur
lequel notre pays doit s’appuyer pour un fonctionnement harmonieux de ses
institutions.
9. Sur le plan de l’Economie L’instauration de la TVA est venue
aggraver la situation.
La population qui était déjà confrontée à des difficultés
de tout genre est le plus grand perdant dans cette aventure à hausse
vertigineuse des prix des services et biens. Cela contribua ainsi à la
dégradation du climat des affaires déjà délétère. Il suffit de consulter notre
position dans le doing business (181 sur 185) pour se rendre compte de l’étendue
des désastres causés par ce gouvernement.
Le cri du cœur de la FEC n’a rencontré
qu’un mur de glace. Le gouvernement refusant d’apporter des mesures pouvant
améliorer le climat des affaires.
A la place, la pression fiscale et autres
tracasseries sont opérées sur les peu d’investisseur qui ont accepté de risquer
leurs capitaux dans notre pays, pour satisfaire l’appétit glouton des dirigeants
à la quête des primes et autres bonus obtenus sur les dos des entrepreneurs par
des redressement fiscaux fantaisistes et autres combines dont les membres de ce
gouvernement seuls détiennent le secret.
10. Sur le plan de la justice La
justice reste le talon d’Achille de notre société. Complètement inféodée et
instrumentalisée par le pouvoir, elle est distribuée à la tête du client. Malgré
les plaintes et mise en garde du Chef de l’Etat, cette justice reste corrompue
et source de malheur pour les justiciables. Se retrouver en justice est un
véritable cauchemar selon qu’on soit petit ou grand.
11. Sur le plan de la
démocratie Après les élections bâclées, nous avons certains imposteurs qui
occupent les fauteuils de ceux en qui le peuple avait placé sa confiance dans
les institutions.
12. Des Droits de l’Homme Les droits de l’homme sont encore
violés, les arrestations arbitraires, les assassinats et autres crimes nous
classent parmi les pays qui ne respectent pas les droits de l’homme. La
restriction des libertés individuelles est une véritable préoccupation.
Chers
compatriotes,
13. Des pourparlers de Kampala Comme hier avec le CNDP, nous
continuons à dénoncer avec force le comportement ambigu du pouvoir qui frise la
complicité. Nous l’avons dit en son temps que l’accord du 23 mars 2009 était
voué à l’échec. On ne nous avait pas écoutés ; la conséquence :
Le CNDP est
parvenu à atteindre ses objectifs sans combattre. Ils occupent des territoires
entiers, des postes importants dans nos forces armées. Ils sont parvenus à
officialiser leur alliance avec l’AMP, en signant la charte d’adhésion de la MP.
Ils sont ravitaillés en armes et munitions, et aujourd’hui ils reprennent la
guerre, commettent des exactions sur la population, violent les femmes, tuent la
population, occasionnent les déplacements des milliers des gens jetés en
errance.
Nous sommes en droit de dire que s’il y a des responsabilités à
établir, le pouvoir est bien placé pour les assumer. Nous rappelons que notre
position reste la même ; les pourparlers de Kampala restent une véritable
distraction.
Le Congo vivra en paix que si nous avons un gouvernement fort,
réellement engagé à ramener la paix. 14. Sur le plan de la sécurité La sécurité
urbaine est mise à mal par la recrudescence des violences dans nos villes. Le
phénomène Kuluna a pris des proportions inégalées.
Si, hier, ce phénomène était
marginalisé, aujourd’hui il est généralisé et bien organisé. Les jeunes
délinquants abandonnés et mis en marge de la société s’adonnent allégrement à
ces actes de barbarie pour rançonner et semer la terreur dans la société. Ceci
sous l’œil complaisant et impuissant des forces de l’ordre.
Sinon, comment
expliquer que nos services de sécurité ne puissent pas arriver à bout de ce
phénomène. Si nous n’y prenons garde, cette situation sera incontrôlable à
l’instar de l’insécurité observée dans certains pays en Amérique latine. Comment
en est-on arrivé là ? Il est curieux qu’on continue à maintenir aux mêmes postes
les mêmes responsables de la police qui ont montré leurs limites depuis des
années. Le Congo est confronté à une insécurité accrue ; de l’Est à l’Ouest, les
mouvements armés et forces négatives pullulent.
