(Le Potentiel 04/10/2012)
La Commission électorale nationale indépendante (CENI),
plutôt que de « réorganiser les élections dans le délai de 60 jours » dans la
circonscription électorale de Masisi suivant une demande de la Cour suprême de
justice (CSJ), vient de valider « pour des raisons politiques » les résultats
provisoires autrefois « annulés à cause des irrégularités flagrantes constatées
sur le terrain ».
« C’est pour des raisons politiques », a expliqué
mercredi 03 octobre à Kinshasa un parlementaire, en précisant que « cette
décision met un terme à l’une des revendications du M23 faisant état de
l’absence à l’Assemblée nationale d’élus du Masisi ».
Les députés
nationaux du Nord-Kivu s’en étaient déjà émus dans une déclaration politique
publiée à Kinshasa, en faisant remarquer que « les populations du territoire de
Masisi ne sont pas représentées à l’Assemblée nationale ».
A ce propos,
la CENI avait exprimé le 4 août 2012 son « impossibilité de réorganiser les
élections » dans cette circonscription électorale « à cause de la guerre et du
déplacement massif des populations ». Elle avait alors saisi le Procureur
général de la République qui, à son tour, avait sollicité le 19 septembre de la
Cour suprême de justice qu’elle revienne sur sa décision en demandant à la CENI
de les résultats provisoires en sa possession.
Et mardi 02 octobre, la
CENI a publié les noms des élus de Masisi, parmi lesquels des membres du Congrès
national pour la défense du peuple (CNDP), dont se réclame le M23 en exigeant
l’application intégrale de l’Accord signé le 23 mars 2009 avec le gouvernement
de la RDC.
En attendant la confirmation des résultats par la Cour suprême
de justice, les députés nationaux élus de la circonscription électorale de
Masisi sont respectivement Ayobangira Samvura François Xavier (UPC), Mukingi
Nahimana Osward (UPC), Mugiraneza Ndizeye Jules (ADDI), Mwanga chuchu Hizi
Edouard (CNDP), Shomwa Mongera Innocent (COFEDEC) Gachikuzi Mulakali Shally
(PANADI) et Safari Nganizi Jacques (PARECO/PAP).
« Suprême discrétion »
de la Cour suprême de justice
« Le procureur général avait saisi la Cour
» suprême de justice et elle a finalement demandé à la CENI « de publier les
résultats tels que nous les avions. C'est la Cour suprême qui, dans sa suprême
discrétion, décide ce qu'il faut faire ici ou là, et nous nous ne pouvons
qu'exécuter les décisions de la Cour, sans état d'âme », a expliqué à l'AFP
Jacques Djoli, vice-président de la CENI.
« C'est une première, car nulle
part au monde, à l'exception désormais de la RDC, des représentants du peuple
sont sortis d'une élection annulée », s’est étonné dans une déclaration le Parti
des nationalistes pour le développement intégral (Panadi), bénéficiaire d’un
député.
Écrit par Par Angelo Mobateli
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Potentiel
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