(Guineeconakry.info 28/08/2012)
Si sa participation au sommet de la Francophonie au mois d’octobre prochain à Kinshasa, quant à l’effectivité de sa promesse, sans cesse répétée, de rompre avec la Françafrique était un test, François Hollande semble, pour certains, avoir échoué. En effet, il a mis fin à un suspense qui n’en était plus un. Naturellement, il a essayé tant bien que mal de donner de nobles justifications à ce que beaucoup de promoteurs de la démocratie conçoivent comme "son échec" à se mettre au-dessus du subtil et sournois réseau transafricain. Les atouts stratégiques, économiques mais aussi démocratiques de la RDC, auront donc triomphé de tous les grands principes démocratiques...
Encore une fois, la realpolitik se révèle plutôt forte. Certains observateurs avaient bien vu dans l’espèce de négociation que Yamina Benguigui était venue mener à Kinshasa, un signe avant-coureur quant à la participation du président français, au sommet de la Francophonie, du 12 au 14 octobre prochain, dans la capitale de la RDC.
S’il ne voulait pas y aller, il n’y aurait rien eu à marchander. Eh bien, que celui qui, comme son prédécesseur, avait juré de changer du tout au tout les rapports entre l’Afrique et son pays, choisisse de consacrer son tout premier déplacement sur le continent à un pays dont les dernières élections, ont été celles que tout le monde a connues, n’est certainement pas un bon signe, quant au respect de la promesse.
Que ceux qui comptaient sur François Hollande pour voir les pays africains s’ancrer un peu plus dans la voie de la démocratie prenne leur mal en patience. Avec un tel choix, François Hollande se montre même moins préoccupé par les entraves à la démocratie que l’était François Mitterand qui, en 1991, avait exigé la délocalisation du sommet de la Francophonie à Paris !
Une nouvelle fois, les peuples africains ont l’occasion de réaliser que c’est à eux de faire naître tous les progrès qu’ils souhaitent voir dans leurs pays respectifs.
François Hollande pourra toujours dire que son déplacement à Kinshasa est plus bénéfique à la démocratie congolaise que ne l’aurait fait son absence. Une grande matière à réflexion!
En attendant retenons cette nouvelle promesse : « C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait ». Wait and see.
Pivi Bilivogui pour GuineeConakry.info
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