(Le Potentiel
08/11/2012)
60 mille USD en lieu et place de 2 millions USD, voilà ce
que le Katanga a obtenu du gouvernement central en termes de financement de la
campagne agricole 2012-2013.
Le fossé entre les deux chiffres est tel que
l’opinion se demande ce qui s’est réellement passé pour que l’on en arrive à
pareille répartition. S’il n’y a pas eu erreur, c’est que le Katanga passe pour
une province mal aimée du pouvoir central.
Pour financer la prochaine
campagne agricole, saison 2012-2013, le gouvernement de la République a annoncé
avec pompe avoir mis à disposition en francs congolais l’équivalent de 20
millions. Du coup, chaque province s’est dit qu’elle pouvait recevoir environ 2
millions USD, en partant d’une répartition équitable prenant en compte le nombre
de provinces qui est de 11.
Le ministère provincial de l’Agriculture du
Katanga a élaboré son budget sur la base de cette annonce. Seulement voilà. En
lieu et place de deux millions USD attendus, c’est plutôt à l’équivalent en
francs congolais de 60 mille USD que le Katanga a eu droit.
Cette
mauvaise nouvelle a créé des frustrations dans les milieux paysans et autres
intéressés par la relance agricole au Katanga. Que va-t-on faire de cette
modique somme dans une grande province où les choses sont vues en grand ? Des
houes, des machettes ou des tracteurs ? Des semences améliorées, des engrais ou
des pesticides ?
Apparemment, l’on a l’impression que quelque part, l’on
aurait l’intention d’asphyxier un gouvernement provincial qui est plein de bonne
volonté.
Faut-il rappeler que les paysans et autres fermiers avaient, peu
avant l’annonce de l’acquisition de 60 mille USD, menacé de marcher pour
protester contre le retard pris dans le déblocage de cette manne attendue du
gouvernement central. Sous l’instigation de certains politiciens véreux, ils
soupçonnaient le gouvernement provincial d’avoir l’intention de détourner ce
fonds en faisant des cachotteries.
Depuis l’annonce de ce que leur
province a obtenu réellement, ils sont frappés d’indignation. Aussi la grande
question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir sur quelle base a été
faite la répartition de 20 millions USD, quand ils apprennent au même moment que
certaines provinces ont obtenu au moins un million USD pour le financement de la
campagne agricole.
Est-ce l’application de la politique de deux poids
deux mesures ? Y a-t-il anguille sous roche au niveau central ?
Interrogé à
ce sujet, le cabinet du ministre national de l’Agriculture a dit ne rien savoir
de cette répartition, tout comme il ignore si le décaissement aurait démarré ou
pas. Par contre, il a fait savoir que les meilleures informations sur cette
question pouvaient être obtenues auprès de BCECO (Bureau central de
coordination) qui est, a-t-il dit, l’agence fiduciaire du gouvernement de la
République.
Depuis quelle date le BCECO joue-t-il le rôle d’agence
fiduciaire du gouvernement ? Au cas où cela s’avérerait vrai, quelle est la base
juridique de ce changement d’attributions ou de finalité du BCECO ? Là encore,
un flou persiste. Que seul le ministère national des Finances peut dissiper, si
ça lui dit.
En attendant, au Katanga l’on continue de fulminer de rage.
L’on se demande comment on peut traiter aussi durement une province qui
contribue à hauteur de 46% au budget national ? Comment peut-on, dans ce cas,
aider les exécutifs provinciaux à atteindre l’autosuffisance alimentaire et, par
conséquent, lutter contre la pauvreté.
Ceci pouvant expliquer cela,
cette répartition vient ramener à la surface la question des 40% que le
gouvernement central n’a jamais libérés alors que la Constitution est très
claire là-dessus.
Par ailleurs, cette nouvelle crise donne raison aux
députés nationaux qui ont récemment, du haut de la tribune de leur hémicycle,
rappelé au gouvernement central qu’il ne devrait pas dormir sur ses lauriers en
se disant avoir maîtrisé le cadre macroéconomique et l’inflation. Les effets de
ces mesures ne sont pas encore ressentis dans le vécu quotidien des populations.
Publié le jeudi 8 novembre 2012 01:47
Écrit par L.P.
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Potentiel
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