Présentation du témoin
Au moment de l’assassinat de Lumumba, Jacques Nyns était avocat à la cour d’appel de Léopoldville. Il peut éclairer la commission sur les idées personnelles et politiques de Lumumba. Questions pertinentes :— quelle était la nature de ses relations avec Lumumba ?— a-t-il eu connaissance des arguments juridiques qui ont été utilisés pour préparer la destitution de Lumumba;— Lumumba suivait-il l’avis de ses conseillers ?— Quels étaient les principaux conseillers de Lumumba ?
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VAN LIERDE JEAN
HOCKERS MARYSE DURIEUX JEAN CORDY JEAN NYNS JACQUES NDELE ALBERT NENDAKA VICTOR KALONJI ALBERT GROSJEAN RENE SMAL RENE GRANDELET CLAUDE SPANDRE MARIO VERDICKT ARMAND BARTELOUS JACQUES DAVIGNON ETIENNE BRASSINNE JACQUES VANDEN BLOOCK JAN KIBWE JEAN-BAPTISTE HARMEL PIERRE HEUREUX PAUL ONAWELHO ALBERT VERHAEGEN BENOIT VERVIER FERNAND LAHAYE ANDRE MUKAMBA JONAS WEBER GUY GILSON ARTHUR HUYGHE CHARLES (CARLO) BOMBOKO JUSTINE GERARD JO HOLLANTS VAN LOOCKE JAN VANDERSTRAETEN LOUIS FRANCOIS |
TémoignageJacques Nyns a témoigné de sa propre initiative devant la commission le 25 juin 2001. En 1952, Nyns est devenu avocat à la cour d’appel de Léopoldville. Il y fait la connaissance de Kasa Vubu qui était, à l’époque, le président de l’association culturelle Abako. Il fait la connaissance de Lumumba en 1958, époque à laquelle le général de Gaulle prononce, à Brazzaville, un discours dans lequel il offre l’indépendance à la colonie. Lumumba a fait forte impression sur Nyns, qui estime qu’il a incontestablement l’étoffe d’un leader politique. En 1959, il a proposé à Lumumba d’entreprendre un voyage en Belgique. Nyns était présent à la création du Mouvement National Congolais (MNC). Le témoin a vivement déconseillé à Lumumba de chercher un rapprochement avec les communistes ou les pays du bloc de l’Est. Lumumba n’avait qu’une seule priorité : la défense d’un nationalisme congolais. Lumumba était à l’origine partisan d’une accession progressive à l’indépendance. Nyns a fait partie du « groupe des dix » réuni autour de Lumumba. Ce groupe informel débattait de sujets politiques et insistait sur la nécessité d’accéder à l’indépendance, sans précipitation préjudiciable mais aussi sans atermoiements sans fin. Le 21 juin 1960, le ministre Ganshof a demandé à Nyns de proposer à Lumumba la mission de formateur du gouvernement. Lumumba a accepté la proposition de Ganshof sans conditions.Lumumba a été frappé par le fait que la constitution rédigée par la Belgique habilitait le président à révoquer le premier ministre (et les autres ministres) et à dissoudre les chambres législatives. Nyns a proposé à Lumumba que ce dernier prenne également le portefeuille de la Défense nationale. Le témoin estimait qu’il avait exercé une influence importante sur Lumumba et qu’il avait joué un rôle dans la composition du premier gouvernement congolais. Il a également été associé à la rédaction du texte du projet de traité de coopération et d’amitié entre le Congo et la Belgique. Il n’a en revanche nullement participé à la rédaction de l’allocution prononcée par Lumumba à l’occasion de l’indépendance. Après l’indépendance, le climat à l’égard des blancs s’est dégradé à vue d’oeil. L’armée commençait à se mutiner et Nyns n’a plus rencontré Lumumba après le 11 juillet 1960. Nyns n’a dès lors joué aucun rôle dans la destitution de Lumumba ni dans le contexte juridique de celle-ci.Données biographiquesNé à Anderlecht le 14 avril 1925. Formation : Humanités en langues classiques à l’Athénée de Saint-Gilles. Docteur en droit à l’ULB en juillet 1947. Divers : Avocat au barreau de Bruxelles de 1947 à 1952. Avocat près la cour d’appel de Léopoldville de 1952 à 1974. Il a entretenu des liens personnels avec Lumumba depuis 1958. Membre du Conseil de l’Information sur le Congo et le Ruanda-Urundi. Membre du Conseil de la ville de Léopoldville. Avocat au barreau de Bruxelles de 1974 à 1978. Juge au tribunal de commerce de Bruxelles de 1978 à 1988. Juge honoraire à partir de 1988. |
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