lundi 11 février 2013

Benoît XVI: les raisons de la démission


Le Pape Benoît XVI pendant une messe place Antonio Maceo, à Santiago de Cuba, le 26 mars 2012.
Le Pape Benoît XVI pendant une messe place Antonio Maceo, à Santiago de Cuba, le 26 mars 2012.
REUTERS

Par RFI
Le pape Benoît XVI a annoncé ce lundi 11 février qu'il renoncait à son pontificat en raison de son âge. L'annonce n'est pas totalement surprenante : en novembre 2008, il avait affirmé dans un entretien qu’un pape avait le droit, selon les circonstances, le devoir au besoin, de se retirer s’il reconnaissait en toute clarté que physiquement, psychiquement ou spirituel, il ne pouvait plus assumer la charge de son ministère.

Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
Benoît XVI était visiblement de plus en plus fatigué ces derniers mois et ces dernières semaines. Il avait toutefois toute sa tête et une présence d’esprit assez extraordinaire. Il était encore ce week-end présent à une cérémonie, poussé par quelques intermédiaires, par quelques assistants, sur une estrade mobile.

Ses forces physiques n’étaient plus là. C'est ce qu’il a dit ce matin, devant des cardinaux médusés. Le pape qui a bientôt 86 ans a donc annoncé qu’il renonçait à sa charge. Une charge que les cardinaux eux-mêmes lui avaient confiée le 19 avril 2005.
« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, a dit Benoît XVI, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien ».
Le devoir de se retirer
La surprise n'est pas totale puisque le pape l'avait dit : si sa démission est inattendue, elle n’était pas moins possible. De fait, dans le livre d’entretien qu’il avait accordé en novembre 2008 à un journaliste allemand, il avait affirmé qu’un pape avait le droit, selon les circonstances, le devoir au besoin, de se retirer s’il reconnaissait en toute clarté que physiquement, psychiquement ou spirituellement, il ne pouvait plus assumer la charge de son ministère.

C’est bien ses forces physiques qui lui manquent aujourd’hui, mais il y a deux ans il disait : « Le moment n’est pas venu de se retirer ». Il tenait à poursuivre certains combats : la question, la tentative de réconciliation avec les fidèles, le combat qu’il a mené pour la transparence financière au Vatican, le combat aussi contre la pédophilie, les scandales de pédophilie au sein du clergé, menés avec beaucoup de courage.

Retrait dans un monastère au Vatican
Le 28 février au soir ce sera le siège vacant. Le siège de Pierre sera vide. Le pape se rendra alors à Castel Gandolfo puis dans un monastère cloîtré au sein du Vatican. Le conclave et l’élection du pape devraient avoir lieu courant mars.
Jean-François Colosimo, professeur à l’Institut Saint-Serge à Paris, explique les conséquences immédiates de cette décision pour l’Eglise en tant qu’institution, mais d’abord pour le souverain pontife lui-même.
Jean-François Colosimo
Professeur à l'Institut de théologie Saint-Serge

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