vendredi 31 août 2012

L’observateur: «Guerre à l’Est: le Rwanda non convaincant à New York»

 

publié il y a 9 heures, 1 minute, | Denière mise à jour le 31 août, 2012 à 11:09 |
 
De gauche à droite, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, Ministre des Affaires Etrangères, coopération Internationale et Francophonie de la République Démocratique du Congo et Madame Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de la République du Rwanda le 19/06/2012 à Kinshasa, lors d’une visite officielle. Radio Okapi/ Ph. Yves KumwambaDe gauche à droite, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, Ministre des Affaires Etrangères, coopération Internationale et Francophonie de la République Démocratique du Congo et Madame Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de la République du Rwanda le 19/06/2012 à Kinshasa, lors d’une visite officielle. Radio Okapi/ Ph. Yves Kumwamba
De gauche à droite, Raymond Tshibanda Ntungamulongo, Ministre des Affaires Etrangères, coopération Internationale et Francophonie de la République Démocratique du Congo et Madame Louise Mushikiwabo, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération de la République du Rwanda le 19/06/2012 à Kinshasa, lors d’une visite officielle. Radio Okapi/ Ph. Yves Kumwamba19-juin-2012 11:31, NIKON CORPORATION NIKON D80, 4.5, 34.0mm, 0.017 sec, ISO 640
Revue de presse du vendredi 31 août 2012
L’Observateur relate la réunion où le Conseil de sécurité a entendu les trois parties concernées par le rapport de l’Onu sur le conflit dans l’Est de la RDC ; à savoir la RDC, le Rwanda et les experts qui l’ont rédigé. Selon le journal, un conseiller du président rwandais, Paul Kagame, a tenté par tous les moyens de blanchir son pays par rapport aux accusations des experts.
Il a notamment soutenu que le camp militaire pointé par les experts et censé abriter les rebelles du M23 près de l’aéroport de Kigali, n’est pas adapté à des entraînements et que les munitions trouvées dans l’arsenal du M23 ne sont pas du même type que celles utilisées par l’Armée patriotique rwandaise.
Le quotidien rapporte que le Rwanda n’a pas convaincu le Conseil de sécurité. Les experts de l’Onu ont qualifié ces arguments de ” fragiles “. Dans la salle même, plusieurs représentants des pays membres du Conseil de sécurité, permanents et non permanents, ont jugé la défense du Rwanda peu crédible.
Au regard de l’implication fâcheuse de Kigali dans la guerre de l’Est de la RDC, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a demandé au Conseil de sanctionner le gouvernement rwandais, note le journal.
L’Observateur reprend aussi le point de vue exprimé par la ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Elle a accusé le chef des experts, l’Américain Steve Hege, de « mener une vendetta» contre son pays, avant de dénoncer la décision de plusieurs pays de suspendre leur aide à Kigali.
Après les auditions des trois parties, les membres du Conseil de sécurité ont soutenu les conclusions des experts. A huit-clos, ils ont adressé un message musclé à Kigali, lui demandant de cesser tout soutien aux rebelles du M23 et de respecter la souveraineté de la RDC, conclut L’Observateur.
Tenant compte du déroulement de cette réunion, Le Potentiel titre: «Les parrains de Kigali dos au mur»
L’oral passé devant le Comité des sanctions des Nations unies par la délégation rwandaise n’a convaincu personne. Face à des preuves indémontables, la ruse de Kigali n’a pas trouvé preneur, souligne le journal. Les parrains viennent de prendre la mesure des égarements du régime Kagame. Face à ces évidences, les USA et la Grande-Bretagne sont soumis à une épreuve de choix entre un soutien aveugle aux conséquences humanitaires dramatiques et des sanctions plus coercitives contre Kigali, indique Le Potentiel.
Le quotidien évoque un retournement de la situation. Par le passé, il aurait suffit que le Rwanda embouche la trompette du génocide pour que les éternels parrains se montrent insensibles aux justifications venant d’ailleurs. Il se faisait même que la partie congolaise soit privée de tribune après tout passage des émissaires de Kigali.
Dépourvu de moyens de défense devant un auditoire presque acquis à la cause de Kigali, il était apparu que la cause congolaise ne pouvait trouver un écho favorable. Plus de dix années passées, les parrains du Rwanda sont revenus à la raison. Le génocide, fonds de commerce maintes fois présenté, ne fait plus recette au sein de la communauté internationale. Les parrains de Kigali ont maintenant compris que cette ruse servait les intérêts d’une bande d’affairistes déterminées à se servir des richesses congolaises au détriment de la paix et de la cohabitation pacifique entre les deux peuples, révèle Le Potentiel.
Sur un autre registre, l’éditorial du quotidien Le Potentiel juge les «responsables d’écoles trop gourmands ! »
La rentrée scolaire 2012-2013 est prévue le 3 septembre, rappelle l’éditorialiste. Cette rentrée va consacrer le retour des élèves dans les salles de classe, après une période de vacances passées dans des conditions que l’on sait. Avec elle, toutes les conséquences fâcheuses contre des parents d’élèves qui ne savent pas à quel saint se vouer, plaide le quotidien. Il ne serait pas superflu de rappeler que la grogne a déjà gagné plus d’une centaine de familles et l’incertitude se lit sur tous les visages. Du moins pour les parents moins nantis, fait remarquer le journal.
En effet, le système de “prise en charge des enseignants par les parents “ a asphyxié plus d’un foyer, surtout ceux qui ont trois ou plus d’enfants à scolariser. De plus, selon Le Potentiel, certaines écoles obligent les parents à verser la totalité ou au moins la moitié des frais scolaires pour cette année solaire.
Pour sa part, La prospérité titre à sa une: «dégradation de la qualité des services : Kin-Kiey rappelle à l’ordre Tigo, Vodacom, Airtel, CCT & consorts!»
Tryphon Kin-Kiey Mulumba est sorti de toutes ses réserves, pour taper du poing sur la table face à la dégradation sérieuse de la qualité des services rendus, par les entreprises de téléphonie cellulaire mobile, à la population congolaise. Dans une lettre, Kin-Kiey les rappelle à l’ordre et leur brandit, en même temps, la menace des sanctions, indique le quotidien.
Le ministre signale particulièrement à l’attention des directeurs généraux de toutes ces sociétés des télécommunications opérant en RDC, qu’en raison de toutes ces perturbations au détriment des usagers, leurs services ne correspondent pas à la «publicité tapageuse distillée à travers les médias et qui paraît, de ce fait, mensongère et abusive», souligne le journal.
Et pourtant, ces entreprises sont soumises au devoir de performance et de qualité, conformément aux lois édictées par le régulateur, rappelle le journal. Tout en les mettant en garde contre toute pratique commerciale qui consiste à placer le bon et mauvais service au même tarif, Kin-Kiey exige, enfin, que la qualité de leurs services soit rétablie endéans une semaine, conclut Le Potentiel.

Kasaï Oriental : 5 personnes proches du colonel dissident John Tshibangu arrêtées

 Août 28, 2012, | Denière mise à jour le 28 août, 2012 à 1:50 |
Les arrestations arbitraires se poursuivent dans les deux Kassaî contre les personnes soient disant membres du mouvement du Colonnel dissident John Tshibangu. Pourtant tous les gens arrétées et poursuivis jusque à présent sont victimes de leurs appartenances au parti de l'UDPS et l'UNC. Ils sont soupçonnées sans précision de conivance avec Tshibangu, car ils sont membres de l'opposition. Au vu de tous ces traques on se pose la question de savoir où va la RDC avec Kabila? Dans quelles démocratie sommes nous? Quelle avenir pour la RDC??
Le Colonel déserteur, John Tshibangu/Photo Droit tiers.Le Colonel déserteur, John Tshibangu/Photo
Cinq personnes de l’entourage du colonel dissident John Tshibangu ont été arrêtées, dimanche 26 août à Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental). Les services de sécurité de la province indiquent qu’elles sont accusées d’atteinte à la sureté de l’Etat et de complicité avec le colonel déserteur. L’arrestation de ces personnes sur les onze recherchées intervient au lendemain de l’arrivée dans la ville d’une délégation de l’Agence nationale des renseignements (ANR) venue de Kinshasa.

Parmi les personnes arrêtées, les services de sécurité citent :
  • Le directeur provincial de la DGM
  • Un journaliste et responsable de la Radio Télévision Autonome du Sud Kasaï, émettant du territoire de Miabi
  • Un officier de l’armée, travaillant pour la presse militaire
  • Un travailleur des établissements Roffe Congo et ancien technicien à la radio Lisanga.
  • Un responsable de l’UDPS ville de Muene-Ditu.
Toutes ces personnes arrêtées ont été transférées à Kinshasa, précisent lses services de sécurité de la province.
Le ministre provincial de l’Intérieur, Hyppolite Mutombo Mbwebwe, a expliqué que cette arrestation va leur permettre de recouper des informations pouvant conduire à l’arrestation de l’officier dissident John Tshibangu.
Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental s’est engagé à fournir tous les efforts pour arrêter John Tshibangu. Il a déployé trois cents militaires et policiers pour le rechercher.
Le colonel déserteur John Tshibangu a annoncé jeudi 16 août la création d’un nouveau groupe armé « le Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes ». Il s’est autoproclamé lieutenant général après avoir quitté dimanche 12 août les rangs des Forces armées de la RDC (FARDC), avec dix-huit hommes de troupe. Il occupait le poste de chef d’Etat major de la 4e région militaire des FARDC au Kasaï-Occidental.
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mardi 28 août 2012

Francophonie : François Hollande ira finalement à Kinshasa pour porter la voix de la France

 (Agence Ecofin 28/08/2012)

(Agence Ecofin) - Le président français François Hollande a annoncé lundi 27 août qu'il participera finalement au sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé avec près de 70 millions d’habitants sur 2,3 millions de km2.

« Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J'y réaffirmerai que la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là », a annoncé M. Hollande dont il s’agira du premier voyage en Afrique depuis sa prise de fonction.

« En 2050, 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d'hommes, chacun comprend ici l'enjeu » a ajouté Hollande.

Le porte parole du gouvernement congolais, Tryphon Kin Kiey Mulumba, estime que la venue du président français rend « justice » au peuple congolais : « Nous pensons que c'est quand même faire justice à ce peuple du Congo qui, malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour (et) accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous »

Le président Hollande entend y affirmer haut et fort les principes de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’Homme : « J'y rencontrerai l'opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C'est le sens de la nouvelle politique africaine de la France: tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait »

Des partis de l’opposition congolaise ainsi que des organisations de la société civile souhaitaient ardemment la délocalisation de ce 14eme sommet dans en autre pays en raison du « non respect des droits de l’homme, le manque de transparence dans les dernières élections générales et la crise dans l’Est du pays ».

Apres des mois de négociations, la Présidence française a donc confirmer sa participation sous condition que « les autorités de la République démocratique du Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit ».




Repères de la Francophonie

On estime à 220 millions le nombre de francophones dans le monde.

Le français, 9eme langue la plus parlée sur la planète. 60% des francophones ont moins de 30 ans. On estime à 900 000 le nombre de professeurs de français dans le monde.

L’Afrique est le continent où l’on recense le plus grand nombre de francophones, avec 96,2 millions dans les pays membres de l’OIF. En 2050, on peut s’attendre selon les projections à y trouver près de 85% des locuteurs du français (plus d’un demi-milliard sur 715 millions de francophones).

La Francophonie intergouvernementale est née le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), avec la création de l’Agence de coopération culturelle et technique, devenue depuis l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

L’OIF : 75 Etats et gouvernements sur 5 continents

Les 75 États et gouvernements de l’OIF totalisent 890 millions d’habitants, soit 13 % de la population mondiale.

L’OIF : plus du tiers des Etats membres de l’Onu

Espace francophone : 20% du commerce mondial des marchandises

Les pays francophones représentent 20% du commerce mondial de marchandises.

Le français, 2e langue étrangère au sein de l’Union européenne

Dans l’Union européenne, le français est la 2eme langue étrangère la plus pratiquée (19%), après l’anglais (41%) et devant l’allemand (10%) ou l’espagnol (7%).

TV5 MONDE diffuse, dans près de 200 pays, 24 heures quotidiennes de productions en français, avec 12 langues de sous-titrage sur l’ensemble des signaux. Son audience hebdomadaire est de 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.

L’OIF a signé des accords de coopération avec 31 organisations internationales et régionales dont l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine.

Les membres de l’OIF ont tous signé la convention sur les droits de l’enfant.

Il existe 78 parlements ou organisations interparlementaires francophones

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) fédère 781 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans 94 pays.

206 villes de 49 pays rassemblées dans l’Association des maires francophones


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L' homme africain en Europe: Incompréhensions socioculturelles et parallélismes.

(Seneweb 28/08/2012)
Né le 15 août 1969 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, Patrick Kitenge, fils d’un diplomate congolais, fera ses études primaires et humanitaires alternativement en Belgique (à Liège et à Bruxelles) et en RDC (à Kinshasa et à Lubumbashi). Après avoir commencé des études en médecine à l’Université de Humboldt de Berlin-Est, il changera ensuite de faculté pour se lancer en sciences politiques et devenir un jour lui-même diplomate.
Actuellement il rédige sa thèse de doctorat sur le thème suivant : «Chances et obstacles à la démocratisation en République Démocratique du Congo» sous la direction du Professeur Jacobeit de l’Université de Hambourg, professeur de Sciences Politiques de renommée internationale.

Bonjour Mr. Kitenge, je vous remercie d’avoir bien voulu prendre part à cette émission. Nous avions eu une discussion en prélude à cette édition, et je me souviens, vous faisiez la différence d’entre être noir et être africain. Que signifie pour vous être noir? Et que comprenez-vous par être africain?

On construit en général son identité en se comparant ou en se démarquant des autres. Quand on a une peau noire et que l´on vit en Afrique centrale, comme par exemple au Congo, on ne se pose pas vraiment la question de savoir, c´est que cela signifie d´être noir, car on vit dans une majorité noire. Être noir, alors, est une identité qui m´est devenue consciente quand je me suis rendu en Europe. J´ai alors remarqué que la couleur noire de ma peau se démarquait de la majorité blanche et que les regards de cette majorité en mon égard était très ambivalent. Donc, je faisais partie d´une minorité visible. L´avantage d´appartenir à une minorité est que l´on fait partie du groupe qui fait avancer une société, qui la rend politiquement plus moderne, plus ouverte et culturellement plus créative, notamment dans la musique et les trends de la mode. Vous pourrez constater que les pays qui prennent plus en compte leurs minorités, ce sont les pays du monde les plus stables politiquement et les plus équitables socialement. Comme au Canada ou dans les pays scandinaves entre autres.

L´inconvénient de la “visibilité“ de ma minorité est qu´elle est bien sûr plus exposée à des attaques injustifiées de la majorité. Un blanc français en Allemagne de l´est fait partie d´une minorité. Mais il ne subira pas les mêmes discriminations qu´un noir français.

Donc, être noir pour moi, c´est appartenir à une minorité visible, très créative culturellement et sensible à toute forme de discriminations.

Être africain, c´est ma première identité. J´ai toujours été africain et je le serai toujours, mais « noir », je le suis devenu. Même si je vis déjà longtemps en Europe, l´Afrique reste le continent de mes racines, de mes aspirations. Être africain, c´est faire partie d´une entité socioculturelle qui revendique à juste titre d´être le berceau de l´humanité, mais qui aux aléas de l´histoire a beaucoup perdu de son identité initiale. Être africain pour moi, c´est être conscient de l´histoire de ce continent, dans son passé meurtri par la traite des esclaves et l’humiliation de la colonisation. Et que l´on doit de surcroît en tant qu´africain mettre son savoir dans le redressement de notre continent.

Ne pensez-vous pas qu’il y a entre nous autres les noirs africains et les sociétés européennes une incompatibilité socioculturelle?

Je ne le pense pas vraiment. Bien sûr qu´il y a des divergences culturelles qui peuvent rendre une cohabitation sociale un peu tendue. Mais l´ Europe et l´Afrique se connaissent maintenant depuis certains siècles et on s´est culturellement très rapproché l´un de l´autre. Le nombre grimpant de mariages mixtes en Europe le démontre.

Les obstacles d´ordre religieux ont aussi été surmontés, d´autant plus que l´Islam par exemple, qui est pratiqué dans la plupart des pays africains subsahariens, est très tolérant envers les femmes et leurs droits. Je connais personnellement beaucoup de togolais, de guinéens musulmans mariés à des allemandes et leur couple fonctionne sans problèmes.

Que pensez-vous du débat sur l’intégration des immigrés en Europe généralement et plus particulièrement ici en Allemagne?

Le débat sur l´ intégration des immigrés en Europe a très peu évolué et en Allemagne, on parle d´intégration que lorsque Thilo Sarrazin sort un livre. Et je le déplore beaucoup, parce que les partis de droite au programme populiste envers les étrangers ou les musulmans montent au créneau. Il a déjà des lois très restrictives contre les étrangers par exemple aux Pays-Bas, au Danemark, parce que leurs gouvernements étaient ou sont dirigés par des partis de droite qui font des coalitions avec des partis d´extrême droite. En Allemagne, dans certains « Länder », on doit passer maintenant des tests pour acquérir la nationalité allemande.

Le débat sur l´intégration en Allemagne n´a vraiment jamais encerclé le noyau du problème : le manque d´intégration des immigrés n´est pas fondé a priori socioculturellement, mais tout simplement économiquement.

Il y a un exemple assez simple, c´est quand on compare les iraniens et les turcs. Tous deux musulmans, peu importe sunnite ou bien chiite, mais les iraniens se sont beaucoup mieux intégrés en Allemagne que les turcs. Pourquoi ? Parce que la grande partie des exilés iraniens fuyant le régime de l´Ayatollah Khomeiny et se réfugiant en Allemagne, faisait partie d´une élite riche et très bien instruite. Alors les parents de ces enfants riches et bien éduqués vivent dans des meilleurs quartiers, encouragent leurs progénitures aussi à s´éduquer pour rester en haut de l´échelle sociale, etc. Les turcs par contre qui ont été embauchés dans les années 70 pour donner un coup de pouce à l´économie allemande, provenaient d´une couche sociale moins lettrée, moins éduquée et de plus n´a pas été aidée par le pays accueillant pour surmonter les barrières sociales. On les a mis dans des quartiers défavorisés et créé ainsi des ghettos. On n´a pas pensé à éduquer leurs enfants et donc contribuer à leur montée sociale. Le débat sur l´intégration en Allemagne tourne en général sur la recommandation impérative aux étrangers d´apprendre l´allemand. Ce qui est juste, mais ce n´est pas tout. L´intégration n´est pas seulement l´apprentissage de la langue, c´est beaucoup plus profond que cela. C´est d´abord d´avoir le sentiment d´être le bienvenu et accepté dans cette société. C´est avoir un travail qui vous donne une certaine reconnaissance sociale au sein de la société. Et là, on n´est encore très loin de cela.

Selon vous, est-il possible de parler d’intégration au vu de tous ces problèmes liés à la diversité culturelle entre les peuples et le contentieux politique non soldé entre certains de ces peuples?

A priori une diversité culturelle n´emmène pas forcément des conflits. Elle peut être enrichissante et épanouissante pour une société. Je pense que l´on ne peut parler que d´intégration et non d´assimilation comme on l´a entendu dans certains débats politiques en France. Mais, une société multiculturelle doit trouver un modus vivendi pour surmonter ces problèmes et devenir une société interculturelle, donc pas une société où les culturelles différentes vivent simplement les unes à côté des autres, sans pour rien connaître l´une de l´autre, mais qu´il y ait une réelle interaction entre elles.

Que vous inspire l’existence de microsociétés issues de l’immigration qui vivent en parallèle à la main stream society si j’ose l’appeler ainsi ? Est-ce un isolement délibéré de la part de ces immigrés eux-mêmes ou est-ce plutôt une exclusion subie de la part de la main stream ? Ou est-ce peut-être les deux à la fois?

Je pense qu´il y a des deux. J´en ai déjà parlé ci-haut. D´un côté, cette exclusion est voulue. En Allemagne et même en France, il y avait des quartiers réservés aux étrangers. Les banlieues parisiennes sont ces « ghettos urbains » dans lesquels la migration travailleuse issue du Maghreb avait été parquée. Et les résultats, on les connait aujourd´hui.

Mais, d´un autre côté, les étrangers acceptent ce fait d´exclusion et organisent leur « petit monde » dans un autre monde. Alors, on reste entre nous, on se marie entre nous et on s´éloigne peu à peu de la société de l´où on vit.

Vous parlez d’incompréhension socioculturelle, une incompréhension peut-elle à elle seule expliquer tous ces problèmes liés à l’intégration? N’y-a-t-il pas selon vous, de part et d’autre de la société, une dose de refus volontaire de l’autre?

Ah, mais bien sûr, et ce refus volontaire de l´autre est basé sur l´incompréhension. Mais l´incompréhension doit être surmontée par la tolérance. Mais, il y a des limites. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi certains parents musulmans n´envoient pas leurs filles faire de la natation ou le sport avec d´autres enfants. Mais je dois être tolérant et accepter que ces parents aient leur conviction religieuse et désirent que cela soit respecté. Mais le tout doit rester dans le cadre républicain de la constitution et respectueux des droits de la femme.

Une dose de refus volontaire de l´autre existe dans chaque société : le racisme, la xénophobie, le tribalisme, le sexisme, l´homophobie ne sont qu´autre forme de ce refus de « l´autre ».

Qu’est-ce qui explique selon vous ce refus?

Il y a à ce sujet plusieurs théories en psychologie qui expliquent ce genre de ce refus. La discrimination d´une minorité par une majorité est bien expliquée par « l´hypothèse de la frustration » : en période de crise, de chômage accru dans une société, la majorité cherchera à trouver un « bouc émissaire » qui sera rendu coupable de tous les méfaits économiques de la société. Donc, on va canaliser toute l´énergie de sa frustration sur une minorité qui ne peut pas trop se défendre, au lieu d´attaquer les vrais responsables de la crise, donc le gouvernement en place et la politique qu´elle fait.

Les diversités socioculturelles, ethno-raciales, confessionnelles, identitaires etc.… constituent-elles à votre avis une richesse pour l’humanité ou plutôt un défi à relever ?

Absolument une richesse et toute personne qui prétend autre chose est vraiment très pauvre d´esprit. De par ma propre biographie, en tant que fils de diplomate, j´ai eu dès mon plus bas-âge à côtoyer les cultures différentes. Et cela a réveillé en moi cette fascination pour l´autre culture qui restera ancrée en moi toute ma vie. Bien sûr que « l´autre », l´inconnu, peut d´abord susciter la méfiance et chaque enfant a dans la croissance de sa personnalité cette phase où il s´accroche à sa mère, aux personnes qu´il connaît et a peur de l´autre. Mais on a tous dépassé cette phase à un jour, parce qu´on a appris à surmonter notre peur et à aller à l´encontre de l´autre.

J´aime le brassage des cultures, le métissage des peuples et le fait de surmonter les barrières religieuses. Je suis sûr que si beaucoup de personnes pensaient comme cela, et bien, notre monde serait meilleur. Vous ne pensez pas ?

Pensez-vous que la mobilité actuelle des individus et des peuples -qui est du reste le fait de la chute des frontières entre les états, du développement accéléré des technologies de transport et de la globalisation des activités humaines entre autres- peut contribuer à annihiler les nationalismes, les extrémismes, le racisme etc.… ? Ou est-ce plutôt un phénomène qui risque de faire empirer ces problèmes ?

C´est une question difficile à répondre en quelques mots, mais je pense malheureusement que la situation va dans le mauvais sens : plus le monde devient « global », plus « planétaire », plus il y a ce besoin de se retirer dans un petit village appelé « nation ». Je pense que les perdants de la globalisation cherchent plus de repères nationaux où ils peuvent mieux s´identifier à quelque chose. Cela explique notamment cette croissance des partis d´extrême droite en Europe, qui font de Bruxelles (donc l´Union Européenne) et de la globalisation « les coupables » de leurs problèmes socio-économiques.

Croyez-vous au dialogue entre les cultures, les peuples et les religions?

Disons que le dialogue serait souhaitable, mais comment commence-t-on un dialogue ?

Est-ce que l´on pose des conditions au départ ? Dans quel but doit-il aboutir ?

Parce que les dialogues, il y en a beaucoup, mais aboutissent-ils vraiment à quelque de chose de concret ?

Donc, oui, on doit dialoguer entre les cultures, les peuples et les religions, mais on doit avoir une finalité positive qui mène le dialogue à l´avant. Je peux devenir concret en citant un exemple : ici en Allemagne, il y a la fameuse « conférence de l´Islam » où le gouvernement invite les représentants des grandes organisations musulmanes à dialoguer. Je n´ai premièrement jamais compris pourquoi le tout ce passe sur l´égide du ministère de l´intérieur ? Est-ce que l´Islam pose un problème de stabilité sociale dont le ministère de l´intérieur doit prendre compte ? Pour moi, il y a un manque de sensibilité totale de la part du gouvernement allemand. D´autant plus que le ministre d´intérieur manque absolument de tact sur la question. Donc, on ne peut pas commencer un vrai dialogue de la sorte.

Êtes-vous d’avis qu’il est possible de dissoudre ou plutôt d’assimiler les entités issues de l’immigration dans la main stream des sociétés européennes?

Personnellement, Je n´aime pas trop le mot « assimilation » et encore moins le terme « dissoudre ». Le Front national de Marine Le Pen a usé de ces termes durant toute la campagne électorale en France. « Donc, on ne veut plus de société avec des composantes hétérogènes, on doit être tous les mêmes, pour que personne n´ait plus peur de « l´autre ». Mais, on n´a pas tous des ancêtres gaulois, comme le souhaiterait Marine Le Pen.

On vient tous de quelque part d´autre, avec notre histoire, nos coutumes, nos traditions, nos m?urs, bref notre « paquet socio-religio-culturel ». Pour moi, on ne peut que s´enrichir en tant que personne, que si on ajoute à notre « paquet » initial d´autres aspects culturels positifs du pays accueillant. Donc, on ne se dissout pas, on ne s´assimile pas, mais on intègre en soi, des éléments positifs du pays accueillant : comme l´apprentissage d´une autre langue, connaître et comprendre la nouvelle société dans laquelle on vit pour devenir un citoyen à part entière de cette société.

Ma dernière question Mr. Kitenge, ne pensez-vous pas que nos gouvernants en Afrique peuvent contribuer à améliorer le statut de l’africain en mettant en ?uvre des stratégies de développement durable de nos pays respectifs ?

Ah mais, bien sûr, c´est une évidence. Mais là aussi, la réponse n´est pas dite en quelques mots. Le tout est de savoir, si les gouvernants africains ont le pouvoir entre leurs mains pour mettre ces stratégies de développement durables. Où sont prises les vraies décisions qui font évoluer les choses ? À Kinshasa, à Dakar, à Conakry ou bien à Paris et à Washington ou bien à la Banque Mondiale ou dans les derniers étages des grandes multinationales ou dans les loges des réseaux obscures de la franc-maçonnerie ?

Ne vous leurrez donc pas de cette « illusion démocratique » qui veut nous faire croire que les peuples africains et leurs gouvernants respectifs peuvent à eux-mêmes changer brusquement le destin. Oui, la révolution arabe est peut-être un bel exemple d´émancipation d´un peuple, mais il y a plusieurs facteurs qui ont influencé le tout cela et on a vu que la même chose ne se transposer pas dans toute l´Afrique, voire ici la Côte d´Ivoire par exemple.



Je vous remercie Mr. Kitenge




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SOMMET DE LA FRANCOPHONIE EN RDC : Les apparences sont sauves

(Le Pays 28/08/2012)
Fini donc le suspense ! Le président français, François Hollande, a mis fin à toutes les supputations. Il a confirmé le scoop de nos confrères de Jeune Afrique, en annonçant, hier 27 août 2012, qu’il prendra part au prochain sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre prochain à Kinshasa, en RD Congo. Ainsi donc, le président Joseph Khabila aura sauvé son sommet, lui qui, de jour comme de nuit, souhaitait in peto compter le nouveau locataire de l’Elysée parmi les soixante-quinze chefs d’Etat et de gouvernement attendus à Kinshasa. C’est sans conteste une victoire diplomatique, puisque ç’aurait été la première fois de l’histoire de la Francophonie qu’un président français boycottât un sommet. Et Kabila aura sauvé les apparences, convaincu qu’il n’organisera pas un sommet au rabais avec la décision annoncée du successeur de Nicolas Sarkozy de faire le déplacement de Kinshasa. En tout cas, l’opposition congolaise qui a critiqué à de multiples reprises la tenue du sommet en RDC, estimant que ce serait un moyen de légitimation inacceptable de Joseph Kabila, doit en être bien affligée ; elle qui, du reste, souhaitait une délocalisation du sommet. C’est cela aussi la realpolitik. Le président Hollande pouvait-il faire autrement si l’on sait que, plus qu’une tribune d’échange et de partage, la francophonie est devenue un outil diplomatique à travers lequel la France entend imprimer son influence dans le monde et son hégémonie linguistique face à la fulgurante ascension de l’anglais ? Mais aussi, et il faut le dire, la RD Congo n’est pas n’importe quel pays car, même avec les rébellions qui y poussent comme des champignons, cette terre regorge d’immenses ressources écologiques qui suscitent et excitent la concupiscence des Occidentaux. Toutes choses qui peuvent amener le président Hollande à reconsidérer sa position, lui qui criait à qui voulait l’entendre, au lendemain de son élection, qu’il ne composerait pas avec un régime dictatorial. C’est la preuve, si besoin en est encore, que la politique française, qu’elle soit de la droite ou de la gauche, demeure la même : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », confessait si sagement le président français d’alors, Charles de Gaulle. Alors, puisque le sommet de la Francophonie aura bel et bien lieu à Kinshasa et que le président François Hollande y prendra part, au moins que l’occasion soit mise à profit pour remonter les bretelles à Kabila, en lui rappelant les principes de bonne gouvernance et des droits humains. Au cas contraire, ce ne serait pas étonnant si le président Kabila, fort du soutien que lui auront apporté ses pairs, renoue avec les graves atteintes aux droits de l’Homme qui ont déjà pignon sur rue dans son pays.



Boundi OUOBA


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FRANÇOIS HOLLANDE : A bientôt à Kinshasa !

(Guineeconakry.info 28/08/2012)
Si sa participation au sommet de la Francophonie au mois d’octobre prochain à Kinshasa, quant à l’effectivité de sa promesse, sans cesse répétée, de rompre avec la Françafrique était un test, François Hollande semble, pour certains, avoir échoué. En effet, il a mis fin à un suspense qui n’en était plus un. Naturellement, il a essayé tant bien que mal de donner de nobles justifications à ce que beaucoup de promoteurs de la démocratie conçoivent comme "son échec" à se mettre au-dessus du subtil et sournois réseau transafricain. Les atouts stratégiques, économiques mais aussi démocratiques de la RDC, auront donc triomphé de tous les grands principes démocratiques...

Encore une fois, la realpolitik se révèle plutôt forte. Certains observateurs avaient bien vu dans l’espèce de négociation que Yamina Benguigui était venue mener à Kinshasa, un signe avant-coureur quant à la participation du président français, au sommet de la Francophonie, du 12 au 14 octobre prochain, dans la capitale de la RDC.

S’il ne voulait pas y aller, il n’y aurait rien eu à marchander. Eh bien, que celui qui, comme son prédécesseur, avait juré de changer du tout au tout les rapports entre l’Afrique et son pays, choisisse de consacrer son tout premier déplacement sur le continent à un pays dont les dernières élections, ont été celles que tout le monde a connues, n’est certainement pas un bon signe, quant au respect de la promesse.

Que ceux qui comptaient sur François Hollande pour voir les pays africains s’ancrer un peu plus dans la voie de la démocratie prenne leur mal en patience. Avec un tel choix, François Hollande se montre même moins préoccupé par les entraves à la démocratie que l’était François Mitterand qui, en 1991, avait exigé la délocalisation du sommet de la Francophonie à Paris !

Une nouvelle fois, les peuples africains ont l’occasion de réaliser que c’est à eux de faire naître tous les progrès qu’ils souhaitent voir dans leurs pays respectifs.



François Hollande pourra toujours dire que son déplacement à Kinshasa est plus bénéfique à la démocratie congolaise que ne l’aurait fait son absence. Une grande matière à réflexion!

En attendant retenons cette nouvelle promesse : « C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait ». Wait and see.

Pivi Bilivogui pour GuineeConakry.info


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François Hollande attendu au tournant du Sommet de la francophonie de Kinshasa

 (France 24 28/08/2012)

François Hollande a levé le suspens en affirmant, ce lundi, qu'il se rendrait au prochain Sommet de la francophonie, à Kinshasa, en octobre. Une présence critiquée par certains, qui devrait cependant lui permettre de dévoiler sa politique africaine.

"Je me rendrai à Kinshasa [...], j'y affirmerai que la francophonie n'est pas seulement une langue qu'on partage", a affirmé François Hollande, lundi 27 août, à l'occasion de la XXe Conférence des ambassadeurs. Le gouvernement avait beau entretenir le suspens, personne ne doutait un instant de la venue du président de la République française au prochain sommet de la Francophonie, qui doit se tenir dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) du 12 au 14 octobre prochain.

Pourtant, pour les partisans d'un boycott du sommet, participer au grand rendez-vous de la francophonie revient à cautionner la réélection contestée du président Joseph Kabila en décembre 2011. "C’est un mauvais signal envoyé à l’ensemble des régimes autocrates qui ne répond en rien à la Déclaration de Bamako", estime Cécile Marcel, directrice des programmes à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), dans une allusion au texte qui régit les règles de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en matière de démocratie et de droits de l’Homme.

L'affaire met le président français dans l'embarras. Alors que Paris a demandé à Kinshasa une réforme complète de la commission électorale en gage de bonne volonté, les fidèles de Kabila en ont toujours les commandes. L’Élysée aurait par ailleurs invité la RDC à juger les "vrais coupables" de l'assassinat du militant des droits de l'Homme Floribert Chebeya en 2010, sans obtenir d’avancée.

"On attend un discours vigoureux" de François Hollande

"La question d’un boycott de la France ne s’est jamais réellement présentée", estime pour sa part Hugo Sada, délégué de l'OIF à la paix, la démocratie et aux droits de l’Homme, dans un entretien à FRANCE 24. La participation française au sommet a néanmoins fait l’objet d’un important travail réalisé en amont. Ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui a, notamment, été envoyée le 31 juillet en éclaireur en RDC pour y rencontrer des personnalités politiques et civiles du pays, dont le président Joseph Kabila. "En rencontrant des responsables politiques, des artistes, des religieux, des associations de femmes, des défenseurs des droits de l’Homme ou des acteurs économiques franco-congolais, la ministre déléguée a pu effectuer un diagnostic très précis de la situation", assure Hugo Sada, qui espère que le chef de l'État français saisira l’occasion du Sommet de la francophonie pour prononcer "un discours vigoureux, avec des positions fermes sur la politique congolaise et sur tous les régimes africains qui ne répondent pas à l’idéal des droits de l’Homme".

Pour le juriste Albert Bourgi, la rencontre de Kinshasa offre, en effet, au président français "une formidable tribune ouverte sur toute l’Afrique". François Hollande, qui n’a pas encore dévoilé les contours de sa politique africaine, pourrait profiter de l’occasion pour marquer une rupture avec ses prédécesseurs. "Jusqu’à maintenant, tous les présidents français se sont contentés de politiques complaisantes entretenant la françafrique, rappelle celui-ci, dans un entretien à FRANCE 24. François Hollande n’a pas de connexion ni de passé avec l’Afrique, il peut donc trancher dans le vif."


Par Aude MAZOUE (texte)


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François Hollande ira au sommet de Kinshasa. Le président français douche les espoirs des pro-délocalisation

 (La Libre 28/08/2012)

Le président français François Hollande a annoncé lundi qu’il participerait au sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), du 12 au 14 octobre prochains à Kinshasa, soulignant sa volonté de "tout dire partout". Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient explicitement demandé de "ne pas se rendre" à ce sommet, pour ne pas conforter le régime de Joseph Kabila.

Le 9 juillet, le chef d’Etat français, évoquant ce sommet, avait appelé les autorités congolaises à "démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit", alors que le régime est fragilisé par les élections présidentielle et législative de novembre 2011, jugées "non crédibles" par les observateurs nationaux et internationaux et par la répression sanglante qui avait suivi. Au moins 33 personnes avaient été tuées lors de la répression des manifestations contre la fraude, dont la responsabilité est principalement attribuée à la Commission électorale nationale independante (Ceni) et son président, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, un parent de Joseph Kabila.

Depuis lors, rien n’a été fait en faveur de plus de transparence, le bureau de la Ceni restant en place pour le scrutin provincial, postposé faute d’argent selon les autorités de Kinshasa.

Pas de progrès non plus sur le front des droits de l’homme. Non seulement le procès en appel des assassins du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya n’a pas ouvert de poursuites contre celui que la famille et les associations congolaises de défense des droits de l’homme considèrent comme le principal responsable du meurtre, le chef de la police, le général John Numbi, mais les exactions se sont multipliées contre des opposants au régime.

Ainsi un chef de parti est porté disparu depuis le 27 juin. Selon Amnesty International, Eugène Diomi, principal allié de l’opposant Etienne Tshisekedi et député, serait détenu secrètement par les services de renseignement à Kinshasa, "en mauvaise santé et ayant perdu beaucoup de poids en raison de la privation de nourriture", après avoir été enlevé alors qu’il coordonnait une action de protestation de l’opposition.

Ni lui, ni un autre parlementaire d’opposition arrêté, Dieudonné Bakungu Mithondeke (UNC de Vital Kamerhe), n’ont vu leur immunité parlementaire levée par l’Assemblée nationale, comme la loi l’exige pourtant. Des militants d’opposition ont été arrêtés et leurs manifestations sont empêchées.

Le principal parti d’opposition congolais, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, avait déposé en juillet à l’ambassade de France une pétition de 30 000 signatures demandant que le sommet de la Francophonie n’ait pas lieu à Kinshasa.

À la mi-août, une association de Français d’origine congolaise regroupés dans l’association Convergence pour l’émergence du Congo (CEC) a saisi en urgence la justice française pour en obtenir une relocalisation du sommet ailleurs comme cela avait été décidé il y a deux ans, lorsque le sommet avait été délocalisé de Madagascar à la Suisse pour cause de coup d’Etat sur la Grande île.

La semaine dernière, le comité congolais d’organisation du sommet avait indiqué que 11 membres de l’OIF (qui compte 75 Etats et gouvernements) avaient confirmé leur participation au sommet d’octobre.

Beaucoup se demandent combien de chefs d’Etat iront à Kinshasa. Début juillet, le président guinéen Alpha Condé avait ainsi déclaré: "Il est évident que beaucoup de chefs d’Etat ne sont pas prêts à aller à Kinshasa. En aucun cas - je dis bien aucun cas - nous ne pouvons cautionner les élections" de novembre dernier.


Marie-France Cros

Mis en ligne le 28/08/2012


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RDC: La participation du président français au sommet de la Francophonie à Kinshasa boudée par l'opposition

(Xinhuanet 28/08/2012)
KINSHASA -- L'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), le plus grand parti d'opposition de la RDC, dirigé par Etienne Tshisekedi, challenger de Kabila à la présidentielle de novembre dernier, a boudé lundi la décision du président français, François Hollande, de participer au sommet de la Francophonie prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre.

« Nous regrettons sa décision. Mais ça n'entame en rien notre détermination de continuer à lutter pour la vérité des urnes et pour que Tshisekedi puisse diriger le pays dans de bonnes conditions », a déclaré lundi à la presse, Jean Marie Vianney Kabukanyi, secrétaire général adjoint de l'UDPS chargé des questions administratives.

Selon M. Kabukanyi, « M. Hollande a privilégié les intérêts de son pays et a rejeté ceux des Congolais».

L 'opposition congolaise a critiqué à de multiples reprises la tenue du sommet à Kinshasa, un événement qu'elle considère comme une légitimation inacceptable de Joseph Kabila, réélu dans des circonstances controversées en novembre 2011.

Le président Hollande a décidé de participer au sommet de la Francophonie à Kinshasa et une mission préparatoire des services de sécurité de l'Élysée devra se rendre dans la capitale congolaise dans les tout prochains jours pour organiser la venue du chef d'État français.


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Génocide en RDC : établir les responsabilités

(Le Potentiel 28/08/2012)
Affichages : 150 Déjà neuf millions de morts sont enregistrés à la suite de l’instabilité créée dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Le Rwanda, qui est depuis toujours au centre de ce drame, continue à nier son implication.

La communauté internationale se distingue curieusement par son incapacité à réagir. Mais, des morts dans l’Est réclament que justice leur soit rendue. L’heure des comptes a sonné. Le Rwanda ne devra pas être seul au box des accusés. Les commanditaires aussi.

Voilà un ouvrage, passé presque inaperçu dans l’opinion publique. Mais, il pose cependant une question réelle sur laquelle le monde devait normalement se rabattre.

Il est l’œuvre d’un journaliste de terrain qui, après recoupement, s’est rendu compte de l’évidence. En effet, depuis les tensions récurrentes qui fragilisent la partie Est de la RDC, des Congolais ont été tués dans l’indifférence la plus totale. Devant une communauté internationale, à la fois complice et médusée, la RDC entend réparation pour corriger l’injustice.

Aujourd’hui, ils sont nombreux à reconnaitre qu’il y a eu bel et bien génocide en RDC. Peu importe, la connotation qu’on donnerait à tous ces morts de la RDC. Le plus important est qu’ils sont morts – dans la plupart des cas, dans l’innocence la plus totale. Leur progéniture ne comprendra jamais pourquoi ils ont été tués. Cependant, la vérité, quoique étouffée, finira un jour par jaillir de l’ombre où elle est présentement enterrée.

«Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre », dit-on. Décidément, ce jour, cette heure de vérité, n’est plus lointain. Il est proche. A l’intérieur déjà, des Congolais ont pris conscience. Ils prennent, enfin, le courage de dire tout haut ce que les autres disent tout bas ou qu’ils ont cru détacher de l’histoire récente de ce pays.

Parmi les Congolais, un digne fils Désiré-Israël Kazadi, a osé s’aventurer sur ce chapitre. Il s’est lancé sur ce terrain, certes glissant, mais plein de signification pour un peuple en quête de son identité perdue par tant d’années d’humiliation et d’agression. Il pose, sans ambages, le problème de la «controverse» sur le génocide congolais.
Dans l’avant-propos de l’ouvrage, la problématique est posée de la plus belle manière.

«Au cœur de cette région, la province du Kivu, située dans la partie est de la République démocratique du Congo. Cette province florissante a été convoitée pour ses richesses minérales, traditionnel creuset de migrations transfrontalières, agitée de longue date par de violences interethniques en particulier entre Hutu et Tutsi originaires du Rwanda et du Burundi voisins. Ces violences ont, depuis 1996, engendré deux conflits successifs. Qui, à leur tour, ont été marqués par un déchaînement de combats, de massacres interethniques, de pillages, de viols impliquant plusieurs pays et un imbroglio de groupes armés», lit-on dans l’ouvrage.



Après une remontée dans le temps, depuis la guerre de 1996 déclenchée par les troupes de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Afdl) jusqu’aux plus récentes, l’auteur confirme, enfin, sa conclusion. «Ainsi donc, écrit-il, notre problématique consiste à savoir si oui ou non les conflits armés survenus sur le territoire congolais ont-ils donné lieu au crime de génocide».

Il s’appuie, dès lors, sur les enquêtes conduites par l’Organisation des Nations unies (ONU) et des rapports produits par des organisations nationales de défense des droits de l’homme qui, note-t-il, «certifient que certains crimes graves avaient été perpétrés contre des populations du fait de leur appartenance ethnique». Sa conclusion est sans équivoque : «Dès lors, le crime de génocide peut donc trouver son sens». L’auteur est convaincu qu’un génocide dans lequel près de neuf millions de Congolais ont péri a eu lieu sur le sol congolais depuis le milieu des années 1990.

Mais, pourquoi le monde a-t-il fermé les yeux face à ces atrocités inacceptables en plein 21ème siècle ? Qu’est-ce qui justifie ce silence ? Des questions que l’ouvrage aborde avec courage et abnégation, sans partie pris et arrière-pensée. La seule motivation, selon l’auteur, est de rétablir la vérité, au nom de la justice transitionnelle qui exige réparation avant d’envisager toute forme de réconciliation.

Reconnaissance d’un crime

Rappelant tous les crimes commis en RDC, l’auteur aboutit à l’évidence que «certains massacres commis en RDC sont constitutifs, au regard de leur gravité et de l’étendue des dégâts, de crime de génocide». «De toute évidence, note-t-il, les Hutus rwandais ont été tués du fait de leur appartenance à une ethnie. Des Congolais ont été aussi été décimés en groupe pour avoir appartenu à une tribu avec les complicités de leurs propres compatriotes».

Il est convaincu que «la communauté internationale, engagée depuis les tribunaux de Nuremberg et de Tokyo, à lutter contre l’impunité se trouve face à un défi. Celui de prouver à l’humanité que nul ne peut se soustraire des crimes dont il se rend coupable dès lors qu’ils ébranlent le globe». C’est un secret de polichinelle, pense-t-il. Car, «en République démocratique, les rapports officiels et des organisations démontrent que le Congo a, à une époque de son histoire, fait face à des conflits armés ayant donné lieu à de graves crimes».

Ainsi, «à défaut d’instituer une juridiction de poursuites comme en ex-Yougoslavie et au Rwanda, les Congolais demandent une chose : reconnaître le génocide sur son territoire. Les annales permettront aux générations futures de remonter les origines pour écrire l’histoire, la vraie, d’un pays ensanglanté mais qui demande justice. Une justice à une seule vitesse. La controverse du génocide pourrait ainsi être levée et donner lieu à une reconnaissance internationale du crime».

Il traduit alors le vœu du Congo et des Congolais : celui de connaitre «la vérité à travers les mécanismes de justice transitionnelle, comprenant les poursuites pénales, la recherche de la vérité et la réforme institutionnelle qui devra occasionner le renvoi de l’Armée, de la Police et des services d’intelligence, des personnes impliquées, à quel que niveau que ce soit, dans la commission des crimes graves et envisager, le cas échéant, des poursuites. Pour que plus jamais, des crimes graves restent impunis».

C’est le moment d’établir les responsabilités. Au terme de la seconde guerre mondiale, le monde a pris tout son temps pour traquer, arrêter et condamner tous ceux qui ont contribué à ce qui a été qualifié de «crime contre l’humanité». Ces crimes, réputés imprescriptibles, demeurent encore d’actualité, des années après le procès de Nuremberg. Plus près de la RDC, au Rwanda, des crimes commis en 1994 ont valu une forte mobilisation internationale. Pourquoi ne serait-il le cas pour ceux commis depuis les années 1996 en RDC ?

Par devoir et pour des raisons de moral, le monde doit se repentir en corrigeant l’injustice commise à l’égard du peuple congolais. Il est donc temps de rétablir en nommant les vrais coupables, la main qui a fourni les armes, la logistique et qui continue à armer des pays tels que le Rwanda et l’Ouganda pour semer mort, désolation et pleurs dans la partie Est de la RDC. Il faut se rappeler que près de neuf millions des Congolais ont déjà perdu leur vie sur les champs de bataille de l’Est ou comme victime directe de cette tragédie.

Publié le mardi 28 août 2012 01:35
Écrit par Le Potentiel


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Hollande ira à Kinshasa, et promet de "tout dire" et de rencontrer l’opposition

27 août 2012
François Hollande s'adresse aux ambassadeurs le 27 août 2012 à Paris ©AFP
PARIS (AFP) - (AFP)
François Hollande a tranché : il se rendra bien, en octobre, en République démocratique du Congo pour le sommet de la Francophonie.Mais, pour ne pas servir de caution au régime de Joseph Kabila, le président français promet de "tout dire" et de rencontrer l’opposition.
Cette visite en RDC - ancien Congo belge et ex-Zaïre - sera le premier voyage officiel en Afrique du nouveau président français élu en mai.
Ces derniers mois, plusieurs associations congolaises et françaises avaient demandé au président français de "ne pas se rendre à Kinshasa", pour éviter de conforter le régime autoritaire et contesté de Joseph Kabila.
Au pouvoir depuis 2001, Kabila a été élu à la présidentielle de 2006, réélu en 2011, mais ces scrutins ont été entachés d’irrégularités relevées par des missions d’observation nationales et étrangères.Et le pays reste en guerre dans l’Est où des combats opposent depuis mai l’armée à des mutins.
Lundi, dans un discours évoquant la "nouvelle donne" qu’il veut établir avec l’Afrique, M. Hollande a souligné l’importance d’un "enjeu" : "en 2050, 80% des Francophones seront africains, 700 millions de femmes et d’hommes".
Puis il a officiellement confirmé sa participation au 14e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa.
"J’y rencontrerai l’opposition politique, les militants associatifs, la société civile.C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait", a-t-il assuré.
Cette annonce met fin à un débat "ira ou n’ira pas à Kinshasa ?" sans réel suspense."Cela aurait vraiment été rêver que de croire que le président français ne vienne pas à un sommet sur la francophonie", a aussitôt commenté le porte-parole du gouvernement congolais, satisfait.
Pays francophone le plus peuplé au monde, la RDC n’a jusqu’à présent jamais accueilli de sommet de la Francophonie.En 1991, la conférence prévue à Kinshasa avait été délocalisée à Paris en raison des violations des droits de l’Homme du régime de Mobutu (1965-1997), rappelle-t-on à l’OIF.
Cette fois encore, le principal parti d’opposition en RDC, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), avait réclamé la délocalisation du sommet.
Mais d’autres voix s’étaient élevées pour plaider une participation au sommet de Kinshasa pouvant permettre de "briser l’isolement des militants des droits de l’Homme locaux", selon le député socialiste français Pouria Amirshahi.
"Il aurait été très facile de dire à propos de Kabila : +ce type-là est infréquentable, je ne le fréquente pas+, mais un boycott ne ferait en rien avancer la situation en RDC", a également plaidé Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), interrogé par l’AFP."Certes, Hollande n’ira pas faire un procès de Kabila mais il pourra faire passer un message fort", a-t-il estimé.
Le 9 juillet, M. Hollande avait lui-même affirmé : "les autorités de la RDC doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit", dans un pays marqué en 2010 par l’assassinat du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya.
Depuis, le pouvoir congolais a mis à l’ordre du jour parlementaire un projet de réforme de la Commission électorale, évoqué la création d’une commission des droits de l’Homme..."Des résultats encore bien trop minces pour être satisfaisants", juge Cécile Marcel de l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) France.
"François Hollande aurait parfaitement pu se faire représenter à Kinshasa par un ministre" et "a manqué l’occasion de concrétiser la rupture promise", a estimé le président de l’association Survie, François Tarrit."Il ne se démarque pas vraiment de la politique africaine de son prédécesseur.Nicolas Sarkozy était allé en 2009 en RDC et on avait vu cela comme un empressement à aller gagner des marchés pour la France", a-t-il rappelé.

lundi 27 août 2012

Sud-Kivu: 11 morts dans des affrontements entre FARDC et miliciens à Kalehe et Uvira

publié il y a 6 heures, 2 minutes, | Denière mise à jour le 27 août, 2012 à 1:16 |

Militaires FARDC avec un lance roquettes, Sud Kivu, 2006.Militaires FARDC avec un lance roquettes, Sud Kivu, 2006.
Militaires FARDC avec un lance roquettes, Sud Kivu, 2006.12-avr-2006 14:47, Canon Canon EOS 10D, 5.6, 70.0mm, 0.004 sec, ISO 100
Les combats qui opposent depuis le vendredi 24 août dernier les militaires congolais aux miliciens Maï-Maï au Sud-Kivu ont déjà fait onze morts et un blessé. Selon le  général Pacifique Masunzu, commandant de la 10e région militaire au Sud-Kivu, les FARDC sont engagées sur deux fronts. A Kalehe, elles affrontent les Raïa Mutomboki. Dans les moyens-plateaux à Uvira, elles pourchassent un autre groupe Maï-Maï allié aux rebelles burundais du FNL. Sur les deux fronts, les combats se poursuivraient encore.
Le  général Pacifique Masunzu affirme que les militaires du 1006e régiment ont tué sept miliciens Raïa Mutomboki.  Un seul militaire aurait été blessé.
Selon des sources de la société civile de Kalehe, les miliciens délogés de leurs positions à Lumbishi et Chambombo se sont positionnés dans la localité de Ziralo où ils pillent, tracassent et terrorisent la population.
Les mêmes sources signalent que depuis leur arrivée à Ziralo, ces miliciens ont tué environ vingt personnes. Certains habitants se sont enfuis dans la brousse pour échapper aux exactions.
Le général Masunzu assure qu’un bataillon des FARDC est arrivé dans la localité, dimanche 26 août dans la matinée.
Dans les moyens plateaux d’Uvira, les militaires ont tué quatre Maï-Maï et capturé trois autres, indique l’officier militaire, ajoutant que ces miliciens ont été repoussés dans la forêt d’Itombwe.

Gouvernement du M23, les 21 pions de Kigali se dévoilent !

 (Mediacongo.net 22/08/2012)

Le mouvement rebelle du M23 s’obstine à déposer les armes et continue à peaufiner des stratégies pour perpétuer les combats dans l’Est de la RDC. Dans un communiqué signé le 17 août dernier et rendu public, ces rebelles ont nargué le Gouvernement de Kinshasa et la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs, en instituant un cabinet politique constitué d’un secrétaire exécutif et des dix chefs de départements ainsi que leurs adjoints. Ces derniers ont rang des ‘‘ministres et vice-ministres’’ et ont la mission d’assurer la gestion quotidienne du mouvement.

La nouvelle défraie la chronique dans les salons politiques. La tension monte minute après minute. Les esprits sont taraudés à tel point que certains bureaucrates veulent quitter leurs bureaux climatisés pour se rendre à Rutshuru pour capturer, à la main, les rebelles du M23 car, soutiennent-ils, ces hors-la-loi ont franchi le Rubicon. Ces rebelles viennent de jouer une nouvelle carte, celle de la dérive. En effet, le M23 vient de nommer un gouvernement parallèle à celui de Kinshasa pour ‘‘conduire les affaires’’ dans la partie Est de la RDC. Ce gouvernement est placé sous la tutelle de François Rucogoza Tuyihimbaze, qui assume les fonctions de secrétaire exécutif. Ce dernier est un ancien ministre de la Justice du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Parmi les ministres (Chefs de départements), on cite Sendugu Musseveni, un autre ancien collaborateur de Julien Paluku. Il dirige les affaires politiques et administration du territoire. D’autres noms sont également avancés notamment Réné Abandi Munyarugerero, Dr Alexis Kasanzu, Serge Kambasu Ngeve et Me. Mahamba Kasiwa. Au total 21 personnes qui ne sont autres que les pions de Kigali qui, à travers cet acte inutile, viennent de se dévoiler.

Dérive

La nomination d’un Gouvernement parallèle par les rebelles du M23 est perçue comme une dérive par le commun des mortels. Des observateurs avertis de la scène politique congolaise voient en cet acte une insulte au processus de sortie de crise amorcé par la CIRGL dans la mesure où les ministres de défense des pays membres de cette structure, réunis le jeudi 16 août dernier, avaient demandé au M23 de cesser toute activité anticonstitutionnelle dont l’installation des structures politiques et administratives parallèles. Malgré cela, les rebelles se sont obstinés. En début du mois d’août courant, ce mouvement rebelle avait installé le Quartier Général de son administration dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Il s’est agi des comités locaux de sécurité constitués des cadres de base, des autorités coutumières locales ainsi que des leaders des communautés. Ils ont la charge de veiller à la sécurité des populations et d’expédier les affaires courantes. Le M23 continue à demander au gouvernement de privilégier le dialogue afin d’aider le Nord-Kivu à sortir pacifiquement de cette crise. Mais, Kinshasa n’accède pas à cette demande et accuse le Rwanda de soutenir ces rebelles.

Mende minimise les faits et accuse le Rwanda

Quoi que la nouvelle occupe l’essentiel des conversations de salons politiques, le Gouvernement officiel de la RDC n’est pas ébranlé par ce gouvernement parallèle. Son porte-parole et Ministre des Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga qualifie la publication de ce gouvernement de ‘’non-événement’’ car, soutient-il, les rebelles du M23 cherchent à faire plaisir à leurs maîtres et, cela n’impressionne pas le Gouvernement. Ces rebelles, confirme-t-on, joue à la diversion car le vrai agresseur de la RDC, c’est le Rwanda. Kinshasa continuera à faire pression sur Kigali, a-t-il confirmé
Kinshasa, 21/08/2012 (La Prospérité, via mediacongo.net)


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Soutien au M23, Kagame insensible aux pressions internationales

(Digitalcongo.net 22/08/2012)
Malgré les condamnations et sanctions financières, l’homme fort de Kigali n’a toujours pas modifié sa position vis-à-vis de M23 qu’il continue à instrumentaliser.

A cause de son appui militaire et financier avéré à la pseudo-rébellion du M23 le régime de Kigali fait l’objet de condamnations directes et indirectes en série Nations Unies, Union Européenne,- Union Africaine, Conférence Internationale sur la Région de Grands Lacs et SADC (Southern African Development Com. munity). Quant aux sanctions financières, elles portent la signature de plusieurs pays du Nord Etats-Unis d’Amérique; Grande-Bretagne, Pays-Bas, Allemagne et Suède.

En principe, la panoplie de sanctions politiques et économiques qui s’abattent sur le Rwanda aurait dû obliger Paul Kagame à faire profil bas et à retirer illico presto ses pions du M23 du Nord-Kivu. Mais, contrairement à ce que l’on espérait, l’homme fort de Kigali n’a toujours pas modifié d’un iota sa position vis-à-vis de cette force négative qu’il instrumentalise dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Au regard de l’entêtement du président rwandais, l’on est en droit de s’interroger sur le sens de ces condamnations politiques et sanctions financières qui semblent n’avoir aucun effet sur le pouvoir de Kigali. En restant sourd à toutes les pressions internationales et africaines l’enjoignant de se déconnecter du M23, le pays de Paul Kagame risque-t-il réellement un isolement politique, diplomatique et économique ? Est-ce que le Rwanda prend aux du sérieux les réunions et sommets qui s’enchaînent à travers le continent au sujet de la situation sécuritaire du Nord-Kivu ? Les sanctions économico-financières ainsi que la perspective de la mise en place d’une force internationale neutre pour sécuriser la frontière congolo-rwandaise ne passeraient-elles pas, aux yeux de Paul Kagame et consorts, pour de simples gesticulations de la communauté internationale et africaine ?

Au regard de la soif des conquêtes territoriales que tout le monde a observé chez les hommes du colonel Ruzandiza alias Sultani Makenga, il est permis de s’inquiéter. Lorsque l’on se livre à une analyse de fond des discours et actes des autorités rwandaises, l’on est tenté d’arriver à un douloureux constat. C’est comme si elles laissent aboyer le chien pendant que la caravane du démembrement du Congo démocratique progresse. Tout porte à croire, jusqu’à preuve du contraire, que le régime de Kigali et les mutins du M23 obéiraient à un schéma de déstabilisation et de balkanisation du Congo qui bénéficierait des complicités internes et externes. Si Paul Kagame pouvait un seul instant craindre des ennuis politiques, diplomatiques, économiques et financiers pour son pays, à cause de ses aventures militaires en territoires congolais, il n’afficherait pas autant de sérénité et d’arrogance vis-à-vis de ceux qui régentent notre planète.

Risque d’un réveil douloureux pour la RDC

Compte tenu de la poursuite, par le Rwanda, du travail de fragilisation de la RDC comme Etat, les décideurs congolais devraient lire correctement les signes de temps et ne pas s’accrocher aux déclarations d’intention de la communauté internationale et africaine quant à leur implication dans la résolution de la crise de l’Est. Le pouvoir en place à Kinshasa devrait mettre à profit cette nouvelle page noire de notre histoire pour analyser froidement nos faiblesses politiques, diplomatiques, militaires et économiques et réfléchir à la thérapeutique appropriée pour y apporter des réponses réalistes et efficaces.

En d’autres termes, les Congolais devraient cesser de croire que la paix tant recherchée dans la partie Est du pays va finir par tomber comme la manne du ciel. Si nous voulons vivre en paix sur le sol de nos ancêtres, nous n’avons pas d’autre alternative que de mobiliser, dans le meilleur délai, les ressources financières, humaines et matérielles compatibles avec les besoins de la défense nationale et de la sécurité intérieure. Le réveil risque d’être douloureux si nous ne prenons pas conscience du ras le bol de ceux qui nous jugent incapables de gérer un démi-continent et ses scandaleuses ressources naturelles.

Kimp./Le Phare

Vivre ou périr : la RDC à l’heure du choix

(Le Potentiel 27/08/2012)
Vivre ou périr. Face à la menace de balkanisation qui pèse sur son territoire, la République démocratique du Congo a un choix judicieux à faire s’il tient encore à exister comme nation. Il n’y a plus à se faire des illusions : le Congo ne figure plus dans l’agenda occidental comme au beau vieux temps de la guerre froide. Il appartient à ceux qui tiennent les rênes du pouvoir à Kinshasa de faire le choix de nos partenaires, tout en maintenant la pression sur les fomenteurs de complot contre le Congo. Ainsi la RDC pourra négocier sa souveraineté en position de force.

Après la marche d’espérance organisée le 1er aout 2012 par l’Eglise catholique pour dire «non à la balkanisation» de la RDC et au pillage des ressources naturelles, les chefs de différentes confessions religieuses ont organisé, samedi 25 août à la Cathédrale du centenaire de Kinshasa, un culte œcuménique pour marquer la fin de la collecte des signatures de la pétition qu’ils ont initiée contre la guerre dans l’Est de la RDC.

Sur l’ensemble du pays, au moins 10 millions de signatures ont été apposées au bas de ce document, qui devrait être transmis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Une chose est de prier pour la paix au pays. Cependant, dans le cadre des relations d’Etat à Etat, le rapport des forces est un enjeu de taille. Par ailleurs, le jeu d’intérêts est déterminant dans les choix stratégique. En organisant des veillées de prières pour la nation, les hommes de Dieu jouent leur partition. Les marches et prières ne serviront que lorsque sur le terrain des opérations militaires l’avantage se retrouve du coté des Congolais. Tant que les gouvernants ne se soucieront pas de bâtir une armée forte, républicaine et dissuasive, la RDC ne sortira pas de l’ornière. Car il a été prouvé et démontré partout au monde que la guerre mène à une véritable paix, d’autant plus que les revers subis par les uns et les autres seront un élément décisif de dissuasion. Et il en est ainsi depuis la nuit de temps : «qui veut la paix prépare la guerre», dit-on.

Une paix obtenue à l’issue des négociations contre-nature n’est qu’une capitulation camouflée et éphémère. La paix négociée dans ces conditions ne s’installe pas. Elle est la source d’autres difficultés plus pernicieuses que la cause initiale.

Donc, c’est en étant fort sur le plan militaire que le Congo pourra négocier en position de force. Le cas de l’Angola est plus qu’éloquent. Les Cubains sont descendus avec plus de 450.000 hommes et ont fait échec aux troupes de Savimbi qui disposaient pourtant des missiles stringers venus des Etats-Unis. Le président Dos Santos connaissait le soutien de Savimbi. L’appui des USA à l’Unita n’était qu’un secret de polichinelle. A la surprise générale, sans se résigner, Luanda a maintenu l’option militaire. Cette position lui a permis de négocier en position de force et de se faire entendre.

Comparaison n’est pas raison, mais il demeure que la constance dans cette position a été payante. La sagesse enseigne que sur un chemin glissant il faut toujours suivre les traces du prédécesseur de peur de se laisser trainer dans la boue. Dans le cas d’espèce, la RDC est devant un choix difficile dicté par l’évolution de la situation. Capituler ou périr ! la survie réside dans la lutte et non dans la compromission dans des interminables et oiseuses négociations diplomatiques.

L’heure du choix

Il y a une précision utile à apporter autour de ce qui est aujourd’hui reconnu universellement comme « agression » de la RDC. La guerre, la vraie guerre que la RDC doit mener, n’est pas orientée contre le Rwanda comme Etat-voisin. Le régime à Kigali passera tôt ou tard. Mais plutôt, la revendication de l’intégrité territoriale et la récupération des ressources naturelles constamment pillées aussi bien par des voisins que par des multinationales. En RDC personne ne se trompe de cible.

A travers la RDC, les Occidentaux veulent stopper l’élan hégémonique de la Chine en Afrique et récupérer un terrain qui est en train de leur échapper entre les doigts. L’adage n’enseigne-t-elle pas que «quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent ?» Et, dans ce « combat de gladiateurs », ce sont les Congolais ou les Africains en général qui payent le lourd tribut.

Il est donc temps pour les « maitres du monde » de comprendre que les Congolais ne vont pas continuer de faire la guerre des autres. Une guerre injuste et ignoble. Puisqu’il est prouvé à ce jour que la RDC ne figure plus dans l’agenda occidental. Les Congolais devraient changer des stratégies s’ils veulent exister comme peuple. Pour contrer le communisme, en pleine guerre froide, la RDC était considérée comme rempart. Tous les impairs de la dictature mobutienne n’étaient pas condamnés tant que l’agenda de l’époque était en faveur de «cet élève modèle». A ce jour, rien ne diffère des cas Kagame et Museveni dans la sous-région. L’axe de l’océan indien étant devenu stratégique pour les USA particulièrement, les acteurs devraient également être changés.

«Quels que soient ses buts subjectifs, l’action diplomatique du Département d’Etat américain tisse objectivement son collier de perles » de l’Inde jusqu’au Japon en passant par les Philippines, l’Indonésie, le Vietnam et Singapour d’une façon qui pourrait aisément gêner l’autre « collier de perles » bien connu qui va des ports du sud de la Chine jusqu’au Sud Soudan. On comprend alors que les Chinois se plaignent que la politique suivie par le Département d’Etat soit fondamentalement inamicale, qu’elle cherche à « encercler » la Chine et peut-être la menacer.»

Cette analyse de Edward N. Luttwak dans son livre intitulé «La montée en puissance de la Chine et la logique de la stratégie» fait jaillir toute la lumière sur des options clairement prises par l’Occident notamment le leader de ce bloc les Etats-Unis. L’analyste précité épingle trois axes adoptés par les Américains : la coopération, l’endiguement et la guerre idéologique. Dans tous ces registres, il est difficile d’y déceler le role que pouvait encore jouer la RDC.
Conséquence : l’Occident, qui élabore des stratégies pour que la supériorité chinoise assurée dans tous les domaines, craint que la Chine lui exige d’accepter «une parité du type G2».

D’où, le Congo devra faire un choix judicieux parmi «ses» amis et partenaires. La RDC ne devra pas tomber sous les charmes de ceux qui la caressent dans le sens du poil, avec des actions de saupoudrage. Ainsi compris, les Congolais devraient être prudents et se méfier de certains conseils venant des Occidentaux. C’est le prix à payer si l’on veut exister ou disparaitre.

Il n’y a plus de miracles à opérer. Et, dans le meilleur des cas, seul le langage de force, c’est-à-dire l’option militaire pour replacer la RDC au rang qu’elle mérite ; celui d’être la locomotive de toute l’Afrique.

Le choix de l’Occident n’ayant apporté ni développement encore moins la vraie démocratie, l’heure est venue de s’imaginer d’autres voies susceptibles de conduire à une meilleure défense du pays en même temps que d’assurer un mieux-être à la population. Les émergents peuvent constituer cette planche de salut pour la RDC confrontée à des attitudes inamicales inexpliquées de la part de ses partenaires traditionnels. Vivre ou périr, c’est l’instinct de survie qui doit guider les actions à venir.

Écrit par Le Potentiel


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Sommet des Grands Lacs sur la RDC: rendez-vous en septembre

 

Le président de la RDC, Joseph Kabila, au sommet de la CIRGL le 8 août à Kampala.
Le président de la RDC, Joseph Kabila, au sommet de la CIRGL le 8 août à Kampala.
REUTERS/Edward Echwalu

Par RFI
La réunion des chefs d'Etats de la région des Grands Lacs s'est achevée mercredi 8 août 2012 à la mi-journée à Kampala. Les dirigeants étaient réunis sous l'égide de la CIRGL, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, pour mettre en place une force militaire neutre sensée «éradiquer» les forces négatives du Nord-Kivu. Depuis le mois d'avril, les rebelles du M23 combattent dans cette zone l'armée regulière congolaise. Après deux jours de réunion à Kampala, aucune décision concrète n'a été annoncée

Le sommet des chefs d'Etats de la région des Grands Lacs s'est achevé sans progresser sur la création d'une force neutre qui pourrait être déployée dans l'est de la République démocratique du Congo.
Le communiqué final indique que les dirigeants ont décidé qu'un sous-comité interministériel devra statuer sur sa composition. Le secrétaire exécutif de la CIRGL est optimiste et attend prochainement, la composition de cette force neutre : «Dès la semaine prochaine nous allons nous retrouver à Goma avec le sous-comité des ministres de la Défense qui aura pour mission d’essayer d’opérationnaliser la force neutre. Il y a des pays qui sont déjà prêts à donner des contingents pour cette force internationale. Il est important qu’il y ait une appropriation régionale. »
L'appropriation de la crise qui se déroule au Nord-Kivu est donc une gageure pour la CIRGL. En plus de la création d'une force régionale, le ministre de la Défense congolais annonce que des sanctions pourraient être prises contre ceux qui s'opposeraient au processus de pacification : «Ceux qui constituent un frein ou qui font obstruction au processus de pacification s’exposent à des sanctions qui pourront être prises collectivement par les pays de la région
Mais avant les sanctions, il faudra concrétiser le principe d'une force militaire neutre annoncé conjointement par les présidents Kagamé et Kabila lors du dernier sommet de l'Union Africaine. Une force militaire qui reste pour l'instant à l'état de projet.
Les chefs d'Etats de la région doivent se retrouver, de nouveau à Kampala, dans quatre semaines, afin de vérifier l'avancée de la composition de la force neutre.

RDC: pour Kabila, le soutien rwandais au M23 est un «secret de polichinelle»

Rebelles du M23 dans la région de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 28 juillet 2012.
Rebelles du M23 dans la région de Rumangabo, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 28 juillet 2012.
REUTERS/James Akena

Par RFI
La situation dans l'est de la République démocratique du Congo et la progression de la rébellion du M23, soutenue -selon l'ONU- par le Rwanda voisin, provoquent une intense activité politique et diplomatique. Le président de la RDC, Joseph Kabila s'est exprimé à la télévision sur l'agression rwandaise dans l'est de son pays. De leur côté, les autorités du Nord-Kivu se sont dites prêtes à une évaluation des accords de 2009 dont le M23 dénonce la mauvaise application.

Fait assez rare, le président Kabila s’est exprimé samedi 28 juillet au soir à la télévision congolaise. Pour la première fois le président congolais évoque ouvertement l’agression rwandaise dans l’est du pays, et attend le soutien de la communauté internationale.
La présence du Rwanda : «un secret de polichinelle»
Joseph Kabila évoque trois pistes pour ramener la paix : diplomatique, politique, et militaire. Il n’a pas fait son choix. Pour la première fois il évoque publiquement l’agression étrangère dans l’Est. La présence des armées rwandaise et ougandaise n’est plus un sujet tabou : «On a déjà officiellement demandé aux Ougandais de nous expliquer exactement ce qui se passe et la réponse à cette demande est que l'Ouganda n'a rien à voir. Quand à la présence du Rwanda, c'est un secret de polichinelle. Alors, est-ce que la diplomatie peut être une solution ? De toutes les façons, il y a ces trois pistes de solution : militaire, politique et diplomatique. Ca peut être les trois à la fois
Le président congolais ne parle pas d’une éventuelle négociation avec le M23. Sur l’idée d’une force neutre à la frontière, il dit qu’elle est nécessaire, mais ne donne aucune précision. Enfin, il évoque le prochain sommet de la Francophonie en octobre à Kinshasa comme une occasion pour les autres pays d’exprimer leur appui au peuple congolais face à l’agression dans l’Est.
Les autorités congolaises sont prêtes à une évaluation des accords du 23 mars
C'est ce qui ressort d'un communiqué publié samedi 28 juillet par le gouverneur du Nord-Kivu et confirmé par le porte-parole du gouvernement national. Les rebelles du M23 se sont mutinés pour dénoncer la mauvaise application de ces accords du 23 mars 2009. Les accords prévoyaient, entre autre, une reconnaissance des grades des ex-rebelles du CNDP -dont le M23 est issu- et leur intégration dans l'armée nationale.

RDC : le Conseil de sécurité de l'ONU veut protéger Goma du M23

Des combattants rebelles du M23 célèbrent la chute de Rumangabo, à 23 km au nord de Goma, le 28 juillet 2012.
Des combattants rebelles du M23 célèbrent la chute de Rumangabo, à 23 km au nord de Goma, le 28 juillet 2012.
REUTERS/James Akena

Par RFI
Le Conseil de sécurité de l'ONU a lancé ce jeudi 2 août 2012 un avertissement aux rebelles congolais du M23, leur demandant de cesser leur avancée vers la ville de Goma. Le Conseil a également condamné les pays qui soutiennent le M23, sans toutefois nommer le Rwanda.

De notre correspondant à New York, Karim Lebhour
L’avertissement est adressé aux rebelles du M23, mais c’est bien le Rwanda, et dans une moindre mesure l’Ouganda, qui sont visés par ce rappel à l’ordre du Conseil de sécurité sous l’appellation plus générale de « soutiens extérieurs ». En coulisses, les diplomates disent qu’ils n’ont guère de doute sur l’aide fournie par le Rwanda au M23, mais le Conseil a préféré ne pas pointer directement du doigt Kigali, et encore moins de parler de sanctions.
La stratégie est plutôt de faire pression sur le Rwanda pour qu’il lâche le M23 et qu’il mette un terme aux opérations militaires. Le Conseil s’est félicité des contacts entre les présidents Paul Kagame et Joseph Kabila. Il s’agit pour l’ONU d’éviter que la ville de Goma ne tombe aux mains des rebelles. Une menace imminente, affirme le Conseil des Nations unies. La chute de Goma mettrait la Monusco, la force de l’ONU sur place, dans une position très inconfortable et pourrait l’obliger à intervenir.