vendredi 13 avril 2012

Afrique du Sud : exclu de l’ANC, le chef de file des jeunes fait appel

Julius Malema, le 10 février 2012 lors d'un meeting à Pretoria ©AFP

JOHANNESBURG (AFP) - (AFP)
Le cas de Julius Malema, chef de file des jeunes du Congrès national africain (ANC) exclu du parti pour indiscipline, était examiné jeudi par une commission d’appel, a indiqué un porte-parole
"Les membres de la commission nationale de discipline sont en train d’étudier l’affaire", a déclaré à l’AFP Keith Khoza, porte-parole du parti au pouvoir en Afrique du Sud.
Furieux de son exclusion prononcée fin février, et avant d’attendre son passage en appel, Julius Malema a accusé le président Jacob Zuma d’être un "dictateur", ce qui lui a valu d’être suspendu avec effet immédiat, avec interdiction de participer à quelque manifestation que ce soit ès qualités.
Le jeune tribun de 31 ans fait l’objet d’une procédure disciplinaire à épisodes depuis août, pour ses atteintes répétées à l’image et à l’unité du parti.
L’affaire est considérée comme un test de l’autorité de M. Zuma, 70 ans, qui doit remettre son mandat en jeu lors du prochain congrès du parti dominant, en décembre.La majorité de l’ANC n’étant pas menacée, il devrait rester président du pays après les élections de 2014 s’il garde la tête du mouvement.
Keith Khoza était incapable de dire combien de temps durerait la procédure en appel, qui se déroule à huis-clos.
Après avoir longtemps juré le contraire, Julius Malema a indiqué qu’il irait en justice s’il était expulsé.
Fidèle allié de Jacob Zuma lorsque celui-ci a pris la tête de l’ANC fin 2007 —ce qui lui a permis de devenir le président du pays en 2009—, "Juju" en est devenu le plus farouche adversaire.
Au nom des 40% de Sud-Africains qui vivent sous le seuil officiel de pauvreté (40 euros par mois), il réclame sans relâche la nationalisation sans compensation des mines et des banques, de même que la saisie des terres agricoles appartenant aux Blancs.
Ces revendications radicales, contraires à la ligne du parti, mettent l’ANC en porte-à-faux après bientôt dix-huit ans de pouvoir, tandis que ses attaques répétées contre les Blancs —9% de la population sud-africaine—, qui n’ont pas abandonné leurs privilèges économiques, égratignent l’idéal multiracial prôné par le parti.

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