Dans
la sous-région des Grands Lacs africains, l’instabilité porte une signature : le
duo Kagame-Museveni.
Depuis 1996, la RDC s’est transformée en champ d’exécution
d’une stratégie existentielle pour ces deux régimes. Recrutés par des puissances
d’argent du monde, les présidents rwandais et ougandais sont convaincus que le
développement de leurs pays respectifs passe par la déstabilisation systématique
de la RDC. L’évacuation de Kagame et Museveni inaugurerait une nouvelle ère dans
la sous-région.
Contrairement
aux allégations véhiculées sur les antennes de la CNN par le président rwandais,
Paul Kagame, la RDC ne représente nullement un problème autant pour le Rwanda
que pour les Grands Lacs. Bien au contraire, c’est la RDC qui est victime des
velléités belliqueuses de deux voisins de l’Est, à savoir le Rwanda et
l’Ouganda.
Ce sont eux le vrai problème de la sous-région. Depuis 1996, Kagame
et Museveni font de la déstabilisation de la RDC l’essentiel de leur stratégie
existentielle. Qu’aujourd’hui Kagame fasse de la RDC un problème pour son pays,
c’est le scénario-type d’un voleur qui crie au voleur.
Dans la
sous-région des Grands Lacs africains, l’instabilité porte une signature : le
duo Kagame-Museveni. Depuis 1996, la RDC s’est transformée en champ d’exécution
d’une stratégie existentielle pour ces deux régimes.
Recrutés par des puissances
d’argent du monde, les présidents rwandais et ougandais sont convaincus que le
développement de leurs pays respectifs passe par la déstabilisation systématique
de la RDC.
La
déliquescence du géant zaïrois enclenché par le Maréchal Mobutu, suite à son
refus d’instaurer une vraie démocratie issue de la Conférence nationale
souveraine, a donné libre cours à cette entreprise d’une autre époque. Flairant
de bonnes affaires, le duo a sauté sur l’occasion pour non seulement dépecer le
géant, mais aussi pour piller de manière éhontée ses ressources naturelles. A
travers ce mécanisme, les deux hommes ont pu incarner les interlocuteurs tant
recherchés de la maffia internationale.
Ce
faisant, ils tentent depuis deux décennies de faire de la RD Congo un espace de
non-Etat. Soutenus dans leur aventure militaro-mercantiliste par
l’administration Clinton. Quid ?
Pour
faire amende honorable après le génocide rwandais de 1994- qu’ils n’ont pas pu
anticiper ni empêcher -le monde occidental en général et, en particulier
Washington et Londres, se sont retrouvés dans une situation où ils ne pouvaient
rien refuser à Paul Kagame. La culpabilité aidant. Le nouvel homme fort de
Kigali bénéficie d’un feu vert pour réaliser sa première invasion « officielle »
de la RDC. Le mobile passait bien à l’époque dans l’opinion internationale : il
faut traquer et neutraliser les Interahamwe et autres FDLR considérés comme des
génocidaires.
Les
conséquences sont connues : des Hutu ont été massacrés sans distinction d’âge ni
de sexe et enterrés dans des fosses communes. Des centaines de Congolais sont
tombés au passage de ce tsunami signé APR (Armée patriotique rwandaise) qui
bénéficiait à l’époque de l’appui de l’AFDL, sa propre création à laquelle il
avait donné une coloration congolaise. Des rapports faits en son temps par
entre autres par les Roberto Garreton, Koffi Amega et autres envoyés spéciaux de
l’Onu en RDC ont été étouffés par Kigali et ses parrains.
Cette
situation d’impunité a poussé le tandem Kagame-Museveni à poursuivre la sale
besogne de déstabilisation du Congo. Ils ont opté pour la création cyclique des
seigneurs de guerre et des groupes armés dans la partie orientale du pays. De
l’AFDL au M23 en passant par le RCD et le CNDP, l’on retrace facilement
l’étirement du cordon ombilical. A moins d’être aveugle ou amnésique. Pour tous
les Congolais en éveil, il n’est plus l’ombre d’un doute sur les visées
prédatrices de l’ancrage rwando-ougandais sur le territoire congolais. Le
rapport Mapping de l’Onu de 2010 en dit long.
Aussi
fins soient-ils, Paul Kagame et Yoweri Museveni finissent toujours par être
maladroits. Sous-traitants des bandits de la haute finance internationale,
friands de matières premières rares que regorge l’Est de la RDC, le couple
Kigali-Kampala se démène comme diable dans un bénitier pour ne pas lâcher du
lest. Pourquoi ? Parce que, subsidiairement à l’œuvre déstabilisatrice se cache
une tentative de re-dimensionnement des frontières dans la sous-région des
Grands Lacs. Dans leur calcul, les fossoyeurs de l’ex-Colonie belge espèrent
étendre les espaces territoriaux de leurs pays.
AFDL, la première agression
Les
faits sont têtus. Raison pour laquelle il est difficile de falsifier l’Histoire.
A l’époque, les régimes de Kigali et de Kampala ont revendiqué, avec une
arrogance insolente, la paternité de l’AFDL. Ils en ont fait un motif de fierté
en laissant entendre qu’il s’agissait d’accompagner un mouvement
politico-militaire épris de démocratie. Ils ont parlé avec emphase du
recrutement des acteurs et de l’organisation de l’invasion de la RD Congo afin
d’y chasser le dictateur Mobutu.
A cette
époque, un consensus, interne et externe, était trouvé pour mettre un terme aux
agissements du Maréchal Mobutu. Le clan Clinton y a joué un rôle de premier
ordre. C’est le cas de Mme Jendayi Frazer, alors sous secrétaire d’Etat
américain chargée des questions africaines, aujourd’hui femme d’affaires liée à
une structure très intéressée au commerce de minerais dans les Grands
Lacs.
Placé à
la tête de l’AFDL, Laurent-Désiré Kabila, a joué le jeu tout en ayant son propre
agenda et sa propre compréhension de la libération. C’était un nationaliste
indécrottable. Sous la poussée de l’opinion interne LD Kabila n’a pas tardé de
renvoyer ces envahisseurs afin de permettre aux Congolais de prendre leur destin
en mains, en toute liberté. Invité à l’époque à définir l’AFDL, Laurent-Désiré
Kabila n’y est pas allé sur le dos de la cuillère. Selon lui, la coalition était
« un conglomérat d’aventuriers et d’opportunistes ».
Il avait
franchi le Rubicon et payé de sa vie. On lui a trouvé des successeurs.
Malheureusement pour nos agresseurs, l’appétit glouton entretenu par le pillage
des ressources de la RDC leur a fait oublier de protéger la couverture
officielle. Ils se sont affrontés à Kisangani (Province Orientale) en
2000.
On a
appelé cela « la guerre de six jours ». Elle s’est déroulée du 5 au 10 juin
2000. Tout à coup, l’opinion internationale s’est rendue à l’évidence que la
neutralisation des FDLR, réfugiés sur le territoire congolais depuis 1994,
n’était pas l’objectif opérationnel majeur des troupes rwandaises et
ougandaises.
La série continue
Le RCD
ayant intégré les institutions avec cadres et populations, à dessein, un noyau a
survécu sous le label CNDP. Quelque temps seulement après. Entretenu par Kigali,
cette survivance du RCD a commis, elle aussi, des exactions terrifiantes. Tombé
en disgrâce auprès de Kagame, le leader du CNDP a été soustrait de la
circulation. Il passe des jours paisibles… au Rwanda !
En
échange, Kigali avait imposé à Kinshasa un criminel de guerre en remplacement de
Laurent Nkunda. Il s’agit de Bosco Ntaganda, nommé général de l’armée. Il a
trôné durant quelques années à la tête d’un commandement parallèle au Nord-Kivu.
Le démantèlement du commandement parallèle risquait de mettre en mal
l’entreprise de prédation et d’annexion des territoires. D’où, la naissance du
M23.
Les
preuves documentées apportent la démonstration d’une implication avérée de
Kagame et de Museveni dans la déstabilisation de leur voisin qu’ils veulent
maintenir dans l’état d’un géant aux pieds d’argile.
Le vrai problème
Kampala
et Kigali ne sont pas de modèles de démocratie, encore moins de respect de
droits de l’Homme. Des opposants sont tous en prison ou en exil, des
journalistes muselés. Les élections pluralistes n’existent pas. Kagame et
Museveni remportent à des taux staliniens, des élections monocolores. Plutôt que
de reprendre leurs compatriotes vivant en exil au Congo, Kagame et Museveni les
entretiennent pour justifier des incursions prédatrices en territoire congolais.
Leurs mensonges sont grossiers. Ils figurent sur la liste des pays exportateurs
des minerais ne se retrouvant pas dans leurs sous-sols.
Se
dévoilant, ils se permettent de fustiger la gouvernance et le leadership en RD
Congo. Cela s’appelle « immixtion dans les affaires internes d’un voisin
».
Bref, le
problème dans les Grands Lacs n’est pas le Congo, mais Kagame et Museveni. Les
peuples rwandais et ougandais qui sont otages de ces deux personnalités,
aspirent à la démocratie, au bien-être construit sur le travail et la justice et
non sur la prédation qui donne l’impression d’une satisfaction factice.
Aussi,
l’évacuation de Kagame et Museveni inaugurerait une nouvelle ère dans la
sous-région, avec des dirigeants déterminés à assurer le développement de leurs
pays par le travail juste en lieu et place des guerres hégémoniques à répétition
sur fonds de prédation.
[Le
Potentiel]
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