12 novembre 2012
L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, le 19 octobre 2010 à La Hague ©AFP
KINSHASA (AFP) - (AFP)
L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba demande à Kinshasa de "mettre fin à la guerre à l’est" dans une lettre datée de lundi et signée de la Haye (Pays-Bas), où l’ancien chef rebelle est incarcéré et jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
La missive a été lue lundi à Kinshasa par Thomas Luhaka, secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC), l’ex-milice de M. Bemba qui compte 23 députés à l’Assemblée nationale — faisant du MLC le deuxième parti d’opposition derrière l’Union pour la démocratie et le progrès social.
"Je demande au pouvoir en place de prendre ses responsabilités, de mettre fin à la guerre à l’est du Congo et à l’insécurité qui y règne, protéger les populations civiles, restaurer l’autorité de l’Etat, éviter la partition du pays", écrit M. Bemba.
L’est de la République démocratique du Congo connaît un regain de violences depuis six mois, avec l’apparition d’une nouvelle guérilla, le Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu, riche en minerais.
Selon l’ONU, les combats entre l’armée et le M23 ont fait environ 390.000 déplacés et plus de 60.000 Congolais ont fui au Rwanda et en Ouganda.
"Le plus urgent et le plus important est de sauver le Congo.(...) Je lance cet appel solennel à la réconciliation, à l’unité et à la cohésion nationales, à toutes les Congolaises et à tous les Congolais où qu’ils se trouvent, afin de sauver la patrie en danger", poursuit M. Bemba.
Il a par ailleurs évoqué les "frustrations nées d’un processus électoral décrié par tous", faisant référence aux élections présidentielle et législatives contestées de 2011, remportées par le chef de l’Etat sortant Joseph Kabila et son camp.
M. Bemba a également jugé "fondamental" d’oeuvrer pour "l’instauration d’une vraie démocratie".En octobre, le président français François Hollande avait qualifié d’"inacceptable" la situation des droits de l’Homme et de la démocratie en RDC.Joseph Kabila avait répliqué que son pays n’était "pas du tout complexé".
Jean-Pierre Bemba, 49 ans, a été vice-président de la RDC de 2003 à 2006.Il est jugé par la Cour pénale internationale de la Haye pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre qu’auraient commis sa milice du MLC en 2002-2003 en Centrafrique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire