dimanche 4 novembre 2012

Le Gouvernement Craint Lâassassinat De Joseph Kabila


Le président de la République démocratique du Congo (RDC) est-il menacé de mort par ses propres gardes du corps ? Câest ce que révèle une information publiée par le quotidien local Congo Times, citant des sources proches de lâarmée.
Ces mêmes sources, citant deux hauts responsables de la Garde républicaine congolaise, affirment que la vie de Joseph Kabila est en danger, alors que le pays ne cesse de sombrer dans la violence et lâinsécurité engendrées par les groupes rebelles dans la province du Nord-Kivu.
«Le major Adamo et le colonel Christian de la Garde républicaine (GR) ont, dans leurs rapports, fait état du climat actuel au sein de cette unité chargée de la sécurité de J. Kabila qui nâest pas stable», a rapporté le journal, ajoutant quâun «complot qui viserait J. Kabila en personne ne donnent quâune possibilité au Raïs : procéder au changement de tous les bataillons au sein de la GR pour une meilleure garantie de sécurité à Kinshasa. Sans cela, une fois à Kinshasa, J. Kabila risque dâêtre assassiné comme Mzée par ses propres gardes».
Dâautres informations font état dâun large mouvement de manipulation des militaires, derrière lequel des officiers seraient impliqués. Kabila est, en fait, dans une position inconfortable, car il doit mettre fin à la rébellion qui secoue depuis la mi-avril la province du Nord-Kivu où plusieurs groupes rebelles, à leur tête le mouvement du 23 mars (M23), font régner la loi dans plusieurs zones quâils contrôlent, provoquant un flux de déplacés que les organisations humanitaires peinent à maitriser. Sây ajoute lâimplication dâautres mouvements rebelles extérieurs comme celui des Forces nationales de libération, un groupe burundais qui a commis plusieurs carnages dans les villages frontaliers, précisément dans ceux de hauts-plateaux dâUvira, au Sud-Kivu. Conscient de lâincapacité de Kinshasa à mettre fin au M23 et autres groupes rebelles qui pillent, violent et assassinent des civils désarmés, Joseph Kabila a du mal à faire avancer le processus de création dâune force internationale neutre à laquelle devraient participer les Etats membres de la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs (Cirgl).
Kabila est en conflit ouvert avec son homologue rwandais, Paul Kagamé, accusé par de nombreux rapports dâONG et par lâONU de soutien logistique et financier au M23, dans le but de sâemparer illicitement des richesses naturelles que recèle le Nord-Kivu et qui profitent aux multinationales ainsi quâaux marchands dâarmes dans la région des Grands-Lacs.
En attendant donc la mise en place de cette force internationale neutre, J. Kabila doit trouver un autre moyen de ramener la paix dans le pays mais aussi dâéviter dâêtre assassiné ou démis de ses fonctions par un coup dâEtat qui peut survenir à nâimporte quel moment. Et pour certains, la seule solution à cette crise politico-sécuritaire demeure la voie diplomatique et politique.
«Le rôle du Forum des parlements, câest dâencourager la diplomatie ou la politique internationale à travers des actions diplomatiques et des visites sur le terrain, ça peut justement apporter une solution, même plus durable. Et le Forum des parlements sâinsère dans ce cadre-là», a affirmé Higiro Prosper, le secrétaire général du Forum des parlements de la Cirgl, repris par Radio Okapi, une station régionale financée par des associations oeuvrant pour la paix dans la région et soutenue aussi par la mission locale de lâONU. Mais le M23 acceptera-t-il une paix négociée avec Kinshasa ?
LYÈS MENACER/LT
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