La presse congolaise fait des
commentaires et la presse étrangère est moins abondante que
d’habitude, beaucoup de journaux ayant plongé dans une duce léthargie à
l’occasion des congés de la Toussaint. Le caractère inconsistant et fragile de
la Majorité, mis en évidence par les résultats de l’élection des gouverneurs au
Bas-Congo et en PO continue à faire l’objet de commentaires passionnés. D’autres
commentaires défrayent aussi la chronique de l’actualité en Rdc. Ils concernent
la visite d’André Flahaut, la tenue à Kin de la
conférence permanente des chambres consulaires africaines et
francophones et le mauvais classement « Doing Business »
de la RDC.
Majorité
Le Potentiel titre « Majorité : éventrer le boa en
famille ».
(La présence d’un boa près d’un village est en général connue par des disparitions inexpliquées de petit bétail, poules et canards en particulier. Lorsqu’on réussit à tuer le serpent, on l’ouvre pour vérifier les dégâts et peut-être pour s’assurer que les poules manquantes ont été mangées par le boa, et non par un petit malin qui a mis ses vols de poules sur le compte du python. « Eventrer le boa » cumule donc le sens de « laver son linge sale en famille » et « trouver le pot aux roses ». NdlR)
Vent de panique après le double tsunami des 28 et 31 octobre 2012 dans le Bas-Congo et la Province Orientale pour le remplacement de Mbatshi Mbatshia et Autsaï Asenga, écrit Le Potentiel. Les personnalités élues ne sont pas celles désignées par les hautes instances de la Majorité présidentielle.
Contrairement aux échéances précédentes, la politique du mot d’ordre n’a pas portée. Ces scrutins ont remonté à la surface les profondes frustrations qui rongent la Majorité depuis quelque temps. La palabre, à l’africaine, reste la meilleure des solutions face au déballage, suggère le journal.
(La présence d’un boa près d’un village est en général connue par des disparitions inexpliquées de petit bétail, poules et canards en particulier. Lorsqu’on réussit à tuer le serpent, on l’ouvre pour vérifier les dégâts et peut-être pour s’assurer que les poules manquantes ont été mangées par le boa, et non par un petit malin qui a mis ses vols de poules sur le compte du python. « Eventrer le boa » cumule donc le sens de « laver son linge sale en famille » et « trouver le pot aux roses ». NdlR)
Vent de panique après le double tsunami des 28 et 31 octobre 2012 dans le Bas-Congo et la Province Orientale pour le remplacement de Mbatshi Mbatshia et Autsaï Asenga, écrit Le Potentiel. Les personnalités élues ne sont pas celles désignées par les hautes instances de la Majorité présidentielle.
Contrairement aux échéances précédentes, la politique du mot d’ordre n’a pas portée. Ces scrutins ont remonté à la surface les profondes frustrations qui rongent la Majorité depuis quelque temps. La palabre, à l’africaine, reste la meilleure des solutions face au déballage, suggère le journal.
La question du vote de discipline
fera encore couler de l’encre tant que le systéme représentatif existera. Il est
en effet impossible de donner une réponse universellement valable
à la question : « que doit faire un élu quand les directives de son parti ne
concordent pas avec les désirs de ses mandants ? ». Elle est bien sur encore
plus compliquée quand, comme en RDC, la consigne n’émane pas d’un parti mais
d’un conglomérat qui n’a de clair que son choix à la présidentielle. Cela ne
devrai pas empêcher de faire, sur le plan local, la place à une
certaine autonomie. Pourquoi, par exemple, se cramponner mordicus à Deo Nkusu,
quand Jacques Mbadu et aussi de la MP ?
Ce qui rend le caractère composite, informe et inconsistant de la Majorité dangereux, c’est que la Majorité n’est pas liée par une idéologie ou un projet commun. Elle n’est liée que par la Loi de l’Entrecôte (« JKK Président, c’est la garantie de mon bifteck ») et la complicité dans une mauvaise action la fraude électorale de 2011. Les élections du 28/11/11 ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Ce qui rend le caractère composite, informe et inconsistant de la Majorité dangereux, c’est que la Majorité n’est pas liée par une idéologie ou un projet commun. Elle n’est liée que par la Loi de l’Entrecôte (« JKK Président, c’est la garantie de mon bifteck ») et la complicité dans une mauvaise action la fraude électorale de 2011. Les élections du 28/11/11 ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Guerre dans l’Est
La Prospérité titre «André Flahaut :
la
RDC doit retrouver son intégrité
et sa souveraineté ! ».
Dans le souci d’aider la République Démocratique du Congo à retrouver son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale, le Président de la Chambre des représentants du Royaume de Belgique, André Flahaut, en visite à Goma, a eu à palper toutes les réalités éprouvées par les populations victimes des affres de la guerre imposée injustement aux congolais par le Rwanda, dans cette partie de la République.
