(L'Avenir Quotidien
26/07/2012)
Le procès en appel du défenseur de droits de l’homme,
Floribert Chebeya atteint un dénouement décisif quant à son issue. De Genève, la
capitale Suisse, la Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme,
Madame Navy Pillay, a appelé dans un communiqué de presse parvenu à la Rédaction
du Journal « L’Avenir », que ce procès en appel dans l’affaire de l’assassinat
du défenseur des droits de l’homme, et de la disparition de son chauffeur,
Fidèle Bazana Edadi, doit respecter pleinement les standards internationaux en
matière de garanties procédurales, a-t-elle indiqué.
De poursuivre, que
" ce procès est d’une grande importance, car dit-elle que Chebeya était un
pionnier du mouvement des droits de l’homme en République Démocratique du Congo,
et son assassinat a eu un effet dévastateur sur les défenseurs des droits de
l’homme dans tous les pays " a souligné la Haut Commissariat.
A titre de
rappel, ce défenseur des droits de l’homme avait été trouvé mort le 02 juin 2010
dans la périphérie de Kinshasa. Cependant, le 23 juin 2011, soit une année et 21
jours après, la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe avait condamné cinq policiers,
dont trois par contumace, pour assassinat, arrestation et détention illégale
ainsi que pour enlèvement. Cité comme témoins dans cette affaire, l’inspecteur
Général de la Police Nationale John Numbi avait été suspendu de ses fonctions
par la haute hiérarchie en vue de permettre à la justice d’instruire l’affaire
en toute transparence.
Cependant, le procès en appel, les avocats de la
partie civile sollicite de la Cour militaire la comparution de l’ex Inspecteur
Général John Numbi, en qualité de suspect numéro un. Cette demande n’a pas fait
suite aux préoccupations du ministère public, qui considère que la comparution
de John Numbi constitue une violation en matière étant donné qu’il avait comparu
au premier degré comme simple témoin.
Et si la justice internationale
s’en mêlait
Toutefois, a souligné Madame Navy Pillay, lors du procès en
première instance, un certain nombre des questions ont été soulevées quant à la
régularité de la procédure, notamment le fait que certains témoins-clés n’ont
pas été entendus " j’appelle les autorités judiciaires congolaises à prendre
toutes les mesures nécessaires pour garantir que le procès en appel respecte les
standards internationaux en matière de garantie procédurales " a affirmé Madame
Navy Pillay. Pour cette haute fonctionnaire internationale, " du fait de la
possible implication de hautes autorités dans ces crimes, il serait recommandé
de nommer des juges d’un niveau hiérarchique suffisamment élevé pour diriger les
débats " a souligné Madame Navy, qui en appel au respect de la procédure, faute
de quoi, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme va
intervenir par la justice internationale.
La nécessité d’une commission
des droits de l’homme à l’Assemblée nationale
Madame Navy Pillay a noté
dans ce communiqué que deux ans après l’assassinat de Floribert Chebeya, la
situation des défenseurs des droits de l’homme en République Démocratique du
Congo continue d’être précaire " la manière dont ce procès est instruit sera un
indicateur de l’engagement du nouveau gouvernement pour l’indépendance de la
justice et le respect d’une procédure régulière " a-t-elle noté. La Haut
Commissaire a aussi mis en avant-garde des graves préoccupations quant à la
sécurisation et la préservation de nouvelles informations importantes qui ont
été révélées récemment, " toute preuve doit être sécurisée et préservée avec le
plus grand soin ", allusion faite au récent témoignage du fugitif Paul
Mwilambwe, dans un documentaire intitulé " Chebeya, Crime d’Etat ?
".
C’est dans ce contexte, que la Haut Commissaire des Nations Unies aux
droits de l’homme a aussi appelé l’actuel parlement, la deuxième législature de
la troisième République, à adopter aussi vite que possible les projets de loi
portant protection des défenseurs des droits de l’homme ainsi que la création de
la Commission nationale Indépendante des droits de l’homme. Dans cette lignée,
d’affirmé " bureau des droits de l’homme des Nations Unies se tenait prêt à
fournir son appui aux autorités parlementaires du Congo quant à la création de
la dite commission " a conclu la haute fonctionnaire internationale, Madame Navy
Pallay.
P. Romain Rolland
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