(L'Avenir Quotidien 09/08/2012)
Le chef de la délégation du Comité international de la
Croix-Rouge (CICR), Franz s’est dit inquiet de l’ampleur des exactions contre
les civils. « Si la situation dans les deux provinces du Kivu est fragile et
problématique depuis plusieurs années, les exactions auxquelles nous assistons
depuis quelques mois envers les populations civiles sont extrêmement
inquiétantes et contraires à tous les principes humanitaires de base », a-t-il
déclaré. « De plus, l’accentuation du caractère ethnique des récentes violences
est très préoccupante ».
Selon le communiqué de presse du CICR qui livre
cette information, au delà des combats et de l’insécurité qui prévalent dans les
provinces du Nord et du Sud - Kivu, la nature de certaines attaques met aussi en
danger l’accès aux soins pour les blessés et les malades. « Parfois, le simple
fait de vouloir secourir un blessé, considéré par une partie aux conflits comme
un ennemi, représente un danger », précise Franz Rauchenstein.
Les
pillages de centres de santé sont en augmentation et privent les communautés
avoisinantes de soins médicaux, et ce pour une période pouvant aller jusqu’à
plusieurs semaines, apprend la même source. « Il est fondamental que les
blessés, les malades et les personnes les plus durement touchées par le conflit
soient prises en charge, ce qui ne peut se faire sans un minimum de sécurité »,
ajoute M. Rauchenstein. « Le personnel médical accomplit un travail remarquable
avec un minimum de moyens et dans des conditions de plus en plus difficiles. Il
doit souvent faire face à des afflux de personnes déplacées en étant lui-même en
situation de grande vulnérabilité. » Depuis des semaines, les volontaires de la
Croix-Rouge prennent notamment des risques considérables pour enterrer les
personnes qui ont été tuées lors des affrontements, après avoir fait le
nécessaire pour leur identification.
Avec la Croix-Rouge de la RDC, le
CICR agit auprès des populations civiles dans les deux provinces y compris dans
les zones difficiles d’accès. Il soutient les centres de santé et les hôpitaux
en leur fournissant du matériel médical afin qu’ils puissent faire face à
l’afflux de blessés ou continuer à travailler après un pillage. De manière
régulière, ses équipes évacuent des blessés vers les hôpitaux de Goma et Bukavu.
Les soins de santé de base pour la population, comme les vaccinations ou les
consultations prénatales, sont également au cœur des préoccupations du CICR.
Dans les zones reculées du Nord et Sud-Kivu, les équipes du CICR ont pu vacciner
2 500 enfants de moins de cinq ans depuis juin et conduire un millier de
consultations médicales.
Les délégués du CICR s’entretiennent
régulièrement avec les parties aux différents conflits afin de leur rappeler les
principes de base du droit international humanitaire. Ils interviennent auprès
des Forces armées de la RDC et des groupes armés afin que les populations
civiles soient protégées et épargnées, que le personnel de santé et les
travailleurs humanitaires ne soient pas attaqués et qu’ils puissent venir en
aide, sans distinction, à toutes les personnes qui en ont besoin. Le CICR
organise également des séances de formation aux premiers secours auprès des
différentes parties au conflit afin que les blessés puissent bénéficier
rapidement des premiers soins nécessaires.
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