samedi 13 octobre 2012

Le corps-à-corps de Kinshasa

Deux boxeurs peuvent se défier rudement à l'heure de la pesée, s'invectiver le jour J dans le secret des vestiaires, puis, sur le ring, retenir crochets et uppercuts.

Scénario illustré par l'empoignade trop attendue entre François Hollande et Joseph Kabila à Kinshasa, théâtre samedi du 14e Sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Quatre jours auparavant, le locataire de l'Elysée avait fustigé les dérives autocratiques du boss de " Kin ". Hier matin, il a croisé les gants avec son hôte lors d'un tête-à-tête " franc et direct ".

Formule appliquée, dans la novlangue diplomatique, aux échanges rugueux. A en croire son entourage, le successeur de Nicolas Sarkozy aurait ainsi exigé, dix jours avant le procès en appel des huit policiers incriminés, que soient dûment jugés et punis les meurtriers Floribert Chebeya ; avant d'inaugurer, un peu plus tard, au sein de l'Institut français, une médiathèque dédiée au militant des droits de l'homme assassiné en juin 2010.

Comme annoncé, Hollande conversera ensuite avec des émissaires de l'opposition parlementaire, une délégation de la société civile puis, le soir venu, le vieil insoumis Etienne Tshisekedi. Celui-là même qui revendique la dignité de " président élu " depuis novembre 2011, date d'un scrutin entaché par des fraudes grossières.Lors de la cérémonie d'ouverture, chacun des deux pugilistes s'est donc borné à réciter ses gammes. Même si c'est à contre-emploi que Kabila entonna un refrain à la gloire de la tolérance, de l'Etat de droit et de la démocratie. Moins dissonante aura été sa sortie sur la " guerre injuste imposée [au Nord-Kivu] par des forces négatives à la solde d'intérêts extérieurs ".

Entendez la rébellion des mutins du M23, épaulée quoiqu'en dise Kigali par le Rwanda. Y penser toujours, n'en parler jamais... Si le pays des Mille collines fut à peine cité, l'ombre de son maître absolu Paul Kagamé flotta sur le huis-clos des chefs d'Etat. Et l'on doit à l'ancien président (...) Lire la suite sur lexpress.fr

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