jeudi 9 août 2012

Les Chefs d’Etats de la CIRGL décident : Un comité des ministres de la Défense pour étudier le projet de la « force neutre » ; l’Angola, le Congo, le Kenya et la Zambie solidaires à la RDC

(L'Avenir Quotidien 09/08/2012)
* Le Comité est composé des ministres de la Défense de sept pays : Ouganda, Burundi, Rwanda, Congo/Brazzaville, Tanzanie, Angola et RDC * Les Chefs d’Etat ont décidé de créer un Fonds d’assistance à la population congolaise sinistrée. L’Ouganda a promis d’y contribuer à hauteur de 1 million de dollars américains * Ils ont également décidé d’appuyer tous les efforts de la RDC dans le processus de la paix dans sa partie orientale et de sanctionner ceux qui y feront obstruction * Roger Meece, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU qui a pris part à ce Sommet souhaite vivement que des résolutions soient prises le plus rapidement possible pour juguler la crise sécuritaire

Débuté le mardi 7 août 2012, le Sommet des Chefs d’Etat des pays de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL) s’est terminé hier mercredi à Kampala, capitale de l’Ouganda.

Le communiqué final publié à l’issue de ces assises renseigne que les Chefs d’Etat ont mis sur pied un comité des ministres de la Défense pour étudier le projet de la force internationale neutre à déployer le long de la frontière commune entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. Ceci en vue de combattre les groupes armés dans cette région. Ce comité est composé des ministres de la Défense de sept pays, à savoir celui de l’Ouganda, du Burundi, du Rwanda, du Congo/Brazzaville, de la Tanzanie, de l’Angola et de la République Démocratique du Congo. Ce comité sera présidé par le ministre de la Défense de l’Ouganda.

Le même communiqué sanctionnant la fin des travaux indique que les Chefs d’Etat membres de la Conférence International de la Région des Grands Lacs ont décidé d’appuyer les efforts du gouvernement congolais dans la recherche de la paix dans sa partie Est en proie aux groupes armés qui sèment la terreur et la désolation. Ils ont unanimement reconnu que la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire actuellement dans l’Est de la RDC, laquelle situation est provoquée par la rébellion du M 23.

La tâche essentielle de ce comité

Le comité que les Chefs d’Etat ont mis sur pied a pour tâche essentielle d’arrêter des actions urgentes à mener pour cesser les combats dans la partie orientale de la RDC. Les participants au Sommet de Kampala n’ont pas exclu la possibilité de sanctionner tous ceux qui font ombrage au processus de sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo. Concernant la crise humanitaire provoquée par la détérioration de la situation sécuritaire, les Chefs d’Etat ont décidé de créer un fonds d’assistance humanitaire en faveur de la population congolaise sinistrée de l’Est. L’Ouganda a promis de contribuer à ce fonds à la hauteur de 1 million de dollars américains.

Le soutien des Nations Unies

Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Roger Meece était présent aux assises de Kampala. Il s’est engagé à travailler ave toutes les parties pour la mise en œuvre des résolutions de ce sommet. Il a déclaré clairement que le sommet de la CIRGL qui vient de se tenir à Kampala est important tant pour la République Démocratique du Congo que pour tous les pays de la région des Grands Lacs. A son arrivée à Kampala le mardi 7 août dernier, il avait déclaré : « Je souhaite que les Etats membres de la CIRGL prenne des résolutions le plus rapidement possible pour résoudre la crise qui secoue la partie Est de la RDC ».

Pour rappel, le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda avait été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mi juillet à Addis-Abeba, pour combattre les groupes armés notamment les rebellions des FDRL et du M23, actuellement actives dans l’Est de la RDC.

Le projet de déploiement d’une force internationale neutre le long de la frontière Rwanda-RDC est consécutif à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC accentuée ces derniers mois par la création de la rébellion du M23 constituée des officiers issus de l’ex rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Quatre pays frères ont soutenu la RDC à bout de bras

Durant deux jours, les Chefs d’Etat de la CIRGL ont eu des débats très houleux et très mouvementés. Et selon des témoins, le président de l’Angola. M. Dos Santos a dû taper du poing sur la table. Il s’est prononcé contre le report des réunions car pour lui, on doit faire vite parce que les populations congolaises sont très sinistrées, elles meurent tous les jours et se déplacent en masse. Leurs souffrances ont dépassé les bornes. L’intervention du président angolais doit être salué par le peuple congolais. Il a prouvé que entre l’Angola et la république Démocratique du Congo, il y a vraiment de la fraternité, même s’il y a des petits problèmes. Les Congolais doivent donc le remercier pour cet appui sans faille.

L’Angola n’était pas le seul à défendre acharnement la République démocratique du Congo. Le Congo/Brazzaville, le Kenya et la Zambie ont beaucoup intervenu en faveur de la RDC. Comme l’Angola, ces trois pays ont soutenu la RDC à bout de bras.

Quant au Rwanda et le Burundi, ils ont été naturellement virulent à l’endroit de la RDC. Le contraire aurait étonné plus d’un. C’est une façon pour eux de continuer à montrer à l’opinion internationale qu’ils n’y sont pour rien dans ce qui arrive à la partie orientale de la RDC. S’agissant de l’Ouganda, sa position n’a pas été claire. Ce pays a joué au chat et à la souris changeant de langage selon les circonstances. C’est à l’hypocrisie que ce pays a joué et on ne peut pas trop compter sur son appui. Comme Kagame, Yoweri Museveni a toujours nié son implication dans la situation sécuritaire récurrente de la partie orientale de la RDC.

La déception est grande

Nous avons contacté plusieurs Congolais en leur posant la question de savoir ce qu’ils pensent de l’issue des assises de la CIRGL de Kampala. Beaucoup d’entre eux sont déçus. Ils s’attendaient à ce que les chefs d’Etat décident directement des actions concrètes à mener sur le terrain.

Ils se posent la question de savoir si le fait de mettre en place un comité des ministres de la Défense pour décider des actions concrètes ne cache pas un agenda caché. Entre-temps, les rebelles du M 23 continuent à commettre autant d’exactions à l’endroit de la population qui souffre atrocement. Les mêmes rebelles du M 23 procèdent au recrutement massif des jeunes pour les entraîner à l’armement. Alors que le Conseil de sécurité avait cité cinq de leurs commandants susceptibles d’être traînés à la Cour Pénale Internationale, ces rebelles font ce qu’ils veulent. Jusqu’à commettre des actes qui les mettent en position d’être traduits devant la justice internationale.

Pour une certaine frange de l’opinion, le Sommet de Kampala a accouché d’une souris et elle le regrette amèrement. Pour d’autres, il faut que cette force internationale neutre soit opérationnelle le plus rapidement possible pour que les exactions du M 23 cessent. Plus cela traîne, plus le calvaire de nos frères et sœurs de l’Est ne fait que s’empirer.

La force internationale neutre doit mettre fin à l’arrogance et à la cruauté des rebelles du M 23. A notre avis, on doit vite mettre ces rebelles hors d’état de nuire. C’est ce que tout le peuple congolais attend comme un seul homme parce que trop, c’est trop.

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