jeudi 29 novembre 2012

Que se passe-t-il au Nord kivu/en R.D. Congo?

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Publié le 21 novembre:
 
Vidéo de guerre du Nord Kivu, cliquer sur le lien 

MONDE - Après la prise de la ville de Goma, «20 Minutes» fait le point sur la situation...

Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de Goma. La capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu, située dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est ainsi réoccupée pour la première fois, depuis sa conquête en 1998 par des rebelles pro-rwandais. 20 Minutes revient sur cet événement…
 
C'est quoi le M23?
Le M23 tient son nom des accords de paix du 23 mars 2009. Ce mouvement, qui prévoyait l'intégration des rebelles dans l'armée, a pris les armes en avril dernier, accusant le président de la RDC, Joseph Kabila, de ne pas avoir respecté les termes de ce pacte.
La rébellion du M23 a aggravé les tensions entre les deux pays voisins: Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles et d'orchestrer l'insurrection dans l'est du pays pour s'emparer des riches ressources minérales de la région, ce que Kigali nie.

Quelle est la situation actuellement?

Sur le terrain, le calme est revenu dans la nuit de mardi à mercredi à Goma, où les rues sont désertes. Les rebelles ont lancé des appels au calme via les stations et les chaînes de télévision locales, mais on redoute des atteintes aux droits de l'homme et des dizaines de milliers d'habitants ont quitté la ville.
Après plusieurs jours d'affrontements, des centaines de rebelles sont entrés sans combattre dans la ville dont se sont retirées les forces gouvernementales congolaises.

Où est passée l’armée?

Le M23 n'a pas rencontré beaucoup de résistance dans sa prise de Goma. L'armée s'est regroupée à Saké, à une vingtaine de kilomètres au sud-est, selon plusieurs témoignages, et Goma semblait calme dans l'après-midi, a constaté l'AFP.
Des milliers de soldats et policiers de Goma ont d’ailleurs fait défection ce mercredi pour rejoindre les rangs des rebelles du M23. Plus de 2.100 soldats et 700 policiers ont gagné les rangs des rebelles, selon le colonel du M23 Séraphin Mirindi. Ils ont déposé leurs armes et munitions dans le stade de Goma lors d'une manifestation organisée par les rebelles à leur arrivée dans la métropole de l'est du pays.
 
Pourquoi les casques bleus ne sont pas intervenus?
Le porte-parole de Ban Ki-moon, Eduardo del Buey, a souligné que la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD-Congo (Monusco) ne pouvait se substituer aux forces de sécurité congolaises.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a quant à lui dénoncé une situation à ses yeux absurde. «Fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, vous voyez que c'est absurde», a-t-il dit. «C'est vraisemblablement le mandat de la Monusco qui est à revoir», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris, jugeant «absurde, pour employer un mot poli» que les Casques bleus n'aient pas pu se battre aux côtés de l'armée régulière pour empêcher «quelques centaines d'hommes» de s'emparer de la métropole de plus d'un million d'habitants située dans l'est de la RDC. «Il faut se poser la question de l'efficacité de la Monusco», a insisté Laurent Fabius.
 
Et maintenant?
Le groupe M23 vise désormais le contrôle de toute la République démocratique du Congo (RDC), y compris la capitale, Kinshasa. Le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, a lancé ce mercredi devant une foule en liesse: «Nous allons maintenant sur Kinshasa. Personne ne divisera ce pays.»
Il a également annoncé que les troupes rebelles se dirigeaient sur Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu de l'autre côté du lac Kivu, affirmant avoir également pris la ville de Sake, à 17km de Goma.
Pendant ce temps, le président congolais et son homologue rwandais, accusé de soutenir les insurgés, se rencontraient en Ouganda pour chercher une solution.
M.Gr. avec agences
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