D’après La Prospérité, au cours d’une conférence de presse tenue le mardi, 30 octobre dernier, le Ministre honoraire Belge de la Défense, M. André Flahaut, a également réaffirmé au Gouvernorat du Nord-Kivu, la nécessité de respecter l’intégrité et la souveraineté de la RD. Congo.
Dans le souci d’aider la République Démocratique du Congo à retrouver son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale, le Président de la Chambre des représentants du Royaume de Belgique, André Flahaut, en visite à Goma, a eu à palper toutes les réalités éprouvées par les populations victimes des affres de la guerre imposée injustement aux congolais par le Rwanda, dans cette partie de la République.
D’après La Prospérité, au cours d’une conférence de presse tenue le mardi, 30 octobre dernier, le Ministre honoraire Belge de la Défense, M. André Flahaut, a également réaffirmé au Gouvernorat du Nord-Kivu, la nécessité de respecter l’intégrité et la souveraineté de la RD. Congo.
Divers
Le Potentiel note aussi que : « Kinshasa accueille la conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones ».
C’est le Premier ministre Matata Ponyo qui l’a dit, alors qu’il procédait hier vendredi 2 novembre 2012, à l’ouverture des travaux de la 38ème assemblée générale de cette Conférence.
L’Observateur titre à la Une « Malgré la perte d'une place par la RDC dans le Doing Business 2013 : Célestin Vunabandi reste optimiste pour le rapport 2014 ».
Fin octobre, la Banque mondiale a rendu public le rapport Doing Business 2013. En fait, il s'agit d'un rapport sur la facilité à faire les affaires à travers le monde. Dans le classement établi, la RDC pointe à la 181ème sur 185 pays.
Le ministre du Plan et de la mise en œuvre de la Révolution de la modernité, Célestin Vunabandi a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a affiché son optimisme pour le rapport de 2014. Cette conférence de presse a eu lieu ce jeudi 1er novembre au Centre d'événement Roméo Golf de la Gombe.
Le Potentiel note aussi que : « Kinshasa accueille la conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones ».
C’est le Premier ministre Matata Ponyo qui l’a dit, alors qu’il procédait hier vendredi 2 novembre 2012, à l’ouverture des travaux de la 38ème assemblée générale de cette Conférence.
L’Observateur titre à la Une « Malgré la perte d'une place par la RDC dans le Doing Business 2013 : Célestin Vunabandi reste optimiste pour le rapport 2014 ».
Fin octobre, la Banque mondiale a rendu public le rapport Doing Business 2013. En fait, il s'agit d'un rapport sur la facilité à faire les affaires à travers le monde. Dans le classement établi, la RDC pointe à la 181ème sur 185 pays.
Le ministre du Plan et de la mise en œuvre de la Révolution de la modernité, Célestin Vunabandi a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a affiché son optimisme pour le rapport de 2014. Cette conférence de presse a eu lieu ce jeudi 1er novembre au Centre d'événement Roméo Golf de la Gombe.
Presse et documents
étrangers
Climat des investissements: La
Banque mondiale donne 7,6 milliards à 17 pays africains
Alain NOAH AWANA - Le Messager
31/10/2012
A travers une convention signée la
semaine dernière, l’institution de Bretton Woods accorde cette aide aux pays
membres de l’Ohada pour améliorer le climat des investissements sur leurs
territoires respectifs.
La signature de la convention
s’est déroulée jeudi 25 octobre 2012 à Yaoundé, capitale camerounaise. Le
ministre de la Justice, Laurent Esso et celui des Finances, Alamine Ousmane Mey,
représentaient le Cameroun. Tandis que la Banque mondiale était représentée par
le directeur des opérations pour le Cameroun, Gregor Binkert, accompagné de
plusieurs de ses collègues. L’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du
droit des affaires (Ohada) était quant à elle représentée par Dorothé Sossa,
secrétaire permanent. Toutes ces personnalités ont paraphé l’accord de don de
7,6 milliards Fcfa destinés à l’Ohada dans le but d’améliorer le climat des
investissements dans 17 pays africains, dont le Cameroun.
De manière plus concrète, et
d’après les explications des officiels, le projet comporte trois composantes.
D’abord, il s’agira de renforcer les capacités du secrétariat permanent de
l’Ohada afin qu’il améliore son efficacité dans ses missions d’appui aux
réformes touchant le climat de l’investissement. Il s’agit par exemple des
réformes qui facilitent la création d’entreprise, la gestion du registre des
sociétés tenu par le greffe, etc. Ensuite, la convention vise l’appui de l’Ecole
régionale supérieure de la magistrature et de la Cour commune de justice et
d’arbitrage, pour continuer à améliorer la sécurité juridique dans les affaires.
Donc, en somme, protéger les investisseurs. Et enfin, il est question de
continuer à améliorer l’information comptable et financière des sociétés grâce à
la formation et à l’adoption des meilleures pratiques et standards
internationaux dans ce domaine.
Le spectre du Doing business
L’on n’est pas dupe : cette
convention arrive au moment où le Doing Business, le rapport qui évalue le
climat des affaires dans 185 économies du monde vient d’être publié par la
Banque mondiale et la Société financière internationale (Sfi). Classement dans
lequel les 17 pays africains concernés par la convention occupent des places peu
honorables. Cameroun, Gabon, Rca, Tchad, Rdc, Congo, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin,
Togo, Niger, Sénégal, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Burkina Faso, Comores
et Guinée pointent tous parmi les 35 derniers pays classés dans le Doing
business ; même si certains ont montré une grande vitalité en ce qui concerne la
mise sur pied de certaines réformes visant à améliorer leurs climats des
affaires. La situation du Cameroun, que les gouvernants passent le temps à
camoufler à travers des slogans creux, est plutôt mal en point, puisque le pays
a rétrogradé de 5 places par rapport à l’année dernière.
Quoi qu’il en soit, cette aide de
la Banque mondiale aux pays membres de l’Ohada devrait leur permettre de mieux
peaufiner les stratégies pouvant rassurer les investisseurs locaux étrangers. Ce
qui conduirait à coup sûr à un regain d’investissements, donc de création de
richesses. Ce dont tous ces pays ont besoin pour développer leurs économies
respectives. A l’heure actuelle, et depuis sa création en 1998, l’Ohada a déjà
élaboré et adopté 6 actes uniformes qui sont en vigueur dans les pays membres.
En espérant que l’aide de la banque mondiale, à travers son organisme Ida
(Association internationale de développement), va l’aider à accélérer
l’amélioration du climat des affaires au sein de ses pays membres.
Kinshasa craint pour l'assassinat
de Joseph Kabila
Lyès Menacer –
La Tribune (Algérie) - 31 Octobre 2012
Le président de la République
démocratique du Congo (RDC) est-il menacé de mort par ses propres gardes du
corps ? C'est ce que révèle une information publiée par le quotidien local Congo
Times, citant des sources proches de l'armée.
Ces mêmes sources, citant deux
hauts responsables de la Garde républicaine congolaise, affirment que la vie de
Joseph Kabila est en danger, alors que le pays ne cesse de sombrer dans la
violence et l'insécurité engendrées par les groupes rebelles dans la province du
Nord-Kivu.
«Le major Adamo et le colonel Christian de la Garde républicaine (GR) ont, dans leurs rapports, fait état du climat actuel au sein de cette unité chargée de la sécurité de J. Kabila qui n'est pas stable», a rapporté le journal, ajoutant qu'un «complot qui viserait J. Kabila en personne ne donnent qu'une possibilité au Raïs : procéder au changement de tous les bataillons au sein de la GR pour une meilleure garantie de sécurité à Kinshasa. Sans cela, une fois à Kinshasa, J. Kabila risque d'être assassiné comme Mzée par ses propres gardes».
D'autres informations font état d'un large mouvement de manipulation des militaires, derrière lequel des officiers seraient impliqués. Le président congolais est, en fait, dans une position inconfortable, car il doit mettre fin à la rébellion qui secoue depuis la mi-avril la province du Nord-Kivu où plusieurs groupes rebelles, à leur tête le mouvement du 23 mars (M23), font régner la loi dans plusieurs zones qu'ils contrôlent, provoquant un flux de déplacés que les organisations humanitaires peinent à maitriser. S'y ajoute l'implication d'autres mouvements rebelles extérieurs comme celui des Forces nationales de libération, un groupe burundais qui a commis plusieurs carnages dans les villages frontaliers, précisément dans ceux de hauts-plateaux d'Uvira, au Sud-Kivu. Conscient de l'incapacité de Kinshasa à mettre fin au M23 et autres groupes rebelles qui pillent, violent et assassinent des civils désarmés, Joseph Kabila a du mal à faire avancer le processus de création d'une force internationale neutre à laquelle devraient participer les Etats membres de la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs (Cirgl).
Le président congolais est en conflit ouvert avec son homologue rwandais, Paul Kagamé, accusé par de nombreux rapports d'ONG et par l'ONU de soutien logistique et financier au M23, dans le but de s'emparer illicitement des richesses naturelles que recèle le Nord-Kivu et qui profitent aux multinationales ainsi qu'aux marchands d'armes dans la région des Grands-Lacs.
En attendant donc la mise en place de cette force internationale neutre, J. Kabila doit trouver un autre moyen de ramener la paix dans le pays mais aussi d'éviter d'être assassiné ou démis de ses fonctions par un coup d'Etat qui peut survenir à n'importe quel moment. Et pour certains, la seule solution à cette crise politico-sécuritaire demeure la voie diplomatique et politique.
