(L'Avenir Quotidien 02/08/2012)
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La marche des chrétiens catholiques d’hier entre dans la ligne des actions à
entreprendre qu’avaient décidées les Evêques congolais réunis en Assemblée
plénière de la CENCO * A Kinshasa, les chrétiens sont partis de leurs paroisses
respectives et se sont rassemblés dans leur doyenné où de prières ont été dites
pour implorer le Seigneur pour la restauration de la paix dans le pays et
l’intégrité territoriale de la Rdc. Les catholiques d’autres provinces ont fait
de même * Cependant, ceux de Goma n’ont pas marché ; ils se sont contentés de
trois jours de prières. Mgr Louis de Gonzague Nzabatina, Vicaire général de ce
diocèse a estimé que la décision était salutaire pour éviter un éventuel
sabotage des personnes mal intentionnées * Grâce aux dispositions sécuritaires
du gouvernement, les éléments de la police ont encadré les marcheurs avec
beaucoup de professionnalisme * La hantise de la balkanisation est une vieille
recette que les prédateurs veulent concrétiser à tout prix quel que soit le
temps que cela prendra. La sécession katangaise et celle du Sud-Kasaï en 1960 en
sont une preuve historique éloquente.
En République démocratique du
Congo, le 1er août de chaque année est un jour férié, chômé et payé. Ce jour-là,
les Congolais rendent hommage aux morts dans la matinée et dans l’après-midi
c’est la fête des parents. Mais hier, ce fut un 1er août tout spécial. En ce
sens que l’Eglise catholique, par le biais de la Conférence Episcopale Nationale
du Congo (CENCO), a organisé une marche dite de l’Espérance.
Les
chrétiens catholiques de tous les 46 diocèses ou provinces ecclésiastiques que
compte le pays ont marché. A Kinshasa, après le culte matinal, des chrétiens
catholiques (hommes, femmes, enfants) ont marché chapelets et rameaux en mains,
la tête entourée d’une bande blanche chantant des cantiques religieux. La marche
a été organisée au niveau de chaque doyenné (l’Archidiocèse de Kinshasa en
compte quatorze). Les chrétiens sont partis de leurs paroisses respectives (il y
en a 135) pour aboutir au point de rassemblement de chaque doyenné.
On
pouvait lire sur les pancartes arborées des écrits suivants : « Non à la
balkanisation de la Rdc », « Non au pillage de nos ressources » ou encore « Le
Congo aux Congolais, le Rwanda aux Rwandais ». Au point de rassemblement de
chaque doyenné, des prières ont été dites avec le récital du chapelet. Des échos
en provenance des provinces ont renseigné que les chrétiens catholiques ont
aussi marché dans l’ordre et le calme. Cependant, ceux de Goma n’ont pas marché.
Selon Mgr Louis de Gonzague Nzabanita, Vicaire général du diocèse de Goma, les
chrétiens de catholiques de la ville n’ont pas marché. Ils ont simplement décidé
d’organiser trois jours de prières afin de compatir avec les victimes de la
guerre. Le prélat catholique a estimé que cette décision est réaliste et n’a eu
pour but que d’éviter un éventuel sabotage des personnes mal
intentionnées.
Une des actions décidées par le CENCO
La marche des
chrétiens catholiques d’hier entre dans la ligne d’actions que la Conférence
Episcopale Nationale du Congo, lors de sa dernière Assemblée plénière, avait
décidé de mener pour désapprouver la balkanisation du pays, au regard de la
conjoncture politico-militaire que connaît présentement notre pays. Dans le
communiqué publié à l’issue de leur dernière Assemblée plénière avait indiqué
que les Evêques de la Rdc allaient entreprendre une série d’actions (la marche
d’hier étant l’une d’elles) pour exprimer à l’opinion nationale et
internationale leur désapprobation à la balkanisation ; la République
démocratique du Congo est un pays uni et indivisible dans ses frontières
héritées de la colonisation. D’autres sont attendues dans les prochaines
semaines, a-t-on indiqué.
L’ordre et la sécurité ont régné
La
marche des chrétiens catholiques de ce 1er août 2012 s’est déroulée dans le
calme, l’ordre et la sécurité. Aucun marcheur n’a été bousculé ni torturé. Le
gouvernement, par le biais du Ministère de l’Intérieur, Sécurité,
Décentralisation et Affaires coutumières avait pris toutes les dispositions
sécuritaires pour que la marche soit organisée dans des conditions sécuritaires
optimales.
Dans la capitale, l’on a vu des agents de la police nationale
encadrer efficacement les manifestants tandis que les véhicules anti-émeute se
tenaient prêts pour parer à toute éventualité de dérapage. L’on n’a eu aucun
écho d’un quelconque désagrément tant dans le chef des manifestants que de la
police.
La balkanisation, une vieille recette
D’aucuns parmi la
génération présente peuvent croire que le plan de balkaniser le Congo date
d’aujourd’hui. C’est plutôt une vieille recette qui a toujours hanté les
colonisateurs belges. La preuve est que onze jours après la proclamation de
l’indépendance du Congo (soit le 11 juillet 1960), la province du Katanga
proclamait déjà sa sécession, c’est-à-dire son indépendance. Avec la bénédiction
des Belges s’appuyant sur la défunte Union Minière du Haut Katanga (UMHK), cette
province était devenue l’Etat indépendant du Katanga ave à sa tête M. Moïse
Tshombe Kapenda. Cet Etat avec tous les attributs reconnus à tout Etat : les
armoiries, la monnaie, l’armée, la police, le gouvernement, le parlement, les
cours et tribunaux, …
Puis venait la sécession du Sud-Kasaï qui était
érigé en empire. Il avait à sa tête le Mulopwe Kalonji Ditunga. Un demi-siècle
après l’indépendance du Congo, l’idée de balkaniser le Congo n’a jamais disparu
de la tête des puissances d’argent. Dans l’une de nos éditions antérieures, nous
avions écrit que dans le laboratoire des puissances occidentales, des cartes
géographiques ont déjà été faites démembrant le Congo. L’argument avancé par ces
prédateurs est que le pays étant trop grand dans sa superficie (2.345.410
kilomètres carrés), est ingouvernable. Par contre, disent-ils, si on le
démembrait les choses iraient beaucoup mieux. Or, en réalité, c’est juste une
astuce pour profiter des richesses naturelles que regorge le pays, surtout
celles de sa partie septentrionale.
C’est ainsi que les générations
futures doivent faire très attention. Car, les prédateurs ne jurent que la
balkanisation doit être une réalité quel que soit le temps que cela prendra.
Pour ce faire, ils procèdent par des infiltrations dans plusieurs secteurs de la
vie nationale. Si bien qu’en ce moment, il y a des complices tant à l’extérieur
qu’à l’intérieur de nos frontières nationales.
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