(Afrik.com 21/12/2012)
Le Mouvement du 23 mars (M23) appelle à un cessez-le-feu. La
rébellion, qui affronte l’armée congolaise au Nord-Kivu depuis le mois de mai, a
réclamé mercredi la signature d’un acte de paix avec les autorités congolaises,
les accusant par ailleurs « de faire traîner les négociations à Kampala (la
capitale de l’Ouganda) pour renforcer leurs positions dans l’Est de la RDC ».
L’état-major de la rébellion menace d’arrêter les négociations en cas de refus
de Kinshasa de répondre positivement à leur requête. Les autorités congolaises
ont, elles aussi, peur que les rebelles reprennent la ville de Goma.
Les
négociations peinent à aboutir. Depuis deux semaines, le Mouvement du 23 mars
(M23) et les autorités congolaises négocient, à Kampala la capitale ougandaise,
afin de trouver une porte de sortie au conflit qui frappe le Nord-Kivu. Ces
tractions ont, toutefois, du mal porter les fruits escomptés. Car, aucune de
deux parties semble vouloir lâcher du lest.
Le Mouvement du 23 mars a
appellé à un cessez-le-feu. La rébellion, qui affronte l’armée congolaise au
Nord-Kivu depuis le mois de mai, a réclamé mercredi la signature d’un acte de
paix avec les autorités congolaises, les accusant par ailleurs « de faire
traîner les négociations à Kampala (la capitale de l’Ouganda, ndlr) pour
renforcer leurs positions dans l’Est de la RDC ». « Notre premier objectif est
de signer un accord de cessez-le-feu, mais le gouvernement refuse de signer un
cessez-le-feu », a déclaré Jean-Marie Runiga, chef politique du M23, par
téléphone à l’AFP. L’état-major de la rébellion menace d’arrêter les
négociations en cas de refus de Kinshasa de répondre positivement à leur
requête.
La reprise des hostilités, c’est pour bientôt ?
A
l’instar du M23, les autorités congolaises ont, elles aussi, peur d’une reprise
des hostilités. Le président de la République démocratique du Congo (RDC),
Joseph Kabila a, samedi, mis en garde les mutins contre une tentative de
reprendre Goma (la capitale du Nord-Kivu), prévenant les ex-rebelles du Congrès
national du peuple (CNDP) qu’un tel acte serait suicidaire.
La situation
au Nord-Kivu « reste tendue et précaire avec des informations sur des mouvements
opérés par les rebelles du M23 autour de Goma », a déclaré à l’AFP le
porte-parole de l’ONU Martin Nesirky, avant de signaler que la Monusco (Mission
de l’ONU en RDC) a pu confirmer « la présence du M23 en plusieurs endroits du
Nord-Kivu, dont Ruwindi, Kibati et la région de Masisi ».
Selon nos
sources, c’est pour cette raison que Kinshasa s’oppose à un cessez-le-feu. « Ils
pensent qu’il s’agit d’un piège tendu par le M23 qui s’approvisionne en armes et
troupes », indique à Afrik.com notre contact sur place. « Le risque d’une
reprise du conflit est bien réel, l’ONU s’y prépare d’ailleurs en faisant venir
des nouveaux renforts en provenance des provinces voisines »,
précise-t-il.
Malgré les négociations qui se poursuivent, les deux
parties se préparent donc à l’éventualité au deuxième acte de la bataille de
Goma. D’où notamment la pression de Barack Obama qui a, lors d’un appel
téléphonique effectué mardi, enjoint le président rwandais Paul Kagamé de cesser
de soutenir les mutins du M23. Les autorités congolaises et les rebelles ont
jusqu’au 31 décembre pour trouver un compris, sinon l’angoisse d’un nouveau
conflit deviendra une réalité.
par Sébastien Badibanga
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