samedi 13 octobre 2012

Hollande en avocat de la démocratie

Dernière mise à jour: 13 octobre, 2012 - 11:16 GMT


Le président Joseph Kabila et le président François Hollande
Le président Joseph Kabila et le président François Hollande au XIVe sommet de la Francophonie.
Le président français François Hollande a rappelé le président congolais Joseph Kabila et, au-delà de lui, l'ensemble de l'Afrique francophone à leurs devoirs démocratiques et de respect des droits de l'Homme, lors du XIVème sommet de la Francophonie, réuni à Kinshasa en présence d'une quinzaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Assis à la gauche du président Kabila, François Hollande s'est fait à la tribune le chantre d'une francophonie au service de "la démocratie, des droits de l'Homme, du respect de la liberté d'expression".
Il a affirmé que "tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants".
Lors de l'inauguration d'une médiathèque de l'Institut français à Kinshasa, baptisée Floribert Chebeya, du nom du militant des droits de l'Homme, assassiné en 2010, François Hollande a estimé qu'en RDC "il y a encore des réalités inacceptables" en ce qui concerne les droits de l'Homme.
Une audience en appel des huits policiers, accusés de cet assassinat, a été reporté au 23 octobre.
Dans son discours d'ouverture, le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a présenté le conflit dans l'Est du pays comme une "guerre injuste" et "imposée par des forces négatives à la solde d'intérêts extérieurs.
Il n'a pas toutefois cité le Rwanda, accusé par l'ONU et Kinshasa de soutenir les rebelles du M23 (mouvement composé de mutins) et différents groupes armés dans une région riche en minerais.
Le président Paul Kagamé est le grand absent de ce sommet où dans l'après-midi la situation dans le Nord-Kivu a été discutée à huis clos.
L'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés figurait aussi à l'ordre du jour.
François Hollande a réaffirmé la volonté de la France de soutenir les pays afridains à combattre les groupes armés dans le nord de ce pays.
L'entretien que le président français a eu avec son homologue congolais Joseph Kabila, a été qualifié de "franc et direct", selon la présidence française.
Le secrétaire-général de la Francophonie, Abdou Diouf, a vivement dénoncé pour sa part "un déficit de démocratie dans les relations internationales" qui, a-t-il dit, prive l'Afrique de la place qui lui revient, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.
Il a aussi fustigé le report sine die de la réforme du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale, "instances où l'Afrique doit occuper la place qui lui revient de droit".
Une rencontre avec des représentants de l'opposition parlementaire et de la société civile congolaises était prévue dans la journée.
Il devait recevoir en début de soirée Etienne Tshisekedi, l'opposant historique, qui se considère comme le véritable "président élu", depuis le scrutin contesté de 2011.
Une partie de l'opposition avait appelé au boycott de ce sommet pour ne pas légitimer la ré-élection de Joseph Kabila, marquée par de nombreuses fraudes.
Le sommet de l'O.I.F. a pour thème : "Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance".
Mais deux sujets devraient dominer, samedi, les débats à huis clos: le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés.
Les dirigeants africains forment l'essentiel des participants à ce sommet qui va célébrer, durant deux jours, l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie.
Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter, en 2050, 85% des 715 millions de francophones dans le monde.
Tous les deux ans, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et les 75 Etats ou gouvernements qui la composent tiennent ainsi leur sommet.
Outre son action en faveur de la promotion du français et de l'éducation, l'OIF mène aussi une action plus politique de défense des droits de l'Homme et de l'Etat de droit. Dans ce cadre, elle assure des médiations dans les conflits, aide à l'organisation d'élections et condamne les coups d'Etat.
A ce titre, elle peut prononcer la suspension de certains de ses pays membres, tels Madagascar depuis 2009, le Mali et la Guinée-Bissau depuis 2012.

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