vendredi 21 septembre 2012

Témoignage de BOMBOKO Justin sur l'assassinat de LUMUMBA

 lumumba

Données biographiques de BOMBOKO Justin

Né à Boleke, le 22 septembre 1928 Formation : école normale de Coquilhatville (1944-1945). Sciences administratives (1945-1951) à l’Université de Kisantu-Lovanium. Licence en sciences politiques et diplomatiques à l’Université Libre de Bruxelles. En Afrique : ministre des Affaires étrangères :— du gouvernement Lumumba (juin 1960);— du gouvernement Ileo (septembre et février 1961);— du gouvernement Adula (août 1961). Président de l’État autonome du Mongo. Président du Collège des commissaires généraux. Divers : a collaboré au mémorandum du 20 avril 1959 sur la décolonisation. Fondateur et président de l’UNIMO (janvier 1960). A défendu le Congo devant le Conseil de sécurité de l’ONU (août 1960). Délégué du Congo à l’assemblée générale des Nations unies (novembre 1960). A refusé d’approuver la convention conclue à Élisabethville en matière de coopération militaire (février 1961). A refusé de participer à la conférence de Tananarive (mars 1961).A participé à la Conférence nationale de Coquilhatville (avril-mai 1961), où il empêché que Tshombe ne quitte la conférence. Auteur de l’accord entre l’ONU et la Région centrale de Léopoldville (avril 1961). A signé la révocation de Lumumba avec le ministre Delvaux. A appelé les troupes belges à l’aide pour protéger les ressortissants belges. Membre de la Commission politique créée par la Table ronde. Porte-parole de la Commission belgo-congolaise pour les problèmes économiques, financiers et sociaux. Membre du Conseil consultatif InforCongo. Actif dans les cercles étudiants (Université Libre de Bruxelles). Secrétaire de l’Union royale des Congolais de Belgique. A effectué des recherches pour l’Institut Solvay. Président de la Conférence panafricaine de Léopoldville (août 1960).

Présentation du témoin

Justin Bomboko a été ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement congolais, puis président du Collège des commissaires généraux et commissaire aux Affaires étrangères. Les questions suivantes sont pertinentes :— Les autorités belges ont-elles jamais approché Bomboko en vue du renversement du premier ministre Lumumba ?— L’ont-elles contacté en juillet 1960 en vue d’un changement à la tête de l’État (cf. la demande du 12 juillet de l’ambassadeur belge Van den Bosch et la mission Wendelen effectuée peu après) ?— Le témoin a-t-il jamais rencontré le ministre belge des Affaires étrangères Pierre Wigny ? À Paris ? À New York ? De quoi a-t-il été question à cette occasion ?— Quand et comment le président Kasa Vubu a-t-il demandé à Bomboko de signer l’arrêté de destitution du premier ministre Lumumba ? Bomboko était-il précédemment au courant de son initiative (Kasa Vubu se rend à la radio dans la soirée du 5 septembre 1960 et y donne lecture d’une note concernant la destitution, note qu’il oublie à cause de l’état de nervosité dans lequel il se trouvait; il n’y a manifestement pas encore, à ce moment, d’arrêté de destitution contresigné; cet arrêté ne sera pris que dans la nuit du 5 au 6 septembre ou le 6 septembre) ?— Le témoin a-t-il eu des contacts avec André Lahaye, Louis Marlière, Jean Brück et Benoît Verhaegen ? Quel rôle jouait Cordy dans son administration ? Était-il son conseiller personnel ?— Quand et comment le colonel Mobutu a-t-il demandé à Bomboko de prendre la direction du Collège des commissaires généraux ? Au moment d’accepter cette fonction, a-t-il eu des contacts avec des autoritésbelges (au moment de sa nomination, le 20 septembre 1960, Bomboko se trouvait à New York (NU)) ?— Quel type de relation le témoin entretenait-il avec Mobutu à ce moment ?— Pourquoi le Collège des commissaires voulait-il à tout prix arrêter Lumumba ? Sur quel fondement juridique ? Devait-il y avoir un procès ? Pourquoi Bomboko craignait-il son retour au pouvoir ?— Le 16 octobre 1960, le colonel Mobutu se rend incognito au Katanga pour y rencontrer Tshombe. Le témoin a-t-il eu connaissance, à l’époque, de cette rencontre ? Et du contenu des discussions ?— Le 20 décembre 1960 (Lumumba est alors emprisonné à Thysville), Bomboko a demandé à Tshombe l’autorisation de transférer Lumumba au Katanga. S’agissait-il d’une demande personnelle, ou d’une demande délibérée au sein du collège des commissaires ? Pourquoi Lumumba devait-il être transféré ?— Le 14 janvier 1961, le commissaire Kandolo demande (à nouveau) à Tshombe l’autorisation de transférer Lumumba au Katanga. S’agissait-il d’une démarche personnelle de la part de Kandolo, ou d’une décision des commissaires (des émeutes éclatent à Thysville les 12 et 13 janvier; le 20 janvier, Bomboko déclare, dans un courrier qu’il adresse à l’ONU : « nous avons demandé son transfert ») ?— Pourquoi ce transfert a-t-il été décidé ? Pourquoi Lumumba devait-il être transféré au Katanga, qui ne reconnaissait pas l’autorité de Léopoldville ? Craignait-on sa « présence » à la Table ronde sur l’avenir du Congo ?— Qu’attendait le témoin de ce transfert ?— Tshombe a-t-il autorisé le transfert, ou a-t-il été mis devant un fait accompli ? Comment Tshombe a-t-il fait savoir qu’il était d’accord ? Le témoin dispose-t-il de preuves ou d’indications concrètes concernant la promesse de Tshombe (courrier, télex, etc.) ?— Quand et comment le témoin a-t-il appris le décès de Lumumba ?— Bomboko a reçu personnellement une somme de cinq millions de francs à l’automne 1960-au printemps 1961 de la part des autorités belges : à quelles fins cette somme lui a-t-elle été versée ?— Les 10 et 11 janvier 1961, Bomboko rencontre à Paris l’ambassadeur de Belgique Rothschild. Leurs conversations portent sur la reprise des relations diplomatiques. A-t-on également parlé de Lumumba, de son transfert, de son « élimination » ? A-t-il également rencontré, à cette occasion, M. Spaak, qui était alors secrétaire général de l’OTAN, et qui est devenu, peu après, ministre belge des Affaires étrangères ? Sur quoi ces conversations ont-elles porté ?— Lorsque le témoin rentre de Paris, il affirme que le gouvernement belge lui a promis 120 millions de francspar mois. A quoi cet argent devait-il servir ? Ces sommes ont-elles jamais été versées ?— Bomboko a-t-il jamais rencontré le ministre des Affaires africaines, M. Harold d’Aspremont Lynden ? De quoi ont-ils parlé à cette occasion ?— A-t-il rencontré Alfred Cahen au cours de la période allant de juillet 1960 à janvier 1961 ? A-t-on parlé de Lumumba (Cahen était le professeur de Bomboko à l’ULB, et il devient, en 1963, premier secrétaire à l’ambassade de Léopoldville) ?— A-t-il jamais eu des contacts avec les services secrets israéliens au cours de cette même période ? Au sujet de Lumumba ?— Le témoin a-t-il eu connaissance de tentatives d’élimination physique de Lumumba (le mulâtre Georges, soidisant envoyé par Jo Gerard, autres ?)

Témoignage

Justin Bomboko a été entendu par le président et par deux membres de la commission d’enquête, le 30 juin 2001, à Kinshasa, à la résidence de l’ambassadeur de Belgique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire