30 octobre 2012
L'opposante Victoire Ingabore, le 12 septembre 2011 à Kigali ©AFP
KIGALI (AFP) - (AFP)
L’opposante rwandaise Victoire Ingabire a été condamnée mardi à Kigali à huit ans de prison ferme pour "conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre" et négation du génocide de 1994, a constaté un correspondant de l’AFP à l’audience.
La Cour a en revanche déclaré Mme Ingabire, opposante notoire au président rwandais Paul Kagame, non coupable de propagation de l’idéologie de génocide, car "il n’y a aucune preuve qu’elle ait eu l’intention d’appeler à un autre génocide", a déclaré la juge Alice Rulisa, en donnant lecture de la longue décision de la Cour.
Mme Ingabire "est condamnée à huit ans de prison pour tous les crimes dont elle a été déclarée coupable", a poursuivi la magistrate.
Fin avril, le Parquet avait requis la prison à perpétuité.
L’accusation avait affirmé disposer de preuves de transferts d’argent effectués par Mme Ingabire au profit des Forces démocratiques de libération du Rwanda, un mouvement de rébellion hutu rwandais basé dans l’est de la République démocratique du Congo, que Kigali qualifie de groupe "terroriste".
Le verdict, initialement prévu fin juin, avait été reporté à trois reprises.
Présidente des Forces démocratiques unifiées, formation d’opposition non reconnue par Kigali, Victoire Ingabire, une Hutu, est incarcérée depuis octobre 2010.
En formation aux Pays-Bas lorsqu’éclata le génocide des Tutsi en 1994, Mme Ingabire est revenue au Rwanda début 2010 et a cherché en vain cette année-là à se présenter à la présidentielle, remportée avec 93% des voix par Paul Kagame, dont le Front patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion) avait mis fin au génocide.
Le jour même de son retour au Rwanda, l’opposante, après avoir déposé des fleurs à un mémorial du génocide à Kigali, avait demandé que les auteurs de crimes commis contre les Hutu en 1994 soient aussi jugés.
Kigali l’accuse d’avoir ainsi nié la réalité du génocide, qui, selon l’ONU, a fait au moins 800.000 morts, essentiellement parmi les Tutsi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire