(La Prospérité 07/11/2012)
L’ambiance est à la surchauffe à la Représentation nationale
où le débat général sur le projet du Budget 2013 a atteint son point culminant
hier, au Palais du Peuple.
Alain Lubamba wa Lubamba, membre du Groupe
parlementaire «Reconstruction, Eveil et Ecologie», a salué, avant tout, les
efforts du Gouvernement pour l’amélioration du taux de réalisation des recettes
courantes, soit 77,5 % de réalisations ; bien que ces recettes ne permettent pas
au Gouvernement de supporter la charge des dépenses publiques.
C’est ainsi qu’il
encourage l’Exécutif central à prendre des mesures concrètes en vue de mettre en
place, à côté de la chaîne de la dépense, une chaîne de la recette qui aura pour
bénéfice de recenser et d’identifier chaque acte générateur des recettes
publiques en indiquant sa nature.
Toutefois, l’élu de la circonscription
électorale de Kabinda recense une contre-performance alarmiste en termes de
mobilisation des recettes en 2012. Côté dépenses, ce Vice-ministre Honoraire du
Budget pense que près de 2 millions cinq cents dollars pour les équipements de
bureaux et informatiques, rien que pour la Primature, sont excessifs.
A moins,
dit-il, de transformer l’Hôtel du Gouvernement en un hôtel 5 étoiles. Par
contre, pour le Service National, 1.379.754.012 FC pour achat d’équipements
agro-sylvo-pastoraux, Alain Lubamba trouve bien à propos cette dépense parce
qu’il faut redynamiser le Service national qui doit agir comme instrument pilote
de la lutte pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Mais, là où Alain
Lubamba marque davantage des points, c’est lorsqu’il dit au Chef du Gouvernement
que : ‘‘Personne ne vous demande de réaliser les missions publiques de routine,
même parfaitement menées, elles n’auront pas changé le Congo et les Congolais
vous en voudront…Vous avez trouvé un pays sans un plan stratégique écrit,
budgétisé et planifié. Nous vous proposons de commencer par là. Traduisez le
Congo de Joseph KABILA en chiffres, en dessins, en maquettes…Vous aurez investi
et pas dépensé de l’argent de l’Etat. Mettez-y des chiffres et un planning.
Faites-le pour les 30 prochaines années et donnez-nous une déclinaison de
mandature. Les Congolais ont besoin d’un rêve qui les mobilise.
Ne craignez
rien, même pas la critique. Sollicitez des pouvoirs exceptionnels pour cette
mission exceptionnelle… C’est ici le moment d’engager la REVOLUTION PAR LA
MODERNITE et engager le grand rêve de Joseph KABILA KABANGE pour son Congo
prospère, fort et uni…La République a besoin d’Actions intensives cadrées dans
un GRAND PLAN STRATEGIQUE. Prouvez le peuple congolais que vous êtes l’Homme de
la situation’’.
Ci-après, l’intégralité de l’intervention de l’Honorable Alain
Lubamba wa Lubamba. Intervention de l’Honorable Alain LUBAMBA WA LUBAMBA à
l’occasion de la présentation du Budget 2013 de la République par le Premier
Ministre Palais du Peuple, le 05 novembre 2012 Merci, Honorable Président, pour
le temps de parole que vous m’accordez. Mon Groupe parlementaire «
Reconstruction, Eveil et Ecologie » salue les efforts du Gouvernement pour
l’amélioration du taux de réalisation des recettes courantes, soit 77,5 % de
réalisations bien que ces recettes ne permettent pas au Gouvernement de
supporter la charge des dépenses publiques. C’est ainsi que nous voulons
encourager une fois de plus le Gouvernement à prendre des mesures concrètes en
vue de mettre en place à côté de la chaîne de la dépense, une chaîne de la
recette qui aura pour bénéfice de recenser et d’identifier chaque acte
générateur des recettes publiques en indiquant sa nature. Nous avons également
noté une performance remarquable en termes de mobilisation des recettes en 2012.
L’article litera 714.112 concernant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
renseigne un taux d’exécution de 102,8 %. Une telle performance est à
encourager. Donc 40,5 % du taux d’accroissement pour 2013 est un pari tenable,
bien que nous pensons qu’il y a moyen d’imposer une discipline pour réaliser un
taux d’accroissement de plus de 70 % en 2013. Mention satisfecit au Gouvernement
pour l’amélioration du taux de réalisation des dépenses liées à la rémunération,
soit 90,6 %. Les retards de paiement de salaires sont devenus une histoire
ancienne. Cependant, nous avons quand même tiqué quant au dépassement en termes
de réalisation des dépenses de rémunération du Secrétariat Général du
Gouvernement et de la CENI. Par ailleurs, nous mentionnons une
contre-performance alarmiste en termes de mobilisation des recettes en 2012.
L’article litera 71521 de Droits de sortie de minerais renseigne un taux
d’exécution de 49,45 %. Une telle contre performance dans un secteur aussi clé
de la vie économique du pays doit être suivi particulièrement par le
Gouvernement et le Parlement. Quant au commentaire sur les prévisions des
dépenses pour l’exercice 2013 sur l’affectation des crédits concernant l’article
litera 15, investissement sur ressources propres, la primature a un crédit de 2
milliards 175 millions 578 mille 815 FC, soit près de 2 millions cinq cents
dollars pour les équipements de bureaux et informatiques. Nous trouvons ceci
excessif à moins de transformer l’Hôtel du Gouvernement en un hôtel 5 étoiles.
Concernant le Service National 1.379.754.012 FC pour achat d’équipements
agro-sylvo-pastoraux, nous trouvons bien à propos cette dépense parce qu’il faut
redynamiser le Service national qui doit agir comme instrument pilote de la
lutte pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Par rapport aux charges
communes : 143 milliards (réelle prise en compte de dépense de l’eau …), nous
saluons l’engagement du Gouvernement pour cette prise en compte de cette dépense
de nature à booster les activités de la REGIDESO. Honorable Président,
Distingués Collègues, L’effort de la stabilité du macro-économique a un
handicap. En effet, le PIB est minuscule, si bien que même une croissance de 15
% pendant dix ans ne pourra sortir la RDC de la précarité. Ce n’est pas une base
saine sur laquelle une stratégie crédible peut être bâtie. La politique n’est
pas un jeu de statistiques, elle est plutôt l’art de changer ou d’améliorer les
conditions des vies humaines. Voilà pourquoi, le Gouvernement est appelé à
respecter les urgences en trouvant les moyens extrabudgétaires pour faire un
SAUT QUALITATIF par : - La mise en place d’un plan audacieux d’emprunt ; -
L’incitation des investissements privés dans les missions publiques ; -
L’engagement, avec intelligence, technicité et prudence de la garantie d’Etat
pour stimuler les emprunts économiquement viables. Excellence Monsieur le
Premier Ministre, Dans l’introduction de votre Programme d’action lors de
l’investiture de votre gouvernement, vous avez rappelé la vision et les idées
forces du Président de la République pour le développement et l’émergence de la
RDC à l’horizon 2030. Il s’agit ici, à cette échéance, de faire du Congo, un
pool d’intelligence et du savoir-faire, un vivier de la nouvelle citoyenneté et
de la classe moyenne, un grenier agricole, une puissance énergétique et
environnementale, un pool économique et industriel, une terre de paix et de
mieux être et une puissance régionale au cœur de l’Afrique. Ces propos, vous les
aviez tirés du discours d’investiture du 20 décembre 2011 du Président de la
République. Vous affirmez dans la même introduction que c’est dans cette
perspective de la vision et des idées forces du Chef de l’Etat que s’inscrit
votre Programme. Vous avez donc la mission de poser les jalons pour cet
engagement politique du Chef de l’Etat et de la Majorité parlementaire.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, En rappelant ceci, nous voudrions tout
simplement vous dire ce que je trouve très fondamental pour le peuple congolais.
Vous avez trouvé un pays sans un plan stratégique écrit, budgétisé et planifié.
Nous vous proposons de commencer par là. Traduisez le Congo de Joseph KABILA en
chiffres, en dessins, en maquettes… Vous aurez investi et pas dépensé l’argent
de l’Etat. Mettez-y des chiffres et un planning. Faites-le pour les 30
prochaines années et donnez-nous une déclinaison de mandature. Les Congolais ont
besoin d’un rêve qui les mobilise. Ne craignez rien, même pas la critique. Vous
êtes ici au bon endroit. Sollicitez des pouvoirs exceptionnels pour cette
mission exceptionnelle. Personne ne vous demande de réaliser les missions
publiques de routine, même parfaitement menées, elles n’auront pas changé le
Congo et les Congolais vous en voudront. C’est ici le moment d’engager la
REVOLUTION PAR LA MODERNITE et engager le grand rêve de Joseph KABILA KABANGE
pour son Congo prospère, fort et uni. Joseph KABILA et ses députés ont promis et
veulent gagner avec le peuple le pari de la modernité. Vous avez besoin de lois
particulières pour mettre en action les leviers financiers comme nos diverses
ressources naturelles, la garantie de l’Etat, le portefeuille de nos entreprises
en faillite, les droits et prérogatives de l’Etat. La République a besoin
d’Actions intensives cadrées dans un GRAND PLAN STRATEGIQUE. Prouvez le peuple
congolais que vous êtes l’Homme de la situation. Parlant des infrastructures qui
sont indispensables pour le développement du pays, le Gouvernement doit doter le
pays d’un Plan général d’Aménagement du territoire avec le maillage des
infrastructures répondant d’abord aux besoins internes d’ordre économique et
social. Nous faisons allusion aux routes de desserte agricole. L’intégration
nationale et l’interdépendance des 26 provinces sont un impératif pour la
renaissance de la Nation, blessée par des guerres successives. Ensuite, un plan
d’aménagement du territoire répondant à l’intégration régionale. Laissez
l’ambition de construire 815 km de route de desserte agricole aux
administrateurs de territoires. 815 km seulement, comment les répartissez-vous
entre les provinces ? C’est une ambition minable pour un Gouvernement central.
Monsieur le Premier Ministre, J’ai peur. J’ai une grande crainte. Ma crainte est
que vous ressembliez à un bon chauffeur à qui on confie une Jeep pimpant neuve
pour atteinte de Matadi où il y a les attentes du peuple, mais ce bon chauffeur
trouve mieux de mettre 5 litres d’essence dans son réservoir. Quelles que soient
les qualités du chauffeur, celui-ci n’y arrivera pas avec ses 5 litres,
intelligent, doué ou surdoué soit-il. Nous voulons affirmer haut et fort que
votre budget ne permettra pas au Gouvernement : - d’occuper physique l’ensemble
du territoire et l’administrer réellement ; - créer des richesses de manière
moderne, car l’artisanat minier, forestier, agricole et pêche n’est pas une
alternative acceptable mais plutôt une activité criminelle et esclavagiste. Elle
répond à l’absence d’initiatives industrielles. Il Vous faut des moyens extra
budgétaires pour l’industrialisation de ces secteurs. Dans la pensée politique
du Chef de l’Etat, il ne s’agit, à mon avis, pas de créer de milliers d’emplois,
mais plutôt d’en créer par dizaine des millions. Quant à la politique de
l’endettement, votre crainte ou prudence pose deux problèmes : 1. Vous la
coincez dans le quinquennat d’endettement alors que les emprunts sont à long
terme (20 ans, 30 ans et plus) ; 2. Vous êtes traumatisé par l’indiscipline et
la faible technicité du passé, par là, vous bloquez les ambitions de la RDC en
l’enfermant dans une boîte d’allumettes. La RDC doit emprunter ambitieusement
pour mettre en place une République moderne et productive. Nous léguerons à nos
enfants certes des dettes, mais aussi et surtout un pays en état de productivité
élevée dans les domaines des infrastructures, des ressources humaines et autres,
contrairement à l’ancienne classe dirigeante ou politique. L’approche de la
«soutenabilité» de la dette globale pèche dans le fait que vous concevez ce pays
dans son PIB actuel. Les ratios évoluent en agissant aussi bien sur le
numérateur que sur le dénominateur. Ici, la «soutenabilité» doit être basée non
sur le confinement de l’endettement mais sur le GROSSISSEMENT RAPIDE DU PIB. Il
faut de l’activité économique sur toute l’étendue de la République. En ce qui
concerne LES MINES, je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’ici, il
s’agit des ressources épuisables. Leur exploitation doit avoir en tête
l’APRES-MINES. Je pense qu’il faut conférer à nos réserves minières une vocation
FINANCIERE et non ECONOMIQUE. L’approche de l’Etat devra, à mon humble avis,
changer. L’Etat n’a rien à gagner dans les entreprises minières en y restant
passif. L’Etat doit reprendre son rôle de régulateur distant plutôt que
s’emprisonner dans un actionnariat où il a tout à perdre. La REVISION du Code
minier devra procéder de cela. L’exportation de concentrés et/ou des minerais
reste une question urgente. C’est un recul inacceptable. L’Etat devra imposer
aux exploitants de convertir les matières premières en produits finis ou, à
défaut, en semi-finis. Pour terminer, Excellence Monsieur le Premier Ministre,
REVOLUTIONNEZ le management public. Occupez-vous de penser REPUBLIQUE et
d’inventer l’avenir du Congo en GRAND. Ne cédez pas à la tentation de
micro-management à impact spéculatif. Laissez les projets aux Agences
d’exécution et aux structures spécialisées. Employez-vous simplement à mettre
sur pied des mécanismes efficaces de contrôle en vue d’une gestion transparente
des moyens mis à la disposition de ces agences et structures spécialisées. Je
vous remercie.
La Pros.
© Copyright La
Prospérité
Visiter le site de: La Prospérité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire