Le président
de la République démocratique du Congo (RDC) est-il menacé de mort par ses
propres gardes du corps ? Câest ce que révèle une information publiée par le
quotidien local Congo Times, citant des sources proches de lâarmée.
Ces mêmes
sources, citant deux hauts responsables de la Garde républicaine congolaise,
affirment que la vie de Joseph Kabila est en danger, alors que le pays ne cesse
de sombrer dans la violence et lâinsécurité engendrées par les groupes rebelles
dans la province du Nord-Kivu.
«Le major
Adamo et le colonel Christian de la Garde républicaine (GR) ont, dans leurs
rapports, fait état du climat actuel au sein de cette unité chargée de la
sécurité de J. Kabila qui nâest pas stable», a rapporté le journal, ajoutant
quâun «complot qui viserait J. Kabila en personne ne donnent quâune possibilité
au Raïs : procéder au changement de tous les bataillons au sein de la GR pour
une meilleure garantie de sécurité à Kinshasa. Sans cela, une fois à Kinshasa,
J. Kabila risque dâêtre assassiné comme Mzée par ses propres gardes».
Dâautres
informations font état dâun large mouvement de manipulation des militaires,
derrière lequel des officiers seraient impliqués. Kabila est, en fait, dans une
position inconfortable, car il doit mettre fin à la rébellion qui secoue depuis
la mi-avril la province du Nord-Kivu où plusieurs groupes rebelles, à leur tête
le mouvement du 23 mars (M23), font régner la loi dans plusieurs zones quâils
contrôlent, provoquant un flux de déplacés que les organisations humanitaires
peinent à maitriser. Sây ajoute lâimplication dâautres mouvements rebelles
extérieurs comme celui des Forces nationales de libération, un groupe burundais
qui a commis plusieurs carnages dans les villages frontaliers, précisément dans
ceux de hauts-plateaux dâUvira, au Sud-Kivu. Conscient de lâincapacité de
Kinshasa à mettre fin au M23 et autres groupes rebelles qui pillent, violent et
assassinent des civils désarmés, Joseph Kabila a du mal à faire avancer le
processus de création dâune force internationale neutre à laquelle devraient
participer les Etats membres de la Conférence internationale de la région des
Grands-Lacs (Cirgl).
Kabila est
en conflit ouvert avec son homologue rwandais, Paul Kagamé, accusé par de
nombreux rapports dâONG et par lâONU de soutien logistique et financier au M23,
dans le but de sâemparer illicitement des richesses naturelles que recèle le
Nord-Kivu et qui profitent aux multinationales ainsi quâaux marchands dâarmes
dans la région des Grands-Lacs.
En attendant
donc la mise en place de cette force internationale neutre, J. Kabila doit
trouver un autre moyen de ramener la paix dans le pays mais aussi dâéviter
dâêtre assassiné ou démis de ses fonctions par un coup dâEtat qui peut survenir
à nâimporte quel moment. Et pour certains, la seule solution à cette crise
politico-sécuritaire demeure la voie diplomatique et politique.
«Le rôle du
Forum des parlements, câest dâencourager la diplomatie ou la politique
internationale à travers des actions diplomatiques et des visites sur le
terrain, ça peut justement apporter une solution, même plus durable. Et le Forum
des parlements sâinsère dans ce cadre-là», a affirmé Higiro Prosper, le
secrétaire général du Forum des parlements de la Cirgl, repris par Radio Okapi,
une station régionale financée par des associations oeuvrant pour la paix dans
la région et soutenue aussi par la mission locale de lâONU. Mais le M23
acceptera-t-il une paix négociée avec Kinshasa ?
LYÈS
MENACER/LT
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