publié il y a 2 heures, 24 minutes, | Denière mise à jour le 16 novembre, 2012 à 8:40
Le rapport du Centre Carter indique avoir enregistré, après des analyses dans un laboratoire belge des échantillons de l’eau de puits, du sol ainsi que des plantes comestibles prélevés dans ces deux quartiers, des concentrations en plomb, cadmium et zinc largement supérieures à la normale.
L’échantillon des eaux de ruissellement prélevé à Tshiamilemba révèle une concentration moyenne en manganèse de 1 072,13 mg/l alors que la moyenne normale est de 50 mg/l. La concentration moyenne en cadmium du même échantillon est de 105,24 mg/l alors que la moyenne normale est de 5 mg/l.
L’écart entre les concentrations des échantillons d’eau de ruissellement prélevées à Kabesha et les concentrations normales est de 314,8 mg/l pour le manganèse, 979,5 mg/l pour le cuivre et 47,41 mg/l pour le cadmium.
Les résultats des analyses des poussières recueillies dans les deux quartiers révèlent des concentrations supérieures à la moyenne normale de 3 132 mg/l pour le cuivre, 134 mg/l pour le plomb et 1 470 mg/l pour le zinc.
L’analyse des échantillons des plantes comestibles révèle des écarts tout aussi importants. Les feuilles de patate douce, par exemple, ont une concentration en nickel de 416,7 mg/l au-dessus de la moyenne normale. Cet écart est de 683, 6 mg/l pour le haricot, 1 004,1 mg/l pour le gombo et 117,2 mg/l pour les bananes.
En outre, le rapport du Centre Carter indique les risques sanitaires encourus par cette population.
Une exposition à des poussières à forte concentration de manganèse peut causer des problèmes au niveau du système nerveux comme la maladie de Parkinson et les hallucinations.
Une présence excessive de l’arsenic dans l’organisme peut causer des malformations congénitales, des avortements spontanés et des mortalités natales.
L’excès de nickel dans l’organisme peut, lui, provoquer des troubles respiratoires et cardiovasculaires ainsi que des maladies de la peau.
Dans son rapport, l’ONG dénonce également les expropriations des champs des paysans « au mépris des principes nationaux et internationaux qui préconisent la consultation préalable des victimes, l’exploration d’alternatives avantageuses et le versement d’indemnités équitables ».
Le Centre Carter regrette que le gouvernement congolais, quoique régulièrement informé des abus de Chemaf et Ruashi Mining, ait pris très peu de mesures efficientes pour s’assurer que leurs activités respectent les droits des communautés affectées.
En mars dernier, les habitants de Kabetcha ont accusé Chemaf de polluer leur environnement avec la fumée, les rejets liquides qui proviennent de ses usines.
Le même mois, une plate-forme pour la protection de l’environnement, Réseau ressources naturelles, a porté plainte contre la même entreprise qu’elle accusait d’avoir pollué l’environnement du quartier Kabetcha.
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