Toulassi Akoun est heureuse
aux Etats-Unis, mais elle n’a pas retrouvé la chaleur des relations humaines.
RFI/Nicolas
Champeaux
Suite de notre série de portraits sur les Africains qui ont choisi de tenter leur chance aux Etats-Unis. Béninoise arrivée à Atlanta il y a dix ans, Toulassi Akou réussit un beau parcours outre-Atlantique. Son salon de tresses ne désemplit pas et ses deux enfants ont décroché des bourses pour étudier à l’université.
Tresses plaquées cornrows, micro ou senegalus. Les
Afro-américaines raffolent des tresses et c’est plutôt une bonne nouvelle pour
Toulassi Akou et les autres Africaines qui s’installent aux Etats-Unis. «
Quand tu arrives aux Etats-Unis et que tu es une femme, tu n’as pas le choix :
tu rentres dans la tresse. Tu n’as personne qui va t’aider, tu n’as pas de
fonds, pas de capital suffisant pour survivre donc tu rentres tout de suite dans
la tresse ».
Toulassi Akou a été tresseuse ambulante quelques mois et a économisé pour se mettre à son compte. Elle se souvient que ce n’était pas facile au début, du fait de la langue surtout : « Même si tu es professeur d'anglais au pays, tu ne comprends rien tant les Américains parlent vite. Donc au début, c’est très dur ».
180 dollars la tresse
Le salon de Toulassi est situé dans un strip mall, le nom de ces enfilades de magasins de plain-pied, au bord de l’autoroute 85 à Riverdale, au sud d’Atlanta. Le lieu est sinistre, les murs sont défraîchis, les toits de tôle prennent la rouille, mais les clientes sont là. «Les loisirs, je ne connais pas, on n’a pas le temps ici. C’est un pays qui tourne 24 heures sur 24, donc nous sommes obliger de nous aligner et de suivre. C’est business business ! »
Toulassi était déjà commerçante au Bénin, mais aux Etats-Unis, elle facture
la tresse 180 dollars. Elle roule dans une rutilante Lincoln Navigator noire.
« C’est un bon pays dans la mesure où si tu travailles, tu as tout ce que tu
veux, tu peux réaliser ton rêve. En Afrique je n’aurais pas pu me payer une
voiture comme ça, c’est une voiture pour les grandes personnes d’Afrique !
»
« Merci les bourses américaines »
La tresseuse est également fière de ses deux enfants : de très bons élèves qui ont décroché des bourses pour l’université avant même d’obtenir la nationalité américaine. Sa fille étudie la médecine dans le Tennessee. « Si j’avais dû payer leurs études de ma poche cela m’aurait coûté 90 000 dollars par an, sans le logement ! Donc je dis : merci les bourses américaines ». Toulassi envoie régulièrement de l’argent au Bénin et a ouvert un bar VIP à Cotonou. Elle a également fondé une organisation non caritative pour envoyer du matériel médical vers son pays natal.
Elle est heureuse aux Etats-Unis, mais elle n’a pas retrouvé la chaleur des relations humaines. Toulassi a exclusivement des relations de commerçant à client avec les Noires américaines, et cela lui va bien. En revanche au Sportsline bar d’à côté, elle sympathise avec de vieux hommes blancs. « Les gens, quand ils entendent votre accent, ils sont curieux, ils se disent : 'Ceux-là, ce ne sont pas des Afro-américains, ce sont des Africains', et ils viennent discuter avec nous ».
Toulassi Akou a été tresseuse ambulante quelques mois et a économisé pour se mettre à son compte. Elle se souvient que ce n’était pas facile au début, du fait de la langue surtout : « Même si tu es professeur d'anglais au pays, tu ne comprends rien tant les Américains parlent vite. Donc au début, c’est très dur ».
180 dollars la tresse
Le salon de Toulassi est situé dans un strip mall, le nom de ces enfilades de magasins de plain-pied, au bord de l’autoroute 85 à Riverdale, au sud d’Atlanta. Le lieu est sinistre, les murs sont défraîchis, les toits de tôle prennent la rouille, mais les clientes sont là. «Les loisirs, je ne connais pas, on n’a pas le temps ici. C’est un pays qui tourne 24 heures sur 24, donc nous sommes obliger de nous aligner et de suivre. C’est business business ! »
« Merci les bourses américaines »
La tresseuse est également fière de ses deux enfants : de très bons élèves qui ont décroché des bourses pour l’université avant même d’obtenir la nationalité américaine. Sa fille étudie la médecine dans le Tennessee. « Si j’avais dû payer leurs études de ma poche cela m’aurait coûté 90 000 dollars par an, sans le logement ! Donc je dis : merci les bourses américaines ». Toulassi envoie régulièrement de l’argent au Bénin et a ouvert un bar VIP à Cotonou. Elle a également fondé une organisation non caritative pour envoyer du matériel médical vers son pays natal.
Elle est heureuse aux Etats-Unis, mais elle n’a pas retrouvé la chaleur des relations humaines. Toulassi a exclusivement des relations de commerçant à client avec les Noires américaines, et cela lui va bien. En revanche au Sportsline bar d’à côté, elle sympathise avec de vieux hommes blancs. « Les gens, quand ils entendent votre accent, ils sont curieux, ils se disent : 'Ceux-là, ce ne sont pas des Afro-américains, ce sont des Africains', et ils viennent discuter avec nous ».
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