Le cas du M23 émanation du CNDP,
membre effectif de l’AMP est éloquent. Alors que le Premier Ministre avait
promis, en arrivant aux affaires, que les populations de l’Est allaient être
sécurisées, nous vivons une recrudescence de violence à l’Est. La prise de Goma
et la présence des milices dans le grand Kivu, Province Orientale et Katanga
sont à la base d’un drame humanitaire.
Des populations entières soumises à la
violence ; les viols des femmes et enfants, les assassinats, les crimes contre
l’humanité sont devenus monnaie courante et tendent à être banalisés. L
es
familles jetées en errance ne savent plus à quel saint se vouer. Cette
population est abandonnée à son triste sort. Le Congo ressemble à un bien sans
maître, ou mieux une parcelle sans clôture et sans surveillance où tous les
aventuriers et autres marchands de la mort s’adonnent à leurs entreprises
macabres allègrement sous l’œil impuissant du congolais. Cette situation est dû
à l’incapacité de notre gouvernement à doter notre pays d’une armée
républicaine, équipée, organisée, motivée et réellement dissuasive.
L’armée
minée de l’intérieur n’est qu’un assemblage des anciens belligérants aux
idéologies diamétralement opposées. Un corps soumis à une gestion calamiteuse,
avec des officiers qui détournent les fonds et effets des militaires en toute
impunité.
Le cas de ces généraux épinglés dans différents rapports de Nations
unies sur leurs implications dans la vente des armes et munitions aux forces
négatives.
Un effectif gonflé à dessein et une politique d’approvisionnement
basée sur des fausses informations d’embargo, alors que notre pays ne l’est pas.
La tribalisation et la marginalisation de certaines communautés dans l’armée ne
favorise pas une véritable cohésion en son sein.
Les conditions sociales et la
non prise en charge des militaires ne permettent pas de motiver ceux qui ont
choisi de servir sous le drapeau, jusqu’au sacrifice suprême.
Comme si cela ne
suffisait pas, on s’engage dans un recrutement des nouveaux militaires, alors
que la réponse à cette question est ailleurs.
15. A L’Opposition politique A mes
compagnons de l’Opposition, je les exhorte à se mobiliser pour aller à la
conquête du pouvoir. Pour ça, nous devons nous organiser, nous devons nous
surpasser, mettre de côté nos ego surdimensionnées, prendre conscience de nos
erreurs du passé pour épargner notre peuple d’une autre mésaventure.
Il suffit
de privilégier l’intérêt général pour s’unir ; ne dit-on pas que l’union fait la
force ? Distingués invités ; Chers camarades du Mouvement pour le Renouveau ;
Chers compatriotes, Voici quelques indications du bilan de monsieur Matata Ponyo
après un an de fonction.
1- Alors que la population s’attend à une rupture avec
les pratiques du passée, la mauvaise gouvernance à vite rattrapée ce
gouvernement qui l’a érigé comme mode de gouvernance.
La démagogie et le
mensonge et toutes formes d’antivaleur ont pris le dessus sur la vertu et le
sens morale.
a. Le climat des affaires : Nous sommes classés 181e sur 185, selon
le Doing business.
b. L’indice de gouvernance (Mo Ibrahim) : Nous sommes classés
51e sur 52 pays en Afrique.
c. L’indice de développement humain : RDC dernier,
187e pays sur 187.
d. La corruption : Nous sommes classés 44e sur les 48 pays
les plus corrompus en Afrique.
Au vu de ce tableau, nous sommes en droit de nous
demander si nous sommes encore dans un Etat des droits ou dans une république
bananière.
Mais nous vous demandons de ne pas perdre espoir quelques soit les
épreuves que nous traversons, ensemble nous pouvons changer les choses, faire de
ce Congo un véritable havre de paix, où il y fera bon de vivre. OUI C’EST
POSSIBLE.
La Pros.
© Copyright La
Prospérité
Visiter le site de: La Prospérité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire