lundi 30 avril 2012

Enfin le gouvernement : Une équipe serrée de deux vice-premiers ministres, vingt-six ministres et huit vice-ministres

 (L'Avenir Quotidien 30/04/2012)

*Cinq mois jour pour jour après les élections du 28 novembre 2011, la Rd Congo a enfin un nouveau gouvernement, nommé samedi soir par le président de la République, Joseph Kabila Kabange. De nouvelles têtes font leur entrée, il s’agit de Bruno Kapanzi (Ressources hydrauliques), Remy Musungay (Industrie), Bahati Lukuebo (Emploi), Kin-Kiey Mulumba (Poste), TundayaKasende (Vice-ministre des Affaires étrangères), etc.

*Sept ministres sortants gardent leurs postes ou occupent un nouveau portefeuille : Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire), Maker Mwangu (EPSP) et Justin Kalumba (Transports).

*Six femmes font leur entrée au gouvernement. Il s’agit de Wivine Mumba Matipa (Justice et Droits humains), Louise Munga (Portefeuille), Géneviève Inagosi (Genre), Sakina Binti (Vice-ministre Droits humains), Abuyuwe Miwa (Vice-ministre du Budget) et Maguy Rwakabuka (Vice-ministre de l’EPSP).

Plus de quatre mois après sa prestation de serment, le chef de l’Etat Joseph Kabila a choisi la journée du samedi 28 avril dernier tard dans la soiréepour signer l’Ordonnance n°12/004 du 28 avril 2012 portant nomination des vices-premiers ministres, des ministres, d’un ministre délégué et des vice-ministres. Annoncée samedi soir à la télévision nationale après le journal de 20h00, la nouvelle équipe du Premier ministre, nommée le 18 avril, compte 36 membres (2 vices-Premiers ministres, 26 ministres, un ministre délégué et 8 vice-ministres) contre 46 dans le précédent gouvernement. Premier constat qui saute à l’œil, peu de poids lourds de la politique congolaise figurent dans cet exécutif composé à l’image du technocrate Matata Ponyo, 47 ans, ministre des Finances sortant. Il s’agit de :

1. Daniel MUKOKO SAMBA, vice-premier ministre et ministre du Budget ;

2. Alexandre LUBA TAMBU, vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants ;

3. Raymond TSHIBANDA, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et régionale et de la Francophonie ;

4. Richard MUYEJ MANGEZ, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières ;

5. Wivine MUMBA MATIPA, ministre de la Justice et Droits Humains ;

6. Lambert MENDE, ministre des Médias, chargé des Relations avec le parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté ;

7. Célestin VUNABANDI, ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité ;

8. Louise MUNGA, ministre du Portefeuille ;

9. Jean-Paul NEMOYATO, ministre de l’Economie et Commerce ;

10. Fridolin KASWESHI, ministre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction ;

11. Justin KALUMBA Mwana Ngongo, ministre du Transport et Voies de communication ;

12. Bavon NSAMPUTU, ministre de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme ;

13. Martin KABWELULU, ministres des Mines ;

14. Bruno KAPANJI, ministre des Ressources hydrauliques et électricité ;

15. Crispin ATAMA TABE, ministre des Hydrocarbures ;

16. Remy MUSUNGAY, ministre de l’Industrie, petites et moyennes entreprises ;

17. Tryphon KIN-KIEY MULUMBA, ministre de Postes, télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ; 18. Modeste BAHATI, ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale ;

19. Félix KABANGE Numbi, ministre de la Santé publique ;

20. TSHEBO LOTIMA, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, de la Recherche scientifique ;

21. Maker MWANGU, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel ;

22. Jean-Chrysostome WAMITI, ministre de l’Agriculture et du Développement rural ;

23. Robert MBWINGA, ministre des Affaires Foncières ;

24. Charles NAWEJ, ministre des Affaires sociales, action humanitaire et solidarité nationale ;

25. Géneviève INAGOSI, ministre du Genre, Famille et Enfant ;

26. Jean-Claude KIBALA, ministre de la Fonction publique ;

27. BANZA MUKALAY, ministre de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et Arts ;

28. Patrice KITEBI, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances ;

29. TUNDA Ya KASENDE, vice-ministre des Affaires Etrangères ;

30. Bismass Emile MANGBEGU SWANA, vice-ministre de la Coopération Internationale et Régionale ;

31. Egide NGOKOSO, vice-ministre de la Décentralisation et Affaires coutumières ;

32. SAKINA BINTI, vice-ministre des Droits humains ;

33. Sadock BIGANZA, vice-ministre du Plan ;

34. Roger SHULUNGU, vice-ministre des Finances ;

35. ABUYUWE ISSA, vice-ministre du Budget

36. Maguy RWAKABUBA, vice-ministre de l’EPSP.

Quelques particularités

Comme on peut bien s’en rendre compte, le Premier ministre s’est entouré de deux vice-Premiers ministres. L’un, chargé du Budget, Daniel Mukoko, est peu connu du grand public. C’est un économiste universitaire réputé brillant qui a fait ses études au Japon. Ancien directeur de cabinet de la Primature, il est également un ancien collaborateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L’autre vice-Premier ministre, chargé de la Défense, Alexandre Lobotambo, est aussi moins connu du grand public.

Sept ministres sortants gardent ou occupent un nouveau portefeuille : Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda, (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire), Maker Mwangu (EPSP) et Justin Kalumba (Transports). Des nouvelles têtes font leur entrée, il s’agit de Bruno Kapanzi (Ressources hydrauliques), Remy Musungay (Industrie), Bahati Lukuebo (Emploi), Kin-KieyMulumba (Postes), Tunda ya Kasende (Vice-ministre des Affaires étrangères, Banza Mukalay (Jeunesse), etc.

Dans cette liste, le Groupe parlementaire « Terre d’Avenir » se voit soustrait de ses trois éminents membres. Il s’agit de Banza Mukalay, Lambert Mende et Tryphon Kin-Kiey. Ce qui conduira inévitablement ce Groupe parlementaire à se recomposer. Dans ce trio, Lambert Mende demeure le gardien du temple que Joseph Kabila ne pouvait pas mettre de côté. Par ses qualités intrinsèques, c’est une personne disposée à se donner corps et âme pour la défense du président de la République, la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, etc.

Six femmes font leur entrée au gouvernement. Il s’agit de Wivine Mumba Matipa (Droits humains), Louise Munga (Portefeuille), Géneviève Inagosi (Genre), Sakina Binti (Vice-ministre Droits humains), Abuyuwe Miwa (Vice-ministre du Budget) et Maguy Rwakabuka (Vice-ministre de l’EPSP). C’est donc un gouvernement dont la composition a tenu compte d’une obligation parlementaire, soit la représentativité nationale et le genre.

Parmi toutes ces femmes, il y a la consœur Géneviève Inagosi, député élu de Wamba, qui connaît une ascension fulgurante. Retenue dans le gouvernement de Matata certes à cause de ses qualités indéniables, Inagosi devra désormais être avocate des femmes et des enfants dont elle aura la charge.

Une autre particularité :il n’y a plus de ministère des Finances. Le nouveau Premier ministre ayant sans doute voulu garder ses anciennes prérogatives. Une décision qui se justifie dans la mesure où durant les 26 mois qu’il a passé à ce ministère, Matata Ponyo s’est distingué par la rigueur dans la gestion des finances publiques. Il a bouché tous les trous où l’argent sortait facilement. Et ce, au détriment du peuple congolais. Laisser ce ministère à un parti politique ou à un politique serait annihilé tous les efforts consentis. Soulignons que plusieurs ministères ont été fusionnés : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et PME, Infrastructures et Aménagement du territoire/Urbanisme/Habitant, Médias et Relations avec le Parlement, etc.

Deux échéances importantes

Ce nouveau gouvernement a devant lui une importante échéance importante à respecter. Par rapport à l’article 90 de la Constitution, avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme du Gouvernement. Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci l’investit. Mais plusieurs questions nous viennent vite à l’esprit dont celle de savoir, comment vont réagir les députés qui ont donné une condition à Matata Ponyo : le payement de leurs frais d’installation avant l’investiture. En plus, comment les chefs des partis politiques et autres politiciens vont-ils réagir, surtout que le Premier ministre a fait son choix sur les technocrates ? Aussi, on ne sait pas jusque-là quelle sera la réaction de tous les frustrés, les mécontents, etc. ?

Tout ceci pour dire que le match n’est pas pour autant gagné d’avance, comme on semble le souligner, vu le nombre important de députés de la Majorité qui siègent au parlement.

Au-delà de la présentation du programme au parlement, avant leur entrée en fonction et à l’expiration de celle-ci, le Président de la République et les membres du Gouvernement sont tenus de déposer, devant la Cour constitutionnelle, la déclaration écrite de leur patrimoine familial, énumérant leurs biens meubles, y compris actions, parts sociales, obligations, autres valeurs, comptes en banque, leurs biens immeubles, y compris terrains non bâtis, forêts, plantations et terres agricoles, mines et tous autres immeubles, avec indication des titres pertinents.

Le patrimoine familial inclut les biens du conjoint selon le régime matrimonial, des enfants mineurs et des enfants, même majeurs, à charge du couple. La Cour constitutionnelle communique cette déclaration à l’administration fiscale. Faute de cette déclaration, endéans les trente jours, la personne concernée est réputée démissionnaire. Le Premier ministre connu pour sa rigueur fera en sorte que cette obligation légale soit respectée par tous ses ministres. Et ce, conformément à l’article 99 de la Constitution.

La formation du nouveau gouvernement vient mettre fin à une longue période d’incertitude après les élections présidentielle et législatives contestées du 28 novembre 2011. Le nouvel exécutif va devoir répondre à une forte demande sociale dans un pays grand (2.345.000 km carré de superficie), aux infrastructures délabrées, doté de richesses naturelles -notamment des minerais. Cependant, les deux tiers des 68 millions d’habitants vivent dans le dénuement alors qu’il continue à cumuler les mauvaises notes pour la corruption et le climat des affaires.

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