vendredi 5 octobre 2012

Du 07 au 08 octobre 2012, La CIRGL à Kampala 4. Une réunion comme les précédentes ?

 (L'Avenir Quotidien 05/10/2012)

*Pour plusieurs experts et en dépit de la volonté de Joseph Kabila d’utiliser tous les moyens dans la pacification de la partie Est du pays, cette réunion risque de ressembler aux précédentes, dans la mesure où le Rwanda, accusé par la communauté internationale de soutenir la bande à Bosco Ntaganda, serait portéàbriller encore une fois par son absence.

*La rencontre se tient après le mini-sommet organisé à New York, en marge de la session de la 67èmesession de l’Assemblée générale des Nations Unies ; de quoi permettre aux participants de revenir sur les recommandations de celle-ci, avant d’exiger l’arrestation des chefs de cette rébellion, comme l’avait souhaité Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat Américain. Des sources sûres, nous apprenons que les Chefs d’Etat et des Gouvernements de 11 pays de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) vont une fois de plus, se réunir à Kampala, capitale de l’Ouganda. Ce, du 07 au 08 octobre 2012, afin de faire l’évaluation de précédentes décisions prises lors des sommets d’Addis-Abeba, de Kampala1, Kampala2 sur la consolidation de la paix et la sécurité dans l’Est de la Rd Congo.

Cette 4ème rencontre se tient donc après le mini-sommet de New York convoqué par le Secrétaire général de l’ONU le 27 septembre dernier, au lendemain du 67ème Sommet des Nations Unis.

Selon les sources proches de la CIRGL, ce sommet se penchera aussi sur les opérations que mènent les 22 officiers membres de l’équipe conjointe de vérification qui ont été installés à Goma depuis le 22 septembre 2012. Le mandat de ces derniers est d’entreprendre une évaluation sur terrain et de vérifier les effectifs réels des FDLR, du M23 et d’autres forces négatives opérant dans la partie Est de la Rd Congo. L’occasion rime aussi avec le lancement du mécanisme conjoint de vérification élargie dont la mission est de surveiller les frontières à problème.

On signale déjà la présence à Kampala des experts préparant ce 4ème sommet, notamment celle du Gouverneur de province Julien Paluku et celle du Secrétaire exécutif de la CIRGL, le Professeur Tumba Luaba. Ceux-ci, avec d’autres vont, à partir de ce jeudi 4 octobre, préparer les matières pour les ministres de la Défense. Ce n’est qu’après qu’interviendront les réunions des ministres des Affaires étrangères qui se clôtureront par celles des Chefs d’Etat et des Gouvernements du 07 au 09 octobre prochain.

Des incertitudes sur la présence du Rwanda A part le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange qui est déterminé à aller partout s’il faut permettre à la paix d’entrer définitivement en Rd Congo, tout en développant la théorie selon laquelle la solution peut-être militaire, politique, diplomatique ou la conjugaison de ces trois pistes, tel n’est pas le cas du côté du président rwandais Paul Kagame.

Ainsi, notre argumentaire est justifié par la dernière attitude affichée par ce parrain du M23, dans la mesure où il n’avait même pas fait le déplacement de Kampala où il était pourtant attendu et où il devait apporter sa contribution pour mettre un terme à la situation que connait aujourd’hui la partie Est de la Rd Congo.

Une autre raison de notre inquiétude, c’est son comportement affiché le 27 septembre dernier à l’occasion du mini-sommet organisé par Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l’ONU. En effet, pendant que Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères demandait à Paul Kagame de condamner le comportement du Mouvement 23, l’opinion a été surprise de voir le président rwandais quitter la salle. Personne ne pouvait accepter tel comportement, même si les services rwandais ont justifié en disant qu’il avait un rendez-vous très important. Mais tous les observateurs de la question sont d’avis que le comportement de Paul Kagame était une fuite en avant, incapable d’accepter sa responsabilité et d’arrêter le soutien qu’il apporte au mouvement rebelle qui sème la désolation à l’Est de la Rd Congo. Reviendra-t-il aux bons sentiments en acceptant d’être la solution et non le problème à la crise de l’Est ? Et si comme à l’accoutumée il ne venait pas, quelle serait l’attitude des Chefs d’Etat de la CIRGL et de toute la communauté internationale ? A l’allure où vont les choses, Paul Kagame semble être déterminé à ne pas faciliter la tâche à Joseph Kabila.

Car en effet, maintenant que certains pays ont bloqué l’aide qu’ils apportaient au Rwanda, le pays à mille collines n’aura de souffle qu’en maintenant l’Est de la Rd Congo comme un ventre mou, empêchant de ce fait à la Rd Congo d’exercer sa souveraineté sur cet espace et le voisin jaloux pourra facilement continuer à exploiter illicitement les richesses naturelles. De ce fait, il continuera à alimenter les multinationales fabriquant les téléphones, les appareils électroniques et d’autres matériels de la technologie de pointe. L’exigence de Hillary Clinton Loin de nous la volonté d’occulter la dernière exigence de Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat Américain faite à Joseph Kabila et à Paul Kagame en marge de la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, il convient tout simplement de mettre la puce à l’oreille des Chefs d’Etat et de Gouvernement pour qu’ils arrivent eux-aussi à exiger l’arrestation des principaux chefs du M23, ainsi que leur transfèrement devant le juge compétent, en l’occurrence celui de la Cour pénale internationale (CPI). Ce n’est que de cette façon-là que la paix sera profondément installée dans cette partie du pays et on aura ainsi rendu justice à une population qui n’a fait que souffrir depuis plusieurs années.

Une paix durable sans laquelle le développement de tous les pays de la Région risque d’être hypothétique. Raison pour laquelle tout le monde doit s’impliquer et chaque pays doit apporter sa contribution afin de donner une chance à la Région des Grands Lacs.

L’Avenir



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