(Le Potentiel 27/08/2012)
Plusieurs analystes partagent de plus en plus leur vision sur la gestion politique de la RDC à la suite des différends internes observés dans ce pays depuis son accession à l’indépendance. C’est le cas de M. Agamaka Baza-Mata, chercheur indépendant de nationalité congolaise.
Auteur de l’ouvrage « Berlin : tombeau de l’intégrité africaine », ce scientifique s’est engagé à mettre à la disposition de tous ses compatriotes congolais des « idées innovatrices » pour « sortir la RDC de sa crise en matière de gouvernance » et « restaurer la paix, l’unité et la confiance dans toutes les institutions de ce pays». Raison pour laquelle, il a animé, à cet effet, une conférence de presse, le samedi 25 août dans l’un des studios de Télé 7.
Une minute de silence a été observée, au préalable, en mémoire du feu directeur de publication du journal Le Potentiel, Freddy Monsa, « journaliste chevronné et compatriote qui était toujours aux côtés de M. Agamaka lorsqu’il organise ses activités à son retour au pays ».
Dans son exposé, il a relevé et déploré « les conséquences macabres » de la conférence coloniale de Berlin « dans la chair et dans l’âme de l’Africain ».
M. Agamaka a regretté le fait que l’Afrique continue encore, à l’aube de ce 3ème millénaire, à patauger dans le néocolonialisme. Cela, « en gobant systématiquement toute initiative venant de l’extérieur ».
Après « des analyses approfondies » sur la situation globale en matière de gouvernance en Afrique, l’orateur a constaté que la démocratie adoptée sur le continent a montré ses limites. D’autant plus que « les élections démocratiques en Afrique sont toujours des prémisses de guerre civile » dans plusieurs pays du continent.
Face à « l’échec de ce système néocolonianisme», le chercheur indépendant Agamaka s’est résolu à présenter généralement en Afrique et particulièrement en RDC, sa vision en matière de gouvernance. Ce, pour résorber la crise africaine et celle de la nation congolaise.
L’objectif poursuivi dans sa démarche en faveur des Congolais est « d’aboutir à une révision constitutionnelle conséquente, conformément à l’article 218 ».
UNE PRESIDENCE TOURNANTE
En effet, M. Agamaka regrette le fait que la gestion de la RDC échappe, depuis 1960 aux mains de ses ressortissants, « à cause des différends internes dus à l’incapacité des Congolais d’élaborer un mode de gouvernance à la hauteur de la diversité culturelle héritée de leurs ancêtres».
D’après le résultat de ses recherches, « il est urgent et nécessaire de réviser l’article 68 et ceux qui en sont tributaires et l’article10, ainsi que la mise à jour de l’article 226 de la Constitution».
Dans sa vision sur la gestion politique en RDC, il propose que le pays soit essentiellement doté des institutions ci-après : le Gouvernement national et collégial (GNC), la présidence de la République, les gouvernements provinciaux, les Parlements provinciaux et les Cours et Tribunaux.
« Le GNC est l’ossature de l’Etat. Il représente la Nation. Il est le symbole de l’unité nationale et veuille à la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat », a en substance dit Agamaka.
Il propose que le GNC soit composé de 78 membres. Soit 26 fois 3 représentants (es) de chaque province. « Le (la) gouverneur (e) est élu(e) au suffrage universel direct aux élections sénatoriales provinciales. Seuls les trois premiers (ères) sont appelés (es) à occuper cette très haute fonction », explique-t-il. Avant de souligner que l’accession aux fonctions de GNC doit impliquer l’abandon systématique de toute étiquette politique. Car, « le GNC est la plus Haute institution vouée à la défense des intérêts de la Nation ».
M. Agamaka limite à une fois sept ans le mandat des membres de cette haute institution.Concernant la présidence de la République, le scientifique suggère : « Le (la) président(e) est élu(e)avec un minimum de 75% de voix exprimées au cours d’une assemblée extraordinaire du GNC pour un mandat d’un an. Il (elle) est soutenu(e)dans son exercice par deux vice-présidents(es). La présidence demeure tournante : chaque province présidera en alternance cette très haute fonction par ordre alphabétique nominatif ».
Pour lui, dans la suite logique de cette nouvelle gestion nationale, les élections dites présidentielles sont proscrites.
Dans sa démarche, M. Agamaka a déjà adressé des pétitions au président de la République, au gouvernement, au Parlement, à la Cour constitutionnelle, aux partis politiques et au peuple congolais souverain. Sa vision sur la nouvelle gestion politique en RDC est transcrite en trois langues (Français, Anglais et Lingala) et disponible sur le site web www.africavote.org
Écrit par L. CARDOSO
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