(Congo365.com 04/10/2012)
Les Etats-Unis ont appelé lundi le Rwanda à dénoncer
publiquement les rebelles du M23 qui se sont emparés de pans entiers de l'Est du
Congo et ont souligné leur frustration sur le rôle présumé de Kigali dans le
conflit.
Le Rwanda a nié à plusieurs reprises son soutien au mouvement
rebelle du M23 accusant Kinshasa et les grandes puissances mondiales d’omettre
de s'attaquer aux vrais problèmes qui ont conduit au soulèvement. Publiquement,
Kigali n'a pas encore condamné le mouvement M23 et les bailleurs de fonds, y
compris les États-Unis, l'un des plus proches alliés de Kigali, ont réduit
l'aide à la petite nation d'Afrique centrale à la suite d'un rapport des Nations
Unies qui a conclu que des responsables rwandais ont aidé à l'approvisionnement
des rebelles par des armes et de la logistique.
"Il n'est pas et ce
ne serait pas trop demander au gouvernement du Rwanda de dénoncer un groupe
rebelle qui s'attaque sur aux vies de personnes et porte atteinte à la stabilité
d'un voisin», a dit Johnnie Carson, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour
les affaires africaines , lors d’une conférence téléphonique le
lundi.
Des centaines de milliers de civils ont été chassés de leurs
foyers par les combats depuis que le M23, qui a des liens avec Bosco Ntaganda,
chef de guerre recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de
guerre, a pris les armes en avril.
«Le M23 est dirigé par des
personnes qui sont accusés par la CPI et qui sont accusés de violations graves
des droits de l'homme et cela ne devrait pas être trop demander au gouvernement
du Rwanda de le faire», a précisé Carson.
Les rebelles disent
qu'ils se battent pour essayer d'assurer la pleine application d'un accord de
paix mettant fin 2009 à une rébellion précédente que les experts de l'ONU ont
déclaré également avoir été soutenue par le Rwanda.
Contacté pour une
réaction après les commentaires de Carson, un responsable du ministère rwandais
des Affaires étrangères a redirigé l’agence Reuters vers les commentaires du
président Paul Kagame niant les accusations de son pays sur le soutien aux
rebelles faites lors d'une réunion de l'ONU à New York la semaine
dernière.
Kagame et le président congolais Joseph Kabila se sont
rencontré en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, mais aucune percée n’a été
faite.
Kagame a déclaré la semaine dernière que "la résolution de la
crise ne sera pas possible si la communauté internationale continue de définir
la question de manière erronée."
Une force de proposition africaine qui
serait neutre et chargé d'éliminer tous les rebelles opérant dans l'est du Congo
n'est pas encore concrétisée.
Carson a dit que Kabila avait également le
devoir d'assurer la paix et la stabilité dans son pays.
Aurélie Nyssen avec
Reuters
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