mercredi 8 août 2012
Sommet de la CIRGL ce mardi à Kampala : Force internationale neutre, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense lèvent trois options
(L'Avenir Quotidien 08/08/2012)
*Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se sont réunis hier ont levé trois options, à savoir une force neutre, une force de la Monusco à format renforcé, une force régionale qui opérerait en collaboration avec la Monusco en Rdc
Rappelons que ce sommet avait été annoncé lors du dernier Sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abéba en Ethiopie. Les 11 chefs d’Etat devraient discuter des modalités pratiques de la mise en place de la Force internationale neutre qui doit être déployée le long de la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, conformément à une résolution arrêtée à Addis-Abéba.
Trois options arrêtées par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense
Hier s’est ouverte la session des ministres des Affaires Etrangères et de la Défense des 11 pays membres. La délégation congolaise est composée des ministres Raymond Tshibanda N’Tunga Mulongo des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie et Alexandre Lubo Tambu de la Défense nationale et Anciens Combattants, lesquels sont accompagnés de plusieurs experts nationaux.
A l’ouverture de la séance, le secrétaire exécutif de la CIRGL Ntumba Luaba a souhaité la bienvenue aux ministres tout en déclarant que le temps est venu pour construire la paix dans notre sous-région. Quant au ministre ougandais Okelo Oriem, il a salué la fraternité qui doit lier tous les états de la sous-région.
Bref, s’agissant des modalités pratiques de la mise en place de la Force internationale neutre devant s’interposer à la frontière rwando-congolaise, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont levé trois options qui, à leurs yeux, paraissent plus plausibles.
La première est celle de constituer une force internationale neutre. La deuxième est d’avoir une force de la Monusco à format renforcé et la troisième est de mettre en place une force régionale qui opérerait en collaboration avec celle de la Monusco en République du Congo. La délégation congolaise doit être vigilante dans ce sens qu’elle doit exiger qu’aucun des pays agresseurs, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda ne puisse faire partie de la force internationale neutre. Dans le cas contraire, ce serait déshabiller St Pierre pour habiller St Paul. Ce serait comme si l’on crachait sur la mémoire de toutes les victimes de cette agression barbare.
A notre humble avis, de toutes les trois options, la deuxième nous paraît plus réaliste, c’est-à-dire celle qui consiste à renforcer la force de la Monusco de quelques éléments d’autres pays réellement neutres. Cela n’aurait pas tellement une grande incidence financière.
Les Congolais attendent le sommet avec beaucoup d’intérêt
Il va sans dire qu’avec les guerres à répétition dans le Kivu nous imposées depuis des lustres par le Rwanda et l’Ouganda, les Congolais de toutes les sensibilités politiques, religieuses, philosophiques, … attendent ce sommet avec beaucoup d’intérêt et même beaucoup d’impatience. La délégation congolaise ne doit en aucun cas hypothéquer la souveraineté ni l’intégrité nationale du pays. Ces deux principes sont sacrés et inaliénables.
Le rapport des experts des Nations Unies est suffisamment explicite au sujet de l’implication du Rwanda dans son appui aux rebelles du M 23. La délégation congolaise doit également rappeler sans état d’âme des condamnations et sanctions internationales contre le pays de Kagame, ajouter à cela les pétitions des Eglises congolaises ainsi que le mémorandum des députés du Nord-Kivu contre l’agression rwandaise et les manifestations diverses (dont la marche de l’espérance des catholiques le 1er août dernier) contre la guerre et la balkanisation de la Rdc. Les chefs d’Etat doivent sentir que tout le peuple congolais est frustré dans sa chair et dans son âme contre les manœuvres de nos agresseurs.
Les Congolais attendent que notre délégation parle franchement des preuves tangibles du double jeu du Rwanda dans les menaces de l’implosion de notre pays à partir de la guerre de l’Est.
Les dénégations incessantes du Rwanda
Le gouvernement rwandais a été suffisamment secoué par le rapport de l’ONU dont les annexes ont démontré les preuves accablantes de son appui aux rebelles. Mais, tel un forcené, le gouvernement de ce pays aux mille collines continue à nier malgré sa forte sponsorisation aux mouvements rebelles. Cela dénote que le lobby rwandais est solidement implanté à travers le monde et que certains éléments de la communauté internationale lui sont intimement solidaires. Comment comprendre par exemple ce diplomate allemand en poste à Kigali qui a déclaré noir sur blanc que l’aide allemande au Rwanda n’est pas rompue alors que son propre gouvernement venait d’affirmer le contraire ?
La délégation congolaise ne devra en aucun cas accepter que la mutinerie des rebelles de M 23 est une affaire congolo-congolaise. Elle devra au contraire affirmer haut et fort que c’est une agression rwandaise de la Rdc. Tous nos yeux sont donc rivés ce jour vers Kampala et tous attendons les décisions des 11 chefs d’Etat avec intérêt et impatience.
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