dimanche 27 mai 2012

L’AFD et Amnesty International , présentent leurs rapports 2012

 

Par webmaster, le 25 mai 2012
Ont eu lieu en ce début de semaine deux conférences de presse. L’AFD tout d’abords qui présentait ce mardi 22 mai son rapport d’activité de 2011. Amnesty International ensuite, mercredi 23 mai, pour la sortie de son rapport sur l’état des droits humains dans le monde pour cette même année.
Agence Française de Développement
Le rapport de l’AFD pour l’année 2011
L’agence Française de Développement est une institution financière publique qui mène des projets de développement économique et social grâce aux subventions et aux prêts qu’elle accorde à des organismes, étatiques ou non, dans des pays étrangers. Elle est aussi chargée du développement de l’économie dans les départements d’Outre-mer. L’agence a fêtée ses 70 ans en décembre dernier. Elle existe en effet depuis 1941, créée à Londres par le Général de Gaulle sous le nom de Caisse Centrale de la France Libre. A l’époque chargée uniquement de l’émission monétaire et du Trésor Public, elle est dorénavant un des principaux organisme de prêt français avec un budget de 6,9 milliard d’euro en 2011, et représentant 31% de l’aide publique au développement contre seulement 5% en 2003.
Soixante dix ans d’existence ont permis à l’agence d’acquérir une expérience qu’elle utilise pour accompagner les projets qu’elle finance. Il est vrai que ce besoin de connaissance et d’experts, qu’ils soient ingénieurs, géographes ou biologistes s’avère nécessaire pour mener à bien des projets, plus que le besoin de financement directe. C’est pourquoi une des principales activitée de l’agence est la production de connaissance sous forme de rapport d’expertise et d’étude, à laquelle elle consacre une grande partie de son effectif et de ses financements.
L’aspect financier de l’aide consiste à accorder des subventions aux états demandeurs. Mais l’ancien directeur Jean-Michel Sévérino avait diversifié les instruments financiers de l’agence. Il avait permis l’accord de prêt à des taux préférentiels grâce à la note triple AAA accordé à l’AFD par les agences de notations internationales, la création de fonds d’investissement et de fonds de garanti. L’agence a également instauré une stratégie de partenariats géographiques différenciés c’est-à-dire qu’elle propose des outils spécifiques selon la nature du projet et des moyens utilisés, ainsi que la région géographique.
En 2011 ces financements ont permis dans les pays d’interventions couvrant principalement l’outre-mer, la zone méditerranéenne, l’Asie, l’Afrique Sub-saharienne et en moindre mesure l’Amérique latine d’améliorer les systèmes d’alimentation d’eau potable pour 1,53 millions de personnes , de scolariser 4 millions d’enfants au niveau primaire et 2 millions de niveau collège, l’accès à l’électricité pour 6,15 millions de personnes ou encore de lutter contre le réchauffement climatique en promouvant dans les pays d’interventions un développement durable. Les Objectifs du Millénaire pour le développement fixés par les Nations Unies représentent les principaux axes d’intervention de l’agence.
L’Afrique Sub-saharienne est la principale zone d’action de l’agence avec 2,7 milliard de financement globale et 76% des subventions accordées. Avec une très forte croissance démographique les objectifs sur ce continent se portent principalement sur la santé et l’éducation. Le premier se traduit par des actions visant à la réduction de la mortalité infantile et maternelle comme la subvention d’un projet de gratuité de la césarienne au Bénin à hauteur de 10 millions, ou encore la lutte contre le SIDA notamment au Mozambique. Concernant l’éducation, l’objectif principal est celle des filles, encore très peu scolarisées, mais aussi l’augmentation de la quantité d’enseignants, principale carence à l’heure actuelle.
En 2050, la population Africaine devrait augmenter jusqu’à 1,8 à 2 milliards d’individus, accompagnée d’un triplement de la population urbaine. C’est pourquoi l’AFD travail également sur des projets visant à améliorer l’accès à l’énergie, principalement électrique, les transports et surtout l’industrie agro-alimentaire permettant de garantir la sécurité alimentaire, de limiter l’exode rurale, et de freiner la désertification. Idéalement, l’optique est que ce développement se fasse selon les principes de responsabilité sociale et environnementale.
L’agence entend également permettre le développement de la société civile en fournissant de l’aide à l’expertise et des prêts non souverain à des organismes dissociés des états. Le travail avec les collectivités locales et les ONG permet dans la plupart des cas une meilleure appréciation des besoins et des problèmes quotidiens, en restant proche de la réalité du terrain. Favoriser la société civile permet également de développer la conscience collective en engagent les citoyens dans leurs collectivités locales.
La publication de ce rapport répond au besoin de l’AFD de transparence sur ses activités. Question historique sur les agences de développement favorisant l’étranger au détriment de la France, l’agence doit justifier des résultats obtenus et des fruits des partenariats entretenus avec d’autre pays. L’AFD construit par exemple une coopération avec la Chine, débutée par l’aide à la construction d’un bâtiment gouvernemental sur leurs territoires, pour des projets de développement en Afrique Sub-saharienne.
Pour l’année 2012, l’agence entend continuer ses efforts au profit de cette partie de l’Afrique. Deux évènements devraient également influencer la suite de l’année : le forum mondial de l’eau à Marseille et Rio +20, la conférence mondiale des Nations Unies sur le développement durable.
Amnesty international
Synthèse du rapport "La situation des droits de l’Homme dans le monde" 2012 d’Amnesty International
Amnesty international est une organisation non gouvernementale mondiale qui œuvre à la défense des droits de l’Homme dans le monde. La principale activité de l’organisme est de mener des études qu’ils synthétisent chaque année dans un rapport intitulé sobrement « Situation des droits humains dans le monde ». Ces études portent sur les atteintes aux droits humains fondamentaux, qu’ils soient civils, politiques, sociaux, culturels ou économiques. L’éventail est large, cela peut représenter aussi bien la liberté d’expression et d’association que le droit d’asile ou des émigrés, en passant par la protection contre la discrimination ou le droit au logement.
Le champ d’action d’Amnesty international est grand, l’organisme interviens dans la majorité des pays du monde, que ce soit en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, mais aussi en Europe ou en Amérique du Nord où ils interviennent régulièrement contre les abus politiques ou contre les lois jugées liberticide. L’ONG se prévaut d’une indépendance total vis-à-vis des gouvernements ou des groupes privées, aussi bien financièrement que moralement. L’association a d’ailleurs lancé sur ce thème une campagne de communication nommée « Le prix de l’indépendance », un appel aux donateurs privés.
L’association est engagée en Afrique depuis longtemps et mène des campagnes continuelles pour faire évoluer les droits de l’Homme. Le printemps arabe a mobilisé beaucoup de ressources d’Amnesty international d’un coté pour pousser les pays de l’OTAN à intervenir en Lybie ou en Syrie, de l’autre pour tenter de favoriser les transitions politiques dans des conditions démocratiques. Mais l’Afrique Sub-saharienne n’a pas manqué d’évènement marquant en matière de violation des droits de l’Homme comme les conflits au Sud-Soudan ou en République Démocratique du Congo provoquant régulièrement des mouvements de populations, ou encore la révolte Touareg dans le nord du Mali.
Amnesty combat les problèmes de distribution de la justice et d’impunité des individus ayant commis des crimes graves, voire des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre traités par la Cour Pénal International. En effet nombre sont les pays à ne pas prendre en compte les mandats d’arrêts lancés par la CPI contre des ex-dirigeants. Stephan Oberreit déclarait au micro d’Africa n°1 que « la justice ne doit pas être une justice des vainqueurs, où seuls les perdants sont poursuivis pour répondre de leurs crimes ». On pourrait noter quelques succès dans cette lutte contre l’impunité comme le procès de Charles Taylor, ex-président du Liberia, au début de cette année.
L’ONG mène également une grande campagne contre la peine de mort, châtiment encore en vigueur dans certain pays. Si le nombre de ces pays est en baisse, paradoxalement le nombre d’exécutés aurait grimpé ces dernières années. Certain pays renforcent leur action comme la Chine, regroupant à elle seule plus d’exécutés que tout les autres pays. Sont cités également l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak ou les Etats Unis avec la récente exécution négativement symbolique de Troy Davis, dont les doutes planent toujours sur la culpabilité.
Un autre combat de l’association aboutira peut être en juillet de cette année avec la conférence des Nations-Unies sur le commerce des armes légères. Cette catégorie d’armes à la définition un peu flou regroupe aussi bien les fusils d’assauts que les armes de poing, les mines ou encore les munitions. Ces armes seraient mises en cause, selon l’association, dans 60% des violations des droits humains : meurtre, viol, violence, enrôlement d’enfant soldat, … La conférence pourrait permettre d’obtenir un accord forçant la traçabilité des armes, un souci lors du transfert des armes entre les conflits comme pour ces Touareg armés par le Général Kadhafi, retournés au Mali après sa chute.
Le rapport aborde encore bien d’autres thèmes comme la pollution au pétrole au Niger et le combat juridique contre les compagnies pétrolières ou encore le droit d’asile et le concept de pays sûr instauré par la France. Un manifeste envoyé à tous les candidats lors de l’élection présidentielle auquel François Hollande a répondu en donnant ses engagements sur les problématiques de droit de l’Homme pourrait laisser présager une évolution dans le rôle de la France concernant ces combats.
Simon Chabasse

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