(Le
Potentiel 15/11/2012)
Après Bruxelles et Berlin, le Premier ministre, Matata Ponyo
Mapon, est arrivé hier mercredi à Paris pour une mission de trois jours. Pour le
chef du gouvernement, il s’agit de répartir sur de nouvelles bases entre les
deux capitales en colmatant les brèches nées en marge du 14ème Sommet de la
Francophonie.
Mission difficile, mais pas impossible pour le Premier
ministre, Matata Ponyo Mapon, qui entreprend du 14 au 17 novembre une mission de
conciliation à Paris, capitale de la France. Dans son agenda, le chef du
gouvernement doit s’entretenir dès aujourd’hui jeudi avec le chef de la
diplomatie française, Laurent Fabius, avant d’être reçu vendredi dans la soirée
par le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. Mais auparavant, il avait
été reçu par le ministre français de l’Economie et du Budget, Pierre Moscovici.
Pierre Canfin et Yamina Benguigui, respectivement ministre délégué près
le ministre des Affaires étrangères chargé du Développement et ministre délégué
près le ministre des Affaires étrangères chargé de la Francophonie, sont entre
autres les officiels que doit rencontrer le Premier ministre Matata.
A
Paris, Matata Ponyo va « travailler avec les autorités françaises sur les
questions de sécurité, notamment à l'Est » de la RDC, en proie à un regain
d'instabilité depuis six mois avec la création d'une nouvelle guérilla, le
Mouvement du 23 mars (M23), a-t-il précisé, bien avant d’entreprendre son voyage
pour la France.
Par ailleurs, il a dit avoir fait le déplacement de Paris
pour témoigner aussi de « la volonté du gouvernement de consolider le
partenariat économique avec la France, en montrant tous les efforts (accomplis)
pour stabiliser le cadre macroéconomique, pour améliorer le climat des affaires
et encourager les investisseurs français à venir » en RDC.
Selon le
classement de Doing Business 2013 de la Banque mondiale, qui note le climat des
affaires de 185 pays, la RDC arrive 181ème - un classement qu'avait contesté le
ministre du Plan Célestin Vunabandi. En 2012, la RDC était classée 178ème.
Mission de conciliation
Dans la capitale française, Matata Ponyo
doit envoyer un signal fort de la volonté du gouvernement de la RDC à réformer
profondément son cadre d’exercice des affaires. Mais, bien plus que le dialogue
qu’il entend nouer avec le patronat français regroupé au sein du MEDEF, le
Premier ministre Matata doit mettre à profit son séjour parisien pour ramener le
calme dans les rapports entre Paris et Kinshasa, et ce, après le brouillard qui
est né en marge du 14ème Sommet de la Francophonie, organisé du 12 au 14 octobre
2012 dans la capitale congolaise.
Quelques jours avant le Sommet de
Kinshasa, le président français, François Hollande, avait qualifié d’«
inacceptable » la situation des droits de l'Homme et de la démocratie en RDC. Le
président Joseph Kabila avait répliqué quelques jours après, rappelant qu’en
matière de démocratie, la RDC n'était « pas du tout complexée ». Des étincelles
sont donc clairement apparues dans les relations entre les deux capitales – des
commentaires allant dans tous les sens pour interpréter des faits et gestes de
part et d’autre.
C’est à Matata que revient aujourd’hui la tâche de
concilier les deux villes. Après Bruxelles et Berlin, le Premier ministre a la
carrure qu’il faut pour passer avec succès ce cap. L’on devait très certainement
s’attendre à une décrispation après des frustrations nées en marge du Sommet de
Kinshasa.
Publié le jeudi 15 novembre 2012 01:20
Écrit par F.K.
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