lundi 3 juin 2013

Kagame et Museveni ne négocieront pas avec les FDLR et les ADF-Nalu

"Le temps de la grace vous est offert. Mais, accepter de Négocier ou pas monsieurs, cela dépend de quelque temps, vous finiriez toujours par être ratrapper par votre propre politique et vous négocieriez fin de de fin."
 
(Le millénaire 03/06/2013 - 10:37)
"Bwana Museveni-kagamé,  jueni ya kwamba Siku za mwizi ni arubaini: Ni heri mafalme zenu zifikie mwisho ili mujuwe kama kuwa ni mubaya"

En plus du déploiement de la force internationale d’interposition dans le Nord Kivu, le président Tanzanien a proposé des négociations politiques entre les pays en conflit dans la région de Grands Lacs et leurs rebellions respectives.

Cet homme d’Etat a souhaité que Kampala négocie avec les ADF-NALU, Kinshasa avec le M23 et Kigali avec les FDLR. C’était en marge du dernier sommet de l’Union Africaine qui vient de se tenir à Addis-Abeba à l’occasion du cinquantième anniversaire de cette organisation panafricaine. Comme pour dire que la présence de la force d’interposition ne résorbera pas la crise de l’Est du Congo.

Une frange des congolais a accueilli avec joie cette déclaration du leader tanzanien pensant que c’était la clé pour la résolution de la crise de l’Est.
Hier s’était l’annonce de la mise en place de force internationale d’interposition qui était applaudie et considérée comme l’unique moyen pour anéantir les forces négatives qui écument l’Est.

Fatigué de vivre dans une insécurité permanente, le peuple congolais tient à recouvrer rapidement la paix. C’est ce qui justifie son adhésion « aveugle » à toute idée tendant à hâter la pacification.

Au mois d’avril 2004, au début de la mutinerie-rébellion du M23, nous avions, sur ce même site, soutenu qu’à défaut d’avoir une capacité de mater militairement cette insurrection, la RDC n’avait qu’un seul choix : la négociation. Aujourd’hui, le temps nous donne raison. L’option militaire a coûté à la RDC d’énormes sommes d’argent et des vies humaines sans produire des résultats escomptés.

Les organisations régionales et même la communauté internationale considèrent la RDC comme le premier responsable de la sécurité de son territoire. Ce message clair veut tout simplement dire que le pouvoir congolais doit apprendre à s’assumer.

Kinshasa doit négocier avec le M23 parce que ce mouvement rebelle menace son pouvoir et a de l’emprise sur des pans entiers de la RDC. Ces négociations permettront au pouvoir en place de rétablir son autorité sur des territoires qui échappent à son contrôle et à la rébellion de s’intégrer dans les institutions nationales.

Ce n’est pas le cas avec le Rwanda et l’Ouganda. Les pouvoirs de ces deux pays ont le contrôle de tous les centimètres carrés de leurs territoires respectifs. Les FDLR et les ADF-NALU se trouvent en RDC et donc ne menacent pas du tout les pouvoirs de deux pays. Ces rebellions n’ont d’emprises sur aucune portion de leurs territoires. Les exactions qu’elles commettent ont plutôt des effets néfastes sur le sol congolais. Qu’est ce qui peut donc pousser les pouvoirs de Kampala et de Kigali à négocier ? Rien. En politique, les rapports de force comptent plus. C’est comme si on demandait au pouvoir Kabila d’aller négocier avec la diaspora congolaise qui lui est hostile.

Les présidents africains ne comprennent que le langage des armes. Tant que Museveni et Kagame n’auront pas, sur leurs territoires, de menaces de groupes armés, ils demeureront les seuls hommes forts de leurs pays et ne négocieront avec personne.

Si vraiment l’on veut pousser Kigali et Kampala à négocier avec leurs rebellions respectives, il n’y a qu’une seule façon : traquer les rebelles ougandais et rwandais présents en RDC, à défaut de les anéantir, les désarmer sur place au Congo, les obliger à retourner avec leurs armes dans leurs pays d’origines.

Quand ils auront investis quelques portions de terre au Rwanda et en Ouganda, les négociations deviendront possibles. Pour l’instant, c’est illogique de demander à Kagame de négocier avec les FDLR ou à Museveni de négocier avec les ADF-NALU.

Hélas, la RDC est loin d’avoir une armée capable de traquer les rebelles ougandais et rwandais présents sur son sol et la communauté internationale ne semble pas être pressée pour le faire à sa place.

Pour mettre son peuple à l’abri de l’insécurité, la RDC n’a pas besoin d’attendre que l’Ouganda et le Rwanda négocient avec leurs rebellions respectives. Sécuriser la population fait partie des missions du gouvernement. Ne pas le faire s’est faire montre de l’incompétence. Il faut peu attendre de la communauté internationale qui ne peut que venir en appui, et attendre tout du gouvernement congolais.

Joska Kaninda

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