«Le rôle du Forum des parlements, c'est d'encourager la diplomatie ou la politique internationale à travers des actions diplomatiques et des visites sur le terrain, ça peut justement apporter une solution, même plus durable. Et le Forum des parlements s'insère dans ce cadre-là», a affirmé Higiro Prosper, le secrétaire général du Forum des parlements de la Cirgl, repris par Radio Okapi, une station régionale financée par des associations oeuvrant pour la paix dans la région et soutenue aussi par la mission locale de l'ONU. Mais le M23 acceptera-t-il une paix négociée avec Kinshasa ?
«Le major Adamo et le colonel Christian de la Garde républicaine (GR) ont, dans leurs rapports, fait état du climat actuel au sein de cette unité chargée de la sécurité de J. Kabila qui n'est pas stable», a rapporté le journal, ajoutant qu'un «complot qui viserait J. Kabila en personne ne donnent qu'une possibilité au Raïs : procéder au changement de tous les bataillons au sein de la GR pour une meilleure garantie de sécurité à Kinshasa. Sans cela, une fois à Kinshasa, J. Kabila risque d'être assassiné comme Mzée par ses propres gardes».
D'autres informations font état d'un large mouvement de manipulation des militaires, derrière lequel des officiers seraient impliqués. Le président congolais est, en fait, dans une position inconfortable, car il doit mettre fin à la rébellion qui secoue depuis la mi-avril la province du Nord-Kivu où plusieurs groupes rebelles, à leur tête le mouvement du 23 mars (M23), font régner la loi dans plusieurs zones qu'ils contrôlent, provoquant un flux de déplacés que les organisations humanitaires peinent à maitriser. S'y ajoute l'implication d'autres mouvements rebelles extérieurs comme celui des Forces nationales de libération, un groupe burundais qui a commis plusieurs carnages dans les villages frontaliers, précisément dans ceux de hauts-plateaux d'Uvira, au Sud-Kivu. Conscient de l'incapacité de Kinshasa à mettre fin au M23 et autres groupes rebelles qui pillent, violent et assassinent des civils désarmés, Joseph Kabila a du mal à faire avancer le processus de création d'une force internationale neutre à laquelle devraient participer les Etats membres de la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs (Cirgl).
Le président congolais est en conflit ouvert avec son homologue rwandais, Paul Kagamé, accusé par de nombreux rapports d'ONG et par l'ONU de soutien logistique et financier au M23, dans le but de s'emparer illicitement des richesses naturelles que recèle le Nord-Kivu et qui profitent aux multinationales ainsi qu'aux marchands d'armes dans la région des Grands-Lacs.
En attendant donc la mise en place de cette force internationale neutre, J. Kabila doit trouver un autre moyen de ramener la paix dans le pays mais aussi d'éviter d'être assassiné ou démis de ses fonctions par un coup d'Etat qui peut survenir à n'importe quel moment. Et pour certains, la seule solution à cette crise politico-sécuritaire demeure la voie diplomatique et politique.
«Le rôle du Forum des parlements, c'est d'encourager la diplomatie ou la politique internationale à travers des actions diplomatiques et des visites sur le terrain, ça peut justement apporter une solution, même plus durable. Et le Forum des parlements s'insère dans ce cadre-là», a affirmé Higiro Prosper, le secrétaire général du Forum des parlements de la Cirgl, repris par Radio Okapi, une station régionale financée par des associations oeuvrant pour la paix dans la région et soutenue aussi par la mission locale de l'ONU. Mais le M23 acceptera-t-il une paix négociée avec Kinshasa ?
Hollande : De la Françafrique à la
France-Afrique ?
Afrik’com / -
vendredi 2 novembre 2012
Le sommet de la francophonie tenu
à Kinshasa en République Démocratique du Congo était à coup sûr, une rencontre
dépassant le simple cadre des discussions autour de la langue de Molière. Le
président français, par le truchement de ses déclarations et actes symboliques
posés lors de ce sommet, a voulu signifier l’effectivité de la fin des relations
opaques entre la France et certains États africains. Pour l’actuel président
français, « le temps de la Françafrique est révolu… ». Il faut maintenant faire
place au partenariat entre États souverains. Cette déclaration peut elle sonner
réellement le glas de la Françafrique ?
Le sommet de la francophonie tenu
à Kinshasa en République Démocratique du Congo était à coup sûr, une rencontre
dépassant le simple cadre des discussions autour de la langue de Molière. Le
président français, par le truchement de ses déclarations et actes symboliques
posés lors de ce sommet, a voulu signifier l’effectivité de la fin des relations
opaques entre la France et certains États africains. Pour l’actuel président
français, « le temps de la Françafrique est révolu… » (1). Il faut maintenant
faire place au partenariat entre États souverains. Cette déclaration peut elle
sonner réellement le glas de la Françafrique ?
Le sommet de la francophonie a assurément fait bouger certaines représentations autour de la Françafrique. Du coté de la France, la teneur du discours tenu par François Hollande à son escale à Dakar, où il a été affirmé solennellement la fin de la Françafrique, s’inscrivait en droite ligne des déclarations faites antérieurement par le président français sur la situation, jugée inadmissible (2), des droits de l’Homme en République Démocratique du Congo. Le retard du président français, contraignant le président de la RDC, son épouse et le Secrétaire Général de l’OIF (organisation internationale de la francophonie) à patienter près de 40 minutes, a été interprété comme un signe manifeste de critique. Enfin, dernier symbole de « rupture » : le ton du discours du président français en RDC, qui a établi un lien direct entre « parler français » et « parler droits de l’Homme », doublé de l’oubli, lors de son allocution, de remercier le président de la RDC, hôte du sommet de la francophonie, tel que l’exige les usages diplomatiques et bien sûr « françafricains ».
Le sommet de la francophonie a assurément fait bouger certaines représentations autour de la Françafrique. Du coté de la France, la teneur du discours tenu par François Hollande à son escale à Dakar, où il a été affirmé solennellement la fin de la Françafrique, s’inscrivait en droite ligne des déclarations faites antérieurement par le président français sur la situation, jugée inadmissible (2), des droits de l’Homme en République Démocratique du Congo. Le retard du président français, contraignant le président de la RDC, son épouse et le Secrétaire Général de l’OIF (organisation internationale de la francophonie) à patienter près de 40 minutes, a été interprété comme un signe manifeste de critique. Enfin, dernier symbole de « rupture » : le ton du discours du président français en RDC, qui a établi un lien direct entre « parler français » et « parler droits de l’Homme », doublé de l’oubli, lors de son allocution, de remercier le président de la RDC, hôte du sommet de la francophonie, tel que l’exige les usages diplomatiques et bien sûr « françafricains ».
Un accueil presque banal réservé
au président français Du coté du président Kabila, c’est
un accueil presque banal qui a été réservé au président français : le chef de
l’État Congolais ne s’est pas déplacé à l’aéroport pour accueillir la première
autorité de France, comme le veulent les usages diplomatiques et
« françafricains ». Ce rôle a été dévolu au premier ministre congolais,
quatrième personnalité du pays. En outre, le président Kabila n’a pas manqué de
rappeler lors de son allocution, le principe de l’égalité souveraine qui fonde
les relations entre les États membres de l’OIF.
Manifestement, les symboles de rupture des usages françafricains étaient bien là. Cependant, cette volonté affichée de mettre fin à la Françafrique est contrecarrée par la subsistance des liens étroits qui unissent la France et certains États africains à travers le franc FCFA et les accords de défense entre autres, qui font qu’au-delà du symbolique qui vient d’être altérée, il reste une partie invisible de l’iceberg qui conditionne bien souvent les rapports entre les deux parties.
En effet, comment peut-on concevoir l’égalité souveraine ou imaginer un réel partenariat entre les États, lorsque l’un d’eux exerce à travers la monnaie un certain contrôle sur les économies des autres ? Le franc CFA, monnaie, qui a survécu à la colonisation, permet à la France d’exercer à travers deux règles principales, un contrôle sur les économies des États de la zone C.F.A. Il s’agit d’abord de la stabilité du taux de change entre le franc CFA et le franc français devenu euro. Ensuite, de la garantie, par la Banque centrale de France, de la convertibilité illimitée du franc CFA en échange du dépôt sur les comptes du trésor français de la moitié des réserves de change. Ce qui fait alors les affaires non seulement des États africains mais aussi de la France qui peut influencer par là les politiques économiques des États de la zone FCFA.
Manifestement, les symboles de rupture des usages françafricains étaient bien là. Cependant, cette volonté affichée de mettre fin à la Françafrique est contrecarrée par la subsistance des liens étroits qui unissent la France et certains États africains à travers le franc FCFA et les accords de défense entre autres, qui font qu’au-delà du symbolique qui vient d’être altérée, il reste une partie invisible de l’iceberg qui conditionne bien souvent les rapports entre les deux parties.
En effet, comment peut-on concevoir l’égalité souveraine ou imaginer un réel partenariat entre les États, lorsque l’un d’eux exerce à travers la monnaie un certain contrôle sur les économies des autres ? Le franc CFA, monnaie, qui a survécu à la colonisation, permet à la France d’exercer à travers deux règles principales, un contrôle sur les économies des États de la zone C.F.A. Il s’agit d’abord de la stabilité du taux de change entre le franc CFA et le franc français devenu euro. Ensuite, de la garantie, par la Banque centrale de France, de la convertibilité illimitée du franc CFA en échange du dépôt sur les comptes du trésor français de la moitié des réserves de change. Ce qui fait alors les affaires non seulement des États africains mais aussi de la France qui peut influencer par là les politiques économiques des États de la zone FCFA.
Mesures « répressives » de la
France
Il en est ainsi par exemple de la décision de dévaluation (3) du FCFA prise en 1994 par la France considérant que celle-ci était comme la meilleure option pour le développement de ces pays. Ce système qui perdure est, selon le professeur Mamadou Koulibaly, entretenu par l’influence que la France exerce sur les pays d’Afrique francophone, et la France n’hésite pas à utiliser des mesures répressives pour couper les possibles désirs d’émancipation. Il remarque à ce propos que « nous avons été témoins de mesures répressives visant à couper court à toute velléité d’émancipation du système : la protection des intérêts français a engendré récemment des crises au sujet de l’uranium au Niger, de l’or au Mali, du pétrole au Tchad, des matières premières et du transfert des actions d’entreprises du service public en Côte d’Ivoire, auxquelles sont à ajouter d’autres crises au Rwanda, en République démocratique du Congo et au Sénégal (4) ».
L’autre aspect invisible de l’iceberg de la Françafrique, réside au niveau des accords de défense et des intérêts économiques des entreprises françaises en Afrique. Considérés comme levier d’impulsion et de protection de la Françafrique aux lendemains des indépendances, les accords de défense truffés de clauses secrètes, et les contrats économiques d’exclusivité permettaient de maintenir une certaine élite africaine au pouvoir. Jugés dépassés pour ce qui est des accords de défense, leurs renégociations à partir de 2009 a laissé penser que l’opacité qui entourait ceux-ci serait levée par leurs publications comme promis par les différentes parties. Il n’en est rien pour l’instant. Pour ce qui est des contrats d’exclusivité économiques dont certains étaient garantis par les accords de défense, on continue d’observer une subsistance du monopole de certaines entreprises. Ces monopoles favorisent à bien des égards des relations économiques de « copinage » dont une partie importante est placée sous le sceau de l’opacité.
La volonté affichée de mettre fin à la Francafrique véritable nébuleuse dont tout le monde admet l’existence, mais ne saurait exactement cerner la forme et le contenu, ne peut se limiter au niveau du symbolique. Il faut au-delà, repenser les courroies matérielles par lesquelles la « relation spéciale » transite.
Il en est ainsi par exemple de la décision de dévaluation (3) du FCFA prise en 1994 par la France considérant que celle-ci était comme la meilleure option pour le développement de ces pays. Ce système qui perdure est, selon le professeur Mamadou Koulibaly, entretenu par l’influence que la France exerce sur les pays d’Afrique francophone, et la France n’hésite pas à utiliser des mesures répressives pour couper les possibles désirs d’émancipation. Il remarque à ce propos que « nous avons été témoins de mesures répressives visant à couper court à toute velléité d’émancipation du système : la protection des intérêts français a engendré récemment des crises au sujet de l’uranium au Niger, de l’or au Mali, du pétrole au Tchad, des matières premières et du transfert des actions d’entreprises du service public en Côte d’Ivoire, auxquelles sont à ajouter d’autres crises au Rwanda, en République démocratique du Congo et au Sénégal (4) ».
L’autre aspect invisible de l’iceberg de la Françafrique, réside au niveau des accords de défense et des intérêts économiques des entreprises françaises en Afrique. Considérés comme levier d’impulsion et de protection de la Françafrique aux lendemains des indépendances, les accords de défense truffés de clauses secrètes, et les contrats économiques d’exclusivité permettaient de maintenir une certaine élite africaine au pouvoir. Jugés dépassés pour ce qui est des accords de défense, leurs renégociations à partir de 2009 a laissé penser que l’opacité qui entourait ceux-ci serait levée par leurs publications comme promis par les différentes parties. Il n’en est rien pour l’instant. Pour ce qui est des contrats d’exclusivité économiques dont certains étaient garantis par les accords de défense, on continue d’observer une subsistance du monopole de certaines entreprises. Ces monopoles favorisent à bien des égards des relations économiques de « copinage » dont une partie importante est placée sous le sceau de l’opacité.
La volonté affichée de mettre fin à la Francafrique véritable nébuleuse dont tout le monde admet l’existence, mais ne saurait exactement cerner la forme et le contenu, ne peut se limiter au niveau du symbolique. Il faut au-delà, repenser les courroies matérielles par lesquelles la « relation spéciale » transite.
Extrait du discours du président français tenu à Dakar le 12 octobre 2012 ; (2) Conférence de presse du président français tenu le 09 octobre 2012 ; (3) Déclaration d’Edouard Balladur in Jeune Afrique économie n°178 d’Avril 1994 ; (4) Interview du professeur Mamadou Koulibaly in http://www.africa-humanvoice.org/af... consulté le 16 octobre 2012
RDC : pourquoi il y a si peu d’IDE
?
Kambamba Darly (Economiste à
l’Université de Kinshasa) - Un Monde Libre 02/11/2012
Alors que l’Asie est un pôle
d’attraction des IDE (Investissements Directs Étrangers), l’Afrique en général
(3,6% des flux entrants mondiaux d’IDE en 2011, soient 54,4 milliards) et la RDC
en particulier ( 2 milliards) restent parmi les régions du monde le moins
concernées par les IDE et ce, malgré une dotation factorielle exceptionnelle en
ressources naturelles et en main d’œuvre bon marché. Comment expliquer cette
situation ?
A l’ère de la mondialisation, on
assiste à une explosion des IDE, élément moteur de la multinationalisation des
entreprises. Les motivations principales à l’origine de ces investissements sont
bien évidemment la réduction des coûts (coûts du travail, optimisation fiscale,
etc.), mais aussi la recherche d’économies d’échelle liées à de grands marchés
et la conquête de nouveaux marchés. Les effets positifs des IDE sur la
croissance économique et du surcroît d’emplois qui en résulte dans le pays
d’accueil sont confirmés par de nombreux travaux empiriques.
En RDC, le constat est amer. Le pays susceptible d’attirer des investissements de par l’importance de ses ressources naturelles est de moins en moins attractif. Pour s’en convaincre, le cabinet d’étude Ernst & Young a publié en 2010 un rapport sur les IDE en Afrique, dont il ressort que parmi les 10 pays africains à avoir attiré le plus d’investissements étrangers significatifs de 2003 à 2010, la RDC est absente. Pourquoi ce pays n’attire-t-il pas les IDE ?
La piètre qualité de la gouvernance explique beaucoup. La bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement comme l’affirmait si bien Kofi Annan alors secrétaire général à ONU. Toujours est-il qu’en RDC, il s’observe une absence de gouvernance efficace et de démocratie qui sont un puissant moteur de développement. Dirigée de main de fer pendant 32 ans par un pouvoir autoritaire qui a progressivement détruit les capacités productives et administratives de l’Etat, la RDC peine à renouer avec la bonne gouvernance tant sur le plan politique qu’économique.
Depuis son accession à l’indépendance, le pays ne connait que des troubles sociaux et politiques, du fait de guerres et de rebellions, en plus d’élections contestées. Un tel climat de faibles conditions de sécurité n’est guère favorable à un afflux des IDE. Dans le même registre Assiedu [1] explique la faible attractivité des pays subsahariens par le risque politique qui sévit dans cette région.
En prenant la liste établie par l’Economist Intelligence Unit, dans la catégorie A des pays où l’on peut investir, il n’y a pas un seul pays Afrique. Dans la catégorie B, il y a la Namibie. Dans la catégorie C, il y a trois pays et tout le reste de l’Afrique est dans la catégorie D, E ou F, c’est à dire dans les pays où l’investissement ne se dirigera pas parce que la prudence économique ne permet pas d’y investir. La RDC, largement à cause d’une gouvernance économique inefficace, fait partie de cette dernière catégorie.
Dans un tel contexte, la corruption est une réalité à la fois endémique et systémique : elle touche la justice, les milieux politiques, l’administration publique, les secteurs minéraliers et pétroliers, la passation des marchés publics, etc. Elle gangrène tous les secteurs de la vie économique de la nation, n’épargnant aucune couche sociale. A cet effet, les enquêtes menées par Kiadiamuyika et kazadi [2] situent le taux de participation à la corruption dans un intervalle de 35 à 55% chez les magistrats, et de 93 à 100% chez les policiers de roulage ( !) et des taximen.
Dans une étude récente, l’économiste congolais Oasis Kodila [3] écrivait : « En 2006, 4 entreprises sur 5 ont dû verser de l’agent de façon informelle à des fonctionnaires (pour faire avancer les choses). 66,25% des entreprises ont fait des cadeaux pour obtenir une licence d’exploitation ». Ce constat n’a pas de quoi surprendre surtout quand il faut 84 jours, 10 procédures et 374% du PIB/hab. (approximativement donc, près de quatre années de revenu moyen d’un congolais !) de frais administratifs pour pouvoir créer une entreprise dans ce pays.
Avec de tels taux, on peut dire que les campagnes de changement de mentalités et de tolérance zéro n’ont pas vraiment donné de résultats concrets. L’IPC (Indice de Perception de la Corruption) de Transparency International plaçait la RDC à la 6ème place des pays africains les plus corrompu en 2011. Ces statistiques viennent corroborer ce qu’avance Assiedu : la corruption est le facteur le plus dissuasif pour l’implantation des IDE en Afrique subsaharienne. Il sied de signaler que pour la plupart des indices de corruption calculés par les agences internationales, la RDC ne fait pas bonne figure. Dans un contexte de corruption endémique, on assiste à un désintérêt grandissant de la part des investisseurs (aux alentours de 7% du PIB en 2011).
Dans le souci de réduire le chômage et permettre une croissance soutenue, l’Etat Congolais doit faire de l’amélioration du climat des affaires et de la promotion d’un état de droit une priorité. Et définir une vraie politique de lutte contre la corruption. Sinon la RDC demeurera encore pour longtemps une destination à haut risque pour des investissements étrangers.
En RDC, le constat est amer. Le pays susceptible d’attirer des investissements de par l’importance de ses ressources naturelles est de moins en moins attractif. Pour s’en convaincre, le cabinet d’étude Ernst & Young a publié en 2010 un rapport sur les IDE en Afrique, dont il ressort que parmi les 10 pays africains à avoir attiré le plus d’investissements étrangers significatifs de 2003 à 2010, la RDC est absente. Pourquoi ce pays n’attire-t-il pas les IDE ?
La piètre qualité de la gouvernance explique beaucoup. La bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement comme l’affirmait si bien Kofi Annan alors secrétaire général à ONU. Toujours est-il qu’en RDC, il s’observe une absence de gouvernance efficace et de démocratie qui sont un puissant moteur de développement. Dirigée de main de fer pendant 32 ans par un pouvoir autoritaire qui a progressivement détruit les capacités productives et administratives de l’Etat, la RDC peine à renouer avec la bonne gouvernance tant sur le plan politique qu’économique.
Depuis son accession à l’indépendance, le pays ne connait que des troubles sociaux et politiques, du fait de guerres et de rebellions, en plus d’élections contestées. Un tel climat de faibles conditions de sécurité n’est guère favorable à un afflux des IDE. Dans le même registre Assiedu [1] explique la faible attractivité des pays subsahariens par le risque politique qui sévit dans cette région.
En prenant la liste établie par l’Economist Intelligence Unit, dans la catégorie A des pays où l’on peut investir, il n’y a pas un seul pays Afrique. Dans la catégorie B, il y a la Namibie. Dans la catégorie C, il y a trois pays et tout le reste de l’Afrique est dans la catégorie D, E ou F, c’est à dire dans les pays où l’investissement ne se dirigera pas parce que la prudence économique ne permet pas d’y investir. La RDC, largement à cause d’une gouvernance économique inefficace, fait partie de cette dernière catégorie.
Dans un tel contexte, la corruption est une réalité à la fois endémique et systémique : elle touche la justice, les milieux politiques, l’administration publique, les secteurs minéraliers et pétroliers, la passation des marchés publics, etc. Elle gangrène tous les secteurs de la vie économique de la nation, n’épargnant aucune couche sociale. A cet effet, les enquêtes menées par Kiadiamuyika et kazadi [2] situent le taux de participation à la corruption dans un intervalle de 35 à 55% chez les magistrats, et de 93 à 100% chez les policiers de roulage ( !) et des taximen.
Dans une étude récente, l’économiste congolais Oasis Kodila [3] écrivait : « En 2006, 4 entreprises sur 5 ont dû verser de l’agent de façon informelle à des fonctionnaires (pour faire avancer les choses). 66,25% des entreprises ont fait des cadeaux pour obtenir une licence d’exploitation ». Ce constat n’a pas de quoi surprendre surtout quand il faut 84 jours, 10 procédures et 374% du PIB/hab. (approximativement donc, près de quatre années de revenu moyen d’un congolais !) de frais administratifs pour pouvoir créer une entreprise dans ce pays.
Avec de tels taux, on peut dire que les campagnes de changement de mentalités et de tolérance zéro n’ont pas vraiment donné de résultats concrets. L’IPC (Indice de Perception de la Corruption) de Transparency International plaçait la RDC à la 6ème place des pays africains les plus corrompu en 2011. Ces statistiques viennent corroborer ce qu’avance Assiedu : la corruption est le facteur le plus dissuasif pour l’implantation des IDE en Afrique subsaharienne. Il sied de signaler que pour la plupart des indices de corruption calculés par les agences internationales, la RDC ne fait pas bonne figure. Dans un contexte de corruption endémique, on assiste à un désintérêt grandissant de la part des investisseurs (aux alentours de 7% du PIB en 2011).
Dans le souci de réduire le chômage et permettre une croissance soutenue, l’Etat Congolais doit faire de l’amélioration du climat des affaires et de la promotion d’un état de droit une priorité. Et définir une vraie politique de lutte contre la corruption. Sinon la RDC demeurera encore pour longtemps une destination à haut risque pour des investissements étrangers.
© CongoForum, le samedi 3 novembre
2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire