(L'Avenir
Quotidien 14/11/2012)
L’opinion se rappellera qu’il ya près de 4 mois, le
Gouvernement de la RDC avait fermé sa frontière avec l’Ouganda, principalement à
Bunagana, quelques jours après le contrôle de cette localité par le M23. Et
depuis lors, le présidium de la rébellion pilotée par Bosco Ntaganda et Runiga
s’y était installé aux fins de s’assurer de la perception réelle des redevances
issues des trafics frontaliers avec l’Ouganda.
Dans l’entre temps, le
pays de Yoweri Kaghuta Museveni faisait face à une menace, par les nations
unies, de le considérer comme agresseur de la RDC à la suite de l’appui apporté
au M23, ce que l’Ouganda n’a pas bien digéré. A son tour, l’Ouganda a menacé les
nations Unies de retirer ses troupes de la somalie et d’ailleurs s’il venait à
être retenu dans le rapport des experts de l"ONU.
Quand le gouvernement
congolais fait des percées
Dans ce jeu de ping pong entre les Nations
Unies et l’Ouganda, le gouvernement congolais en a profité pour enfoncer le clou
en démontrant à l’Ouganda que l’ouverture de sa frontière vers la zone rebelle
était effectivement un soutien tacite au M23. Cela a paru d’autant plus vrai car
les gros camions faisaient les navettes entre Kisoro (ville frontalière
ougandaise) et Bunagana (ville frontalière congolaise) apportant marchandises
dont la contenu relevait du secret entra rebelles et marchands.
Une
mission avait était dépêchée à Kampala par Joseph Kabila, il ya quelques jours,
pour rencontrer son homologue ougandais en vue d’obtenir de lui la fermeture de
la frontière du coté ougandais et cela par respect à la présidence de Yoweri
Museveni à la tête de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs
(CIRGL).
Yoweri Museveni se décide finalement
Voilà ce qui vient
d’être fait le lundi 12 novembre 2012 lorsque la population de Bunagana a
assisté à une scène : d’abord, le remplacement de tous les agents de l’Etat
commis à la frontière ougandaise, suivi de leur expédition vers Kampala. Motif
avancé, n’avoir pas donné rapport sur le trafic entre Kampala et les zones
rebelles du M23.
Peu après l’expédition des agents véreux vers Kampala,
les nouveaux agents venus de Kampala ont signifié à tous que désormais la
frontière ougandaise était fermée au trafic des biens et des personnes. Et du
coup, un bataillon de l’UPDF (armée ougandaise) s’est positionné le long de la
frontière pour cette fin.
Satisfaction et déception en même
temps
Les informations recueillies dans le rang des officiels congolais
font état d’une grande satisfaction face à cette mesure qui réhabilite l’Ouganda
dans les fonctions qu’il occupe en présidant la grande machine de la
CIRGL.
Entre-temps, c’est la grande déception dans les rangs du M23 qui
pense que l’Ouganda vient de lui jouer une mauvaise carte comme s’ils avaient
planifié ensemble une bonne carte avant. Cela alimente les conversations à
Bunagana et à Rutshuru où les éléments M23 ne savent plus ce qui adviendra
demain à la suite de cette décision courageuse de la part de Museveni que les
rebelles M23 venaient de considérer, par folie de grandeur, comme leur
interlocuteur.
Quelle réaction peut-on attendre des rebelles du M23
?
Tout le monde s’imagine combien grande est la consternation des
rebelles du M23 face à cette décision-surprise de la fermeture de la frontière,
alors qu’ils se présentaient comme les enfants chéris du régime de Kampala,
évitant de citer le Rwanda comme partenaire.
A la veille de la réunion du
comité des sanctions de l’ONU, peut-on comprendre qu’il s’agit là d’une fuite en
avant de l’Ouganda pour démontrer sa bonne foi ?
Peut-on comprendre par
cette décision ougandaise la volonté de Kampala d’isoler Kigali pour qu’il avale
seul l’accusation de l’agression contre la RDC ?
Peut-on comprendre que
par folie meurtrière, le Rwanda décide, toute honte bue, de soutenir les
rebelles du M23 pour qu’advienne que pourra" ?
Ou alors, peut-on
s’attendre à des défections au sein du M23 de la part de ceux qui sont désormais
nombreux à ne plus croire à l’aventure du M23 ?.
Nous apprenons que le M
23 est très fâché contre le pouvoir de Kaguta Museveni qui vient de fermer sa
frontière avec Bunagana. Cette poussée diplomatique de Kinshasa menée avec la
province du Nord-Kivu n’enchante pas le M 23.
Bertrand Bisimwa,
porte-parole du M 23 trouve que c’est une politique antisociale de Kinshasa.
Julien Paluku au cours d’un point de presse à Goma vient de se féliciter de
cette décision de l’Ouganda qui va asphyxier le M 23 qui, selon lui gagnerait
plus de 10 milles dollars par jour sur les taxes des véhicules qui passent à la
frontière de Bunagana.
L’Avenir et Moses Kik /Cp
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