PIRE TRUCAGE DU CALENDRIER ÉLECTORAL
ANNONCE LE 26/05/2014 PAR LE PRESIDENT DE LA CENI /Communiqué DC du 28/05/2014
par FreeDiomi le 28 mai 2014
La
Démocratie Chrétienne, D.C. en sigle, tient à exprimer son inquiétude à
la suite de
la publication d’un calendrier lacuneux des élections locales de la
part du Président de la CENI, M. Apollinaire Malu-Malu, par la décision
n°012/CENI/AP/14 du 26 mai 2014 portant publication du calendrier des
élections "urbaines, municipales et locales ".
En
effet, l’échéancier électoral annoncé par le prélat présente des
lacunes et des incohérences injustifiables par rapport à l’ensemble du
processus électoral que tous les congolais épris de paix et de justice
souhaitent démocratique, libre et transparent.
Si
à cela nous ajoutons la présence contestée à la tête de la Commission
Electorale Nationale et Indépendant de M. Apollianire Malu Malu, à cause
de son manque d’indépendance par rapport à la « majorité artificielle »
actuellement en place en RDC, voilà que le décor semble être planté
pour
un processus électoral, encore une fois, miné à la source.
Dans
cette optique, la Démocratie Chrétienne tient à dénoncer les anomalies
les plus macroscopiques du calendrier électoral qui vient d’être
annoncé et qui curieusement se limite aux seuls scrutins locaux:
1.
Le calendrier électoral rendu public ces derniers jours par M.
Malu-Malu ne donne aucune précision par rapport à l’identification des
électeurs des différentes circonscriptions électorales. Curieusement,
le très contesté Président de la CENI annonce, sans aucune date, la
ténue d’un recensement de la population qui devra se tenir avant la
tenue des élections provinciales, législatives et Présidentielles, dont
le calendrier est encore indéterminé à ce jour ; ce qui est surprenant
est que rien n’est dit par rapport à l’identification
des électeurs pour les élections locales qui devraient avoir lieu en
2015. Voilà pourquoi, la seule déduction logique à en tirer de cette
omission macroscopique c’est que ces scrutins locaux devront se tenir
sur la base du fichier électoral des dernières élections de Décembre
2011. Ce fichier est connu par tous pour son manque de fiabilité, son
opacité totale ainsi que son caractère obsolète, quatre ans après les
dernières élections.
La
décision n°012/CENI/AP/14 du 26 mai 2014 portant publication du
calendrier des élections "urbaines, municipales et locales " annonce
tout simplement un sibylline "Audit Externe" (?) du Fichier Electoral, sans aucune précision.
M. le Président de la CENI ne se limite pas à prévoir le Recensement des électeurs seulement « après »
les élections locales mais
il pousse son approximation jusqu’à ne donner aucune indication – ni de
date ni de budget – par rapport à la mise à jour du fichier électoral
accompagné de la distribution qui s’avère nécessaire, après
identification des électeurs, des nouvelles cartes électorales.
Face
à cette lacune de communication, nous en déduisons que le Président de
la CENI compte tenir les élections locales sans identifier les
électeurs, en se basant sur un fichier électoral remontant à 2011 et
qui est jugé complètement vicieux, frauduleux, non actualisé et qui
jetterai les fondations d’un processus électorale dépourvu de
crédibilité, ce qui n’est ni envisageable, ni acceptable de la part des
électeurs congolais.
2.
Les mesures d’application de la décentralisation locale prévue par la
Constitution ne sont pas encore adoptées à
ce jour au point que nous vivons le paradoxe de prendre connaissance
d’un calendrier électoral concernant des entités administratives dites
« locales » qui ne sont pas encore effectivement en
place conformément à la Constituions actuellement en vigueur en
République Démocratique du Congo. A cela s’ajoute le constat que le
Parlement n’a pas encore adopté la loi sur la répartition des sièges
dans les nouvelles entités administratives, très probablement car
celles-ci ne sont pas encore déterminées par l’Exécutif sur la base d’un
Acte de mise en application de la loi sur la décentralisation
administrative.
C’est
sur la base de ce constat amère de carence de ce Calendrier Electoral
des Elections Locales que la Démocratie Chrétienne doute de la volonté
politique de la « majorité » au pouvoir de lancer
effectivement un processus électoral crédible en RDC.
3.
Plutôt que coupler les élections locales et provinciales, la
proposition de la Commission Electorale dite Indépendante a proposé de
faire élire les députés provinciaux à scrutin indirect. Cette
proposition ne fait qu’ajouter encore plus de la confusion à ce tableau
électoral si peu reluisant car cette « proposition » viole l’esprit et
la lettre de l’actuelle Constitution, visant à réduire la
représentativité démocratique des députés provinciaux et subsidiairement
des tous les autres organes provinciaux et nationaux qui en découlent.
4.
Les tribunaux de Paix qui sont censés traiter le Contentieux Electoral
Local sont très rarement établis en province et dans les rares cas où
ils sont présents « sur
papier », ils manquent de juges dans la majorité des secteurs et des
collectivités locales, surtout à l’intérieur du pays.
Il
sied de se demander la nature des institutions judiciaires qui
prendront en charge le contentieux électoral local, vu la rareté des
Tribunaux de Paix déjà fonctionnant en RDC.
Vu ce qui précède, la DC demande :
1. Que le Recensement des électeurs précède
toute échéance électorale, soit-elle locale ou nationale et que le
fichier électorale, qui sera établi sur la base du recensement de la
Population congolaise afin de déterminer le nombre d’Elus dans chaque
circonscription électorale ainsi que de l’identification de ceux qui
sont en
âge de voter, fasse l’objet de publication, tout en étant
transparent et consultable tant par la « majorité » que par
l’ « opposition » ; Il sied de souligner que pour la DC, la solution du
Recensement est, en soit, une solution palliative par rapport à la
nécessité, pour le RDC, d’avoir un fichier d’état civil numérique ainsi
que des cartes d’Identité pour l’identification des citoyens. Il est en
effet déplorable qu’ à chaque élection la République soit obligée de
débourser de sommes énormes pour identifier « provisoirement » ses
citoyens, le temps d’un cycle électoral, alors qu’une gestion
responsable de la « res publica » nécessiterait la tenue continuelle
d’un fichier numérique d’Etat Civil, pour que les congolais puissent
être appelés à désigner leurs représentants politiques à n’importe quel
moment.
2.
Que les élections locales, provinciales, législatives et
présidentielles soient couplées afin de réduire les couts du processus
et surtout afin de respecter le délai constitutionnel en ce qui concerne
la durée du mandat des animateurs des institutions.
3.
Que le parlement adopte les lois concernant la répartition des sièges
dans les circonscriptions locales, juridiquement indéterminées à ce
jour.
4.
Que les Tribunaux de Paix soient opérationnels sur l’ensemble du
territoire national, afin d’administrer la justice mais aussi afin de
répondre à leur obligation de dire le droit en tant que Tribunaux
locaux du processus électoral, conformément à la loi électorale.
Les
Congolais doivent avoir le droit de voter mais aussi et surtout celui
d’élire
leurs dirigeants et pour ce faire le processus électoral ne devrait pas
présenter les incohérences et les lacunes plus hautes mentionnées et
jouir, plutôt, d’un consensus national. Faute de quoi, il faudra donner
raison à ces forces politiques qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
du pays, soutiennent qu’en ce moment, en RDC, les conditions ne sont pas
réunies pour la tenue d’un processus électorale crédible.
Vérité et justice pour le Congo,
Fait à Kinshasa, le 28/05/2014
Marc Mawete,
Porte-Parole de la
Démocratie Chrétienne, DC