(Digitalcongo.net
21/08/2012)
Une mission devrait se rendre à Kigali dans les prochains
jours pour faire part aux autorités rwandaises des inquiétudes des Etats membres
de la SADC face à la détérioration continue de la paix et de la sécurité dans la
partie Est de la RDC.
Kinshasa a marqué de nouveaux points le samedi 18
août 2012 à Maputo dans sa bataille diplomatique contre Kigali. En effet, les
chefs d’Etat et de gouvernement ayant pris part au sommet de la SADC (Southern
African Development Community ou Communauté de Développement de l’Afrique
Australe) ont unanimement condamné, dans le communiqué final adopté à cette
occasion, le Rwanda comme pays agresseur de la République Démocratique du Congo.
Aussi, le pays de Paul Kagame a-t-il été invité, dans le même texte, à cesser
sans délai tout soutien militaire et financier à la pseudo rébellion du
Mouvement du 23 Mars (M 23).
Selon le Secrétaire Exécutif de cette
organisation sous-régionale, Thomas Saloméo, une mission devrait se rendre
incessamment à Kigali pour faire part aux autorités rwandaises des inquiétudes
des Etats membres de la SADC face à la détérioration continue de la paix et de
la sécurité dans la partie Est de la RDC, dont les effets négatifs risquent
d’embraser l’ensemble de l’Afrique Centrale et Australe. L’autre message à
apporter à Paul Kagame et ses fidèles lieutenants serait de leur demander de
cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures congolaises.
Selon
Thomas Saloméo, les affiliés de la SADC ont largement adhéré aux conclusions du
rapport des Nations Unies publié en juin dernier et accusant le régime de Kigali
d’être le grand fournisseur en armes et munitions du M 23 et des groupes armés
opérant dans la partie Est de la RDC.
Certes, la SADC n’a pas mis des
gants pour interpeller le Rwanda au sujet de son comportement inamical vis-à-vis
de son voisin. Le plus dur reste, à savoir convaincre le maître de Kigali, dont
le pays n’est pas membre de cette structure sous-régionale de coopération et de
développement, de laisser le peuple congolais vivre en paix et jouir
souverainement des richesses de son sol et de son sous-sol.
Ce qui a
quelque peu intrigué plus d’un Congolais, c’est le silence total de la SADC au
sujet du projet de déploiement d’une Force internationale neutre à la frontière
entre la RDC et le Rwanda. Les participants ont-ils préféré s’en remettre à
l’option à lever, à la fin de ce mois, par les Chefs d’Etat ou de gouvernement
membres de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs, d’autant
qu’il est acquis que cet instrument de sécurisation de la frontière
congolo-rwandaise devrait placer sous la haute surveillance des Nations Unies et
de l’Union Africaine?
Ne pas trahir la dynamique de Goma
Par ces
temps où la diplomatie congolaise semble en phase avec l’opinion interne, les
observateurs se réjouissent d’apprendre qu’au terme de leurs échanges, le jeudi
16 août 2012 à Goma, les ministres de la Défense de la Conférence Internationale
de la Région des Grands Lacs (CIRGL) ont proposé que les militaires de
l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la RDC ne fassent pas partie de la Force
Internationale Neutre. Celle-ci, dont la taille est estimée à 4.000 hommes,
devrait être composée essentiellement des troupes africaines, à en croire le
Congolais Ntumba Luaba, Secrétaire exécutif de la CIRGL.
Des millions de
Congolais pourraient pousser un ouf de soulagement, car le risque d’infiltration
de cette force neutre par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi est sensiblement
réduit. A l’image du régime de Kigali qui boude la participation militaire du
Congo/Brazzaville et de l’Angola au sein de cette « armée internationale », en
raison de leurs liens naturels d’amitié et de fraternité avec Kinshasa, le
gouvernement congolais devrait à son tour ouvrir l’oeil et le bon, face à la
présence éventuelle des troupes en provenance des Etats susceptibles de faire le
jeu du Rwanda, notamment l’Erythrée et la Tanzanie.
La dynamique de Goma,
en ce qu’elle a donné un coup d’arrêt au jeu caché de Kagame et Museveni dans
l’aventure militaire du M23 à l’Est de notre pays, mérite d’être consolidée.
Pour ce, les négociateurs politiques et militaires congolais attendus à Kampala
vers la mi-septembre ne devraient pas transiger sur l’exclusion du Rwanda, de
l’Ouganda et du Burundi car alliés bien connus du M23.
Kimp/Le
Phare
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