RFI: les concertations nationales, c’est un cadre pour dialoguer entre le pouvoir et l’opposition et c’est un objectif républicain, dit le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Est-ce que vous partagez son point de vue ?
Samy Badibanga: L’objectif républicain, oui bien évidemment. Mais il y a quand même la forme qui doit être respectée et les conditions.
Quelles conditions justement ?
Pour nous, cette initiative vient de l’accord d’Addis-Abeba, et de la résolution 20-98 du Conseil de sécurité. Donc si nous partons du principe que c’est un dialogue, il aurait fallu mettre à contribution les différentes composantes : majorité, opposition et la société civile. Le pouvoir a déjà fixé l’ordre du jour. Ils ont notamment désigné ceux qui doivent présider à ces concertations. Ils ont déterminé le cadre et le format. Il n’y a plus grand-chose à faire.
Qu’est-ce qui ne vous convient pas ? Est-ce le présidium ? Est-ce l’ordre du jour ?
On aurait préféré participer à l’organisation même de ce forum. C’est-à-dire choisir ensemble ceux qui vont désigner le forum, fixer ensemble l’ordre du jour. Et puis, il y a des principes majeurs qu’il fallait déjà dégager à ce stade, notamment celui de la consensualité concernant les résolutions qui doivent être prises pendant le dialogue.
Et êtes-vous d'accord pour avoir les présidents Aubin Minaku et Léon Kengo wa Dondo à la tête de ce présidium?
Ce n’est pas une question d’être d’accord sur les personnes, c’est la forme, c’est la manière dont cela a été décidé. C’est cela le problème.
Vous demandez que l’envoyé spécial des Nation unies, Mary Robinson, soit modératrice dans ces futures concertations. Mais Aubin Minaku affirme que son rôle, c’est madame « bons offices », pas « madame modératrice »...
C'est la résolution 20-98 des Nations unies qui rend ce dialogue obligatoire vu les engagements qui ont été pris dans les accords d’Addis-Abeba. Au point 4 et au point 5, on invite l’envoyé spécial pour les Grands Lacs, en collaboration avec le représentant spécial du secrétaire général en RDC et vice et versa, à diriger, coordonner, superviser et évaluer les engagements nationaux et internationaux faits par les Etats signataires de l’accord d’Addis-Abeba. Vous comprenez très bien qu’ils sont partie prenante à ce dialogue. Et nous ne comprenons pas le fait qu’il ne soit pas pris en compte leur présence et leur rôle dans ce dialogue. Et puis il faut aussi prendre en compte le fait que nous avons une grosse crise de confiance aujourd’hui au Congo. Donc nous avons effectivement besoin de la communauté internationale pour jouer un rôle de facilitation.
Si le président Denis Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville était facilitateur, ce serait de l’ingérence, dit le président de l’Assemblée Nationale...
Pas forcément, parce que s’il vient, ce serait à la demande de la République démocratique du Congo. Mais on peut choisir quelqu’un qui ait en tout cas ce gabarit pour pouvoir le faire.
Et vous n’abandonnez pas l’espoir que l’Irlandaise Marie Robinson puisse jouer un rôle de facilitateur ?
Ce n’est même pas un souhait, cela figure dans la résolution 20-98 des Nations unies.
Quand Aubin Minaku promet de respecter la Constitution, est-ce que vous le croyez ?
C’est bien que maintenant on puisse le dire, mais j’aurais préféré que le concerné le dise lui-même. Cela aurait été un signal fort pour la suite des évènements.
Quand vous dites « le concerné ». A qui pensez-vous ?
A Kabila bien évidemment.
Vous auriez souhaité qu’il dise quoi ?
Qu’il dise très clairement qu’il allait respecter l’article 220 de la Constitution et qu’il n’allait pas tenter de le modifier. Pour l'heure, la Constitution fixe le mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une fois, et elle est complètement verrouillée. La Constitution ne donne aucune possibilité pour que cet article soit modifié et qu’on puisse passer à un troisième ou à un quatrième mandat.
Donc pour vous, il n’est pas question de toucher à l’article 220 ?
Absolument pas. Vous savez, il y a deux types de politique. Vous avez l’homme politique et l’homme d’Etat. L’homme politique cherche à rester au pouvoir et l’homme d’Etat, par contre, cherche à entrer dans l’Histoire.
Et de ce point de vue, avez-vous des inquiétudes ?
Nous avons plutôt des appréhensions parce qu’on voit qu’il y a une agitation autour de cette question. Il y a différents acteurs qui sont en train d’en parler pour le moment.
Des acteurs de la majorité ou de l’opposition ?
Surtout les acteurs de la majorité. Les acteurs de l’opposition parlaient pour dire qu’il n’était pas question de toucher à l’article 220.
Votre collègue Eugène Diomi Ndongala est en prison depuis quatre mois. C’est du harcèlement ou bien c’est de la victimisation de la part de tous ceux qui font du bruit autour de cette affaire ?
Je parlerais plutôt d'acharnement. Diomi Ndongala a été condamné à la résidence surveillée. On ne comprend pas très bien comment il se retrouve dans la prison de Makala. Et là, on nous dit qu’il est sérieusement malade et qu'il ne reçoit pas de soins. Tout cela est inquiétant.
Est-ce que la reprise des combats dans l’Est est un sujet qu’il faudra aborder si ces concertations nationales voient le jour ?
Bien évidemment. J'avais dit que les discussions de Kampala aller faire « pschitt ». Un membre du gouvernement s’était empressé de me répondre à l‘époque. Mais on a vu avec la suite des évènements, rien n’a abouti jusqu’à ce jour, à Kampala. Il faut traiter la cause. Le problème congolais est un problème politique profond qui doit être réglé par un dialogue politique.
Samy Badibanga: L’objectif républicain, oui bien évidemment. Mais il y a quand même la forme qui doit être respectée et les conditions.
Quelles conditions justement ?
Pour nous, cette initiative vient de l’accord d’Addis-Abeba, et de la résolution 20-98 du Conseil de sécurité. Donc si nous partons du principe que c’est un dialogue, il aurait fallu mettre à contribution les différentes composantes : majorité, opposition et la société civile. Le pouvoir a déjà fixé l’ordre du jour. Ils ont notamment désigné ceux qui doivent présider à ces concertations. Ils ont déterminé le cadre et le format. Il n’y a plus grand-chose à faire.
Qu’est-ce qui ne vous convient pas ? Est-ce le présidium ? Est-ce l’ordre du jour ?
On aurait préféré participer à l’organisation même de ce forum. C’est-à-dire choisir ensemble ceux qui vont désigner le forum, fixer ensemble l’ordre du jour. Et puis, il y a des principes majeurs qu’il fallait déjà dégager à ce stade, notamment celui de la consensualité concernant les résolutions qui doivent être prises pendant le dialogue.
Et êtes-vous d'accord pour avoir les présidents Aubin Minaku et Léon Kengo wa Dondo à la tête de ce présidium?
Ce n’est pas une question d’être d’accord sur les personnes, c’est la forme, c’est la manière dont cela a été décidé. C’est cela le problème.
C'est la résolution 20-98 des Nations unies qui rend ce dialogue obligatoire vu les engagements qui ont été pris dans les accords d’Addis-Abeba. Au point 4 et au point 5, on invite l’envoyé spécial pour les Grands Lacs, en collaboration avec le représentant spécial du secrétaire général en RDC et vice et versa, à diriger, coordonner, superviser et évaluer les engagements nationaux et internationaux faits par les Etats signataires de l’accord d’Addis-Abeba. Vous comprenez très bien qu’ils sont partie prenante à ce dialogue. Et nous ne comprenons pas le fait qu’il ne soit pas pris en compte leur présence et leur rôle dans ce dialogue. Et puis il faut aussi prendre en compte le fait que nous avons une grosse crise de confiance aujourd’hui au Congo. Donc nous avons effectivement besoin de la communauté internationale pour jouer un rôle de facilitation.
Si le président Denis Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville était facilitateur, ce serait de l’ingérence, dit le président de l’Assemblée Nationale...
Pas forcément, parce que s’il vient, ce serait à la demande de la République démocratique du Congo. Mais on peut choisir quelqu’un qui ait en tout cas ce gabarit pour pouvoir le faire.
Et vous n’abandonnez pas l’espoir que l’Irlandaise Marie Robinson puisse jouer un rôle de facilitateur ?
Ce n’est même pas un souhait, cela figure dans la résolution 20-98 des Nations unies.
Quand Aubin Minaku promet de respecter la Constitution, est-ce que vous le croyez ?
C’est bien que maintenant on puisse le dire, mais j’aurais préféré que le concerné le dise lui-même. Cela aurait été un signal fort pour la suite des évènements.
Quand vous dites « le concerné ». A qui pensez-vous ?
A Kabila bien évidemment.
Vous auriez souhaité qu’il dise quoi ?
Qu’il dise très clairement qu’il allait respecter l’article 220 de la Constitution et qu’il n’allait pas tenter de le modifier. Pour l'heure, la Constitution fixe le mandat présidentiel à 5 ans renouvelable une fois, et elle est complètement verrouillée. La Constitution ne donne aucune possibilité pour que cet article soit modifié et qu’on puisse passer à un troisième ou à un quatrième mandat.
Donc pour vous, il n’est pas question de toucher à l’article 220 ?
Absolument pas. Vous savez, il y a deux types de politique. Vous avez l’homme politique et l’homme d’Etat. L’homme politique cherche à rester au pouvoir et l’homme d’Etat, par contre, cherche à entrer dans l’Histoire.
Et de ce point de vue, avez-vous des inquiétudes ?
Nous avons plutôt des appréhensions parce qu’on voit qu’il y a une agitation autour de cette question. Il y a différents acteurs qui sont en train d’en parler pour le moment.
Des acteurs de la majorité ou de l’opposition ?
Surtout les acteurs de la majorité. Les acteurs de l’opposition parlaient pour dire qu’il n’était pas question de toucher à l’article 220.
Votre collègue Eugène Diomi Ndongala est en prison depuis quatre mois. C’est du harcèlement ou bien c’est de la victimisation de la part de tous ceux qui font du bruit autour de cette affaire ?
Je parlerais plutôt d'acharnement. Diomi Ndongala a été condamné à la résidence surveillée. On ne comprend pas très bien comment il se retrouve dans la prison de Makala. Et là, on nous dit qu’il est sérieusement malade et qu'il ne reçoit pas de soins. Tout cela est inquiétant.
Est-ce que la reprise des combats dans l’Est est un sujet qu’il faudra aborder si ces concertations nationales voient le jour ?
Bien évidemment. J'avais dit que les discussions de Kampala aller faire « pschitt ». Un membre du gouvernement s’était empressé de me répondre à l‘époque. Mais on a vu avec la suite des évènements, rien n’a abouti jusqu’à ce jour, à Kampala. Il faut traiter la cause. Le problème congolais est un problème politique profond qui doit être réglé par un dialogue politique.
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