dimanche 30 juin 2013

RUTSHURU-NORD-KIVU: Le M23 exécute sommairement 26 agriculteurs - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rutshuru-nord-kivu-le-m23-execute-sommairement-26-agriculteurs#sthash.HJ960XF8.dpuf

RUTSHURU-NOR
(7sur7.cd 28/06/2013 - 14:17)

Les rebelles profitent du passe-droit leur octroyé par Kampala pour terroriser la population. Jusqu’à quand ?
« Des opérations de bouclage et de ratissage dans les différentes localités de Rutshuru ont été menées ces derniers jours par la rébellion du M23. 
Au cours de ces initiatives, l’on observe des arrestations arbitraires, des meurtres et des harcèlements contre les civils suspectés de collaborer avec le Maï-Maï Nyatura et d’autres groupes armés actifs qui ont continué de mener des attaques ciblées contre les positions du M23 déployées dans cette région. Entre le 16 et le 19 juin 2013, les éléments du M23 ont exécuté 26 agriculteurs suspectés à tort de collaborer avec les groupes armés, au cours de leurs opérations de bouclage et de ratissage conduites dans les localités de Busanza et Jomba …le 22 juin, un prêtre et un élément du M23 ont été tués dans la localité de Ntamungenga par un rebelle du M23 en état d’ébriété ». 
Celui qui brosse ce tableau macabre de la terreur noire que le M23 fait connaître à la population de Rutshuru avec, en prime, l’exécution sommaire de 26 agriculteurs innocents, ce n’est ni le porte-parole du Gouvernement central Lambert Mende Omalanga, ni celui de la Société civile du Nord-Kivu, Me Omer Kavota. Mais, c’est bel et bien le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, au cours du point de presse hebdomadaire de mercredi dernier. Les fait qu’il dénonce sont gravissimes : on peut, par exemple, épingler l’exécution sommaire de 26 agriculteurs pour rien, car n’ayant rien à voir avec les groupes. 
Ils ont été tués froidement comme autrefois où on avait enterré des femmes vivantes à Kasika et de Mwenga par les rebelles du RCD-Goma, autre rébellion créée par le Rwanda.
Ces actes ne sont pas menés au hasard, mais sont planifiés avec comme objectif de soumettre la population au diktat du M23. Ces tueries montrent, si besoin en était encore, que le M23 n’est qu’une force négative qu’il faut éradiquer par la force et non par la négociation. 
Ces tueries, le mouvement pro-rwandais les mène au moment où il bénéficie du passe-droit lui accordé par la reprise des négociations de Kampala où des instructions avaient été données à la Monusco de ne procéder à aucune opération d’attaque contre le M23b tant que celui-ci serait à la table des négociations.
Or, sur le terrain, le rapport de la Monusco démontre bien que le M23 abuse de ce passe-droit pour continuer à mener sa campagne des tueries contre les populations civiles comme dénoncées par le Colonel Prosper Basse. S’impose alors une foule d’interrogations. 
Faudra-t-il continuer à accorder le passe-droit à un mouvement qui s’illustre dans des crimes contre les populations civiles, celles-là même que la Monusco est appelée à protéger sur base du chapitre VII de la charte de l’Onu?
Même si la Brigade d’intervention était dans le secteur, elle n’interviendrait pas étant donné que l’option levée qui est que tant que le M23 sera aux négociations, rien ne serait fait contre lui. Cette instruction qui est anormale doit être révoquée, le M23 ayant montré sa mauvaise foi avec ces exécutions sommaires des innocents. 
Des actions militaires doivent être menées pareillement aux négociations de Kampala afin d’éviter le calvaire que la population de Rutshuru est en train de subir en ce moment comme montré par la Monusco.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait bien réfléchi en ciblant, dans la Résolution 2098, le M23 comme une force négative à éradiquer avec les FDLR, les ADF/NALU et la LRA. Dans l’application, cette résolution semble avoir été quelque peu dévoyée quand le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon a embrassé la voie politique de la résolution de la crise par le dialogue après son passage au Rwanda.
INSTALLATION DES TRIBUNAUX ILLEGAUX
Le Rwanda, qui s’était inscrit en faux contre la création d’une Brigade d’intervention pour traquer le M23, était le premier à exiger une solution politique à la crise à l’Est de la Rdc. Au moment même où le dialogue reprend, le M23 se livre à une campagne de terreur et d’exécutions sommaires des innocents. Le mouvement ne semble pas décider de stopper de sitôt sa campagne des tueries quand on sait, par un communiqué officiel de la Monusco publié cette semaine, que le M23 a même installé ses tribunaux où il défère ceux qui sont soupçonnés de collaboration avec ses ennemis d’autres groupes armés.
Ces tribunaux illégaux qui pratiquent l’inquisition ne disposent d’aucun mécanisme juridique pour tenir des procès équitables avec le droit à la défense des accusés. Mais, la constitution de ces tribunaux du M23 donne une preuve de plus que le mouvement rebelle conforte son « Etat ». Car, il s’agit bel et bien d’un « Etat » avec un Président, un gouvernement, une administration et même des cours et tribunaux. Que faudra-t-il encore pour comprendre que cela s’appelle balkanisation? Avec l’installation de ces tribunaux, le M23 scelle donc la balkanisation.
Il est sur les pistes du RCD-Goma qui, avec l’appui du Rwanda, avait aussi installé son empire dans le Kivu. Pour le M23, ses parrains ont réussi à obtenir que tant qu’il sera à Kampala, aux négociations, que personne n’aille l’inquiéter dans son « Etat ». 
Il y a là comme une sorte de complicité diffuse au niveau de la Communauté internationale pour que le M23 continue à bénéficier de l’impunité et surtout d’une compréhension qui ne dit pas son nom. A Kampala, les choses ne se passent pas dans le meilleur de monde. Les négociations se sont encore inscrites dans la durée.
Depuis deux semaines que les deux délégations ont rejoint la capitale ougandaise, c’est seulement le mercredi dernier que la médiation a enfin soumis aux deux parties son projet d’Accord. Chaque délégation est en train de l’examiner minutieusement. Quelle que soit l’issue des négociations, les Congolais sont décidés de tout mettre en œuvre pour éviter à ce qu’elles aboutissent sur ce qui a été décrié par le passé et qui est l’une des causes du dysfonctionnement de l’armée nationale, c’est-à-dire l’intégration d’office dans ses rangs des combattants du M23.
A ceux-ci, il n’y a rien d’autre à imposer que le programme DDR, désarmement, démobilisation et réinsertion comme dans tous les pays post-conflit qui sont passés par la phase des négociations. Kandolo M.
Forum des As
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