(Congo Libre 07/11/2012)Poème de Patrice Emery LUMUMBA (Okitasombo) l'homme qu'a
défier à lui seul l’impérialisme sous toute ses formes en AFRIQUE et le premier
à refusé farouchement LA BALKANISATION DU KONGO à l'époque! Il y a déjà plus de
50 ans!
ASSASSINER SAUVAGEMENT PAR LES ÉTAT UNIS, LA FRANCE, LA BELGIQUE,
LA GRANDE BRETAGNE, LE CANADA, L'ONU EN COLLABORATION AVEC SES FRÈRES DE RACE, MOBUTU, TCHOMBE
(...)
O Noir, bétail humain depuis des millénaires
Tes
cendres s’éparpillent à tous les vents du ciel
Et tu bâtis jadis les temples
funéraires
Où dorment les bourreaux d’un sommeil éternel.
Poursuivi et
traqué, chassé de tes villages,
Vaincu en des batailles où la loi du plus
fort,
En ces siècles barbares de rapt et de carnage,
Signifiait pour toi
l’esclavage ou la mort,
Tu t’étais réfugié en ces forêts profondes
Où
l’autre mort guettait sous son masque fiévreux
Sous la dent du félin, ou dans
l’étreinte immonde
Et froide du serpent, t’écrasant peu à peu.
Et puis
s’en vint le Blanc, plus sournois, plus rusé et rapace
Qui échangeait ton or
pour de la pacotille,
Violentant tes femmes, enivrant tes
guerriers,
Parquant en ses vaisseaux tes garçons et tes filles.
Le tam-tam
bourdonnait de village en village
Portant au loin le deuil, semant le
désarroi,
Disant le grand départ pour les lointains rivages
Où le coton
est Dieu et le dollar Roi
Condamné au travail forcé, tel une bête de
somme
De l’aube au crépuscule sous un soleil de feu
Pour te faire oublier
que tu étais un homme
On t’apprit à chanter les louanges de Dieu.
Et
ces divers cantiques, en rythmant ton calvaire
Te donnaient l’espoir en un
monde meilleur…
Mais en ton cœur de créature humaine, tu ne demandais
guère
Que ton droit à la vie et ta part de bonheur.
Assis autour du feu,
les yeux pleins de rêve et d’angoisse
Chantant des mélopées qui disaient ton
cafard
Parfois joyeux aussi, lorsque montait la sève
Tu dansais, éperdu,
dans la moiteur du soir.
Et c’est là que jaillit, magnifique,
Sensuelle et
virile comme une voix d’airain
Issue de ta douleur, ta puissante
musique,
Le jazz, aujourd’hui admiré dans le monde
En forçant le respect
de l’homme blanc,
En lui disant tout haut que dorénavant,
Ce pays n’est
plus le sien comme aux vieux temps.
Tu as permis ainsi à tes frères de
race
De relever la tête et de regarder en face
L’avenir heureux que promet
la délivrance.
Les rives du grand fleuve, pleines de promesses
Sont
désormais tiennes.
Cette terre et toutes ses richesses
Sont désormais
tiennes.
Et là-haut, le soleil de feu dans un ciel sans couleur,
De sa
chaleur étouffera ta douleur
Ses rayons brûlants sécheront pour
toujours
La larme qu’ont coulée tes ancêtres,
Martyrisés par leurs
tyranniques maîtres,
Sur ce sol que tu chéris toujours.
Et tu feras du
Congo, une nation libre et heureuse,
Au centre de cette gigantesque Afrique
Noire.
Patrice LUMUMBA
© Copyright Congo Libre
La naissance de la Démocratie était sabotée.
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