(Le Potentiel 22/10/2012)
Human Right Watch (HRW) proteste contre l’élection du Rwanda
au Conseil de sécurité des Nations unies comme membre non permanent. Ida Sawyer,
chercheuse à cette ONG internationale, a déclaré, jeudi 18 octobre, que « la
présence du Rwanda à ce siège aura un impact négatif sur les populations
congolaises victimes de la guerre à l’Est de la RDC ».
«Nous étions très
déçus après l’élection du Rwanda comme membre non permanent du conseil de
sécurité. Le Rwanda sera maintenant en mesure de bloquer les sanctions
impliquant les officiels rwandais et d’autres initiatives dans la recherche de
la paix en RDC. Nous pensons que ce sera une situation grave qui pourra avoir
des conséquences négatives sur la population à l’Est de la RDC», a-t-elle
soutenu. Pour Human Right Watch, « le Rwanda n’est pas crédible pour occuper
maintenant ce siège à cause de son soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars
(M23) en guerre contre la RDC ».
« Nous estimons que c’est un conflit
d’intérêt d’avoir un pays à la table du conseil de sécurité qui a ouvertement
violé l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies et qui est en train
de soutenir une rébellion dans un pays voisin et qui est responsable des crimes
de guerre dirigés par Bosco Ntaganda recherché par la CPI », a ajouté Isa
Sawyer, indiquant que son ONG demande aux membres permanents du Conseil de
sécurité tels que, les Etats Unis, la France et la Grande Bretagne d’exercer «
une forte pression sur le Rwanda » pour qu’il arrête de soutenir le
M23.
En dehors du Rwanda, quatre autres pays (Argentine, Australie, Corée
du Sud et Luxembourg) ont été élus membres non permanents du Conseil de sécurité
de l’ONU. Ils siègeront pour un mandat de deux ans à partir du 1er janvier 2013
et prendront la place de l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Colombie, l’Inde et
le Portugal. Plusieurs organisations, la RDC et l’ONU accusent le Rwanda de
soutenir la rébellion du M23 qui sévit dans l’Est de la RDC depuis le mois de
mai dernier, causant notamment le déplacement des milliers de
personnes.
Dans un rapport confidentiel qui doit être publié en novembre
prochain mais qui a déjà largement fuité dans la presse, des experts des Nations
unies auraient soutenu que le Rwanda et l’Ouganda continuent de soutenir ces
rebelles. «Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes
en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur
recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC
[armée congolaise, NDLR], ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des
renseignements et des conseils politiques», indiquerait ce rapport qui
évoquerait une « série d’attaques » au cours du mois de juillet 2012 dans le
territoire du Rutshuru et parle d’une « intervention directe des forces
spéciales rwandaises » pour aider à prendre la ville de Kiwanja.
«Les
forces armées rwandaises ont armé les rebelles, facilité l’évacuation des
blessés vers le Rwanda et partagé des équipements de communication avec le M23»,
pourrait-on aussi lire dans le document. Mais le Rwanda continue de démentir ces
informations. Sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, accuse le
chef du groupe d’expert, Steve Hege, «de mener une vendetta personnelle contre
l’actuel pouvoir rwandais».
Écrit par RADIOOKAPI.NET
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Potentiel
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