(L'Observateur Paalga 27/07/2012)
Partira, partira pas ? Difficile, à l’heure actuelle, de
répondre à cette question pour ce qui est de la participation du Président
français, François Hollande, au 14e Sommet de la Francophonie, qui aura lieu du
12 au 14 octobre prochain à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
Et la réponse de l’Elysée est on ne peut plus vague : “A l’heure qu’il est, rien
n’est exclu quant à la participation ou pas du Président.
Il existe
désormais une nouvelle politique en direction de l’Afrique voulue par le
président de la République, qui est caractérisée par trois priorités : le
respect de la démocratie et des règles de gouvernance, la promotion de la
croissance économique, la promotion de la paix et de la stabilité…”. Déjà, face
aux «graves irrégularités» dénoncées par la mission de l’Union européenne après
les élections de novembre dernier au Congo-Kinshasa sanctionnées par ce que
d’aucuns ont qualifié de hold-up électoral, Hollande avait marqué son hésitation
à boycotter le grand rendez-vous francophone, ce qui sonnerait comme un désaveu
du président «mal élu» congolais.
La récente visite à Kinshasa de la
ministre déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, ressemble, à s’y
méprendre, à un tour en éclaireur pour tâter le terrain congolais en vue d’une
probable venue du président français.
Le moins que l’on puisse dire est que,
même si cela semble peu probable, ce serait une première si jamais on en venait
à assister à un sommet de la Francophonie sans le président français. Et pendant
qu’on y est, pourquoi les autres chefs d’Etat de pays francophones ne
boycotteraient pas ledit sommet pour les mêmes raisons que leur homologue
français ?
Autant retirer l’organisation à la RDC comme le réclame
justement l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de
l’opposant Etienne Tshisekedi (qui revendique toujours sa victoire à la dernière
présidentielle), qui a déposé mercredi dernier une pétition (portant 20 000
signatures, selon le parti) à l’ambassade de France pour demander la
délocalisation dans un autre pays des assises de la Francophonie. «Aujourd’hui
le pays n’est ni géré ni dirigé», a affirmé, à ce propos, le chef de la
délégation, le secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu Pwati.
Une
alternative balayée du revers de la main du côté de la majorité présidentielle,
qui dénonce d’ailleurs, par la voix du ministre des Médias et porte-parole du
gouvernement, Lambert Mende, le recours à la France pour une telle décision :
«Le sommet de la Francophonie est une initiative de l’Organisation
internationale de la Francophonie [OIF] dont le gouvernement français ne détient
pas la propriété. Donc on s’étonne... Pourquoi diriger cette requête en
direction du gouvernement français. C’est manifestement des orphelins de la
Françafrique. C’est donc infantile et encore une fois aberrant».
Idée
promue à l’origine par des personnalités telles le Sénégalais Léopold Sédar
Senghor, le Nigérien Hamani Diori ou encore le Cambodgien Norodom Sihanouk et
qui a vu véritablement le jour à Niamey en 1969, la Francophonie, qui regroupe
tous ceux qui ont en commun l’usage de la langue française, estimés à plus de
250 millions de personnes à travers le monde, est, quoi qu’on en dise
aujourd’hui, étroitement liée à la France. Cependant, les problèmes ne manquent
pas dans cette communauté de langue française. Aussi plutôt que d’épiloguer sur
les participations gagnerait-on à se pencher sur les
défis.
Hyacinthe Sanou
© Copyright L'Observateur
Paalga
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