mercredi 9 janvier 2013
Placé sur la liste « Terroristes » par le Trésor américain
(L'Avenir Quotidien 09/01/2013)
*Le Département du Trésor a placé sur sa liste noire, le Mouvement du 23 Mars (M23) et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), affirmant que ces 2 groupes armés opérant dans l’Est de la RDC ont commis des « crimes graves », dont l’utilisation d’enfants, dans le conflit se déroulant en RD Congo.
* Pendant qu’il devait être sanctionné au même titre que le M23 pour son soutien avéré à ces terroristes, le Rwanda a été une fois de plus ménagé. Il devra tout simplement mettre fin à son aide au M23 et prendre des mesures contre toutes formes de soutien aux groupes armés congolais *Entre-temps, le M23 a décrété hier à Kampala un cessez-le-feu unilatéral. En franchissant le rubicon, les rebelles pros rwandais ont quand même écouté la voix de la raison, parce qu’ils vont reprendre les négociations. Mais ils oublient que ce cessez-le-feu ne sera pas effectif, dans la mesure où il ne concerne qu’une seule partie Le Département du Trésor américain a annoncé la semaine dernière avoir pris, ce qu’il considère comme étant, des « sanctions sévères » contre deux groupes terroristes accusés d’être à la base de la violence et de l’instabilité dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Le Département a placé sur sa liste noire, le Mouvement du 23 Mars (M23) et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), affirmant que ces 2 groupes armés opérant dans l’Est de la RDC ont commis des « crimes graves », dont l’utilisation d’enfants, dans le conflit se déroulant en RD Congo. « Ces crimes, qui comprennent le recrutement, ainsi que le meurtre, la mutilation et la violence sexuelle, violent le droit international mais sont présentement à la base de la formation de ces groupes », a affirmé le Département du Trésor dans un communiqué. La rébellion du M23 a commencé en avril 2012 lorsque des miliciens, qui avaient été réintégrés dans les forces armées de la RDC, s’étaient mutinés. Le groupe rebelle a depuis pris le contrôle d’une vaste région de l’Est de la RDC, riche en ressources minérales, et avait même, en novembre, pris Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, avant de se retirer par la suite pour entamer des négociations avec le gouvernement. Les FDLR sont dirigées par des Hutus rwandais impliqués dans le génocide rwandais de 1994. Le Département du Trésor a rajouté que les hauts gradés de ces deux groupes, M23 de Bosco Ntaganda et les FDLR de Sylvestre Mudacumura, sont recherchés par la Cour Pénale Internationale. « Les deux groupes ont recruté et utilisé activement des enfants dans les conflits armés », a déclaré M. David Cohen, le sous-secrétaire d’Etat au Trésor chargé du renseignement financier et de la lutte contre le terrorisme. « Ils sont coupables d’horribles violences vis-à-vis de la population civile en RDC, et ils ont utilisé leurs ressources pour annihiler les efforts de paix dans la région. » Dernièrement, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda avaient été rajoutées sur la liste des terroristes du Département d’Etat. Le M23 avait également été pointé sur cette liste notamment pour contrebande d’armes et d’équipements militaires ayant directement contribué à la poursuite du conflit, a indiqué l’agence. « Les Etats-Unis se sont engagés à travailler avec la communauté internationale pour mettre fin à la violence perpétrée contre les enfants en RDC et de trainer en justice les responsables de ces atrocités », a déclaré M. Cohen. « Nous exhortons également le Rwanda à mettre fin à son aide au M23 et de prendre des mesures contre toutes formes de soutien aux groupes armés congolais », a-t-il ajouté. Il sied de souligner qu’à la fin du mois de décembre, le Comité des sanctions pour la RDC du Conseil de sécurité avait ajouté des responsables du M23 et des FDLR à sa liste de personnes interdites de voyager et dont les avoirs doivent être gelés, tandis que le Conseil de sécurité et le gouvernement américain avait imposé des sanctions à plusieurs dirigeants des deux groupes. Rien pour le Rwanda Pendant qu’il devait être sanctionné au même titre que le M23 pour son soutien avéré à ces terroristes, le Rwanda a été une fois de plus ménagé. Il devra tout simplement mettre fin à son aide au M23 et prendre des mesures contre toutes formes de soutien aux groupes armés congolais. A l’allure où vont les choses, certains observateurs se demandent, à quand les sanctions exemplaires contre le Rwanda ? Car en réalité, tous les groupes armés qui pullulent l’Est de la Rd Congo ont été crées par le Rwanda. Comme pour dire que s’il y a un pays qui doit être sanctionné, c’est le Rwanda pour lequel les experts des Nations Unies, sans oublier différentes ONG et médias ont brandi plusieurs preuves irréfutables à la charge du Rwanda. Prochainement, si la Communauté internationale qui veut à tout prix aider la Rd Congo à sortir de cette situation ne sait pas prendre des sanctions fermes à l’encontre de ce pays agresseur, il ne sert à rien de continuer à tromper la vigilance des congolais en adoptant des sanctions qui n’auront aucun impact dans la vie de ce groupe rebelle qui ne fait que narguer le Gouvernement de la Rd Congo et la Communauté internationale. Un cessez-le-feu pour rire Selon la BBC qui donne cette information, les rebelles du M23 ont décrété mardi un cessez-le-feu unilatéral au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Ce geste intervient avant la reprise attendue à Kampala de pourparlers de paix avec le gouvernement de Kinshasa. En franchissant le Rubicon, les rebelles pros rwandais ont quand même écouté la voix de la raison, parce qu’ils vont reprendre les négociations. Mais ils oublient que ce cessez-le-feu ne sera pas effectif, dans la mesure où il ne concerne qu’une seule partie au conflit. « Nous sommes pour la paix (...) aujourd’hui, nous déclarons que nous sommes en état de cessez-le-feu », a dit François Rucogoza, secrétaire exécutif du M23, lors d’une conférence de presse dans la capitale ougandaise. « Nous poursuivrons les négociations même en cas de refus du gouvernement de signer un accord de cessez-le-feu », a-t-il ajouté. Le M23 avait demandé la semaine dernière que le gouvernement de RDC décrète un cessez-le-feu, en préalable à toute reprise des négociations.
Kinshasa a répondu avec méfiance à la trêve annoncée par le groupe rebelle. « Nous ne pensons pas qu’il faut voir cela comme une concession de la part de gens qui ont tendance à ne pas faire ce qu’ils disent... Nous voulons savoir pourquoi ils ont fait cette annonce », a déclaré Lambert Mendé, porte-parole du gouvernement congolais.
« Nous prenons acte du fait que ce groupe de Congolais auquel le gouvernement n’a jamais déclaré la guerre, et qui s’était mis à tuer des Congolaises et des Congolais pour une revendication sur laquelle nous voulons parler avec eux à Kampala, décide de ne plus tuer des Congolaises et des Congolais », a ajouté Lambert Mendé. Le M23 s’était retiré de la ville de Goma, dans l’est de la RDC, le mois dernier, sous la pression régionale, mais le premier round de négociations à Kampala, sous l’égide de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, avait dégénéré en menaces et récriminations.
S’inspirer de la Centrafrique
Dans une déclaration faite sur certains médias périphériques, le Bishop Runiga disait à quiconque voulait l’entendre que son mouvement rebelle comptait s’inspirer de l’expérience de la Séléka en République Centrafricaine. En effet, ces rebelles ont avancé comme un couteau dans le beurre, ne rencontrant aucune résistance, avant la signature d’un cessez-le-feu avec le Gouvernement de François Bozizé. En plus, la rébellion Séléka a à ce jour conquis pratiquement les 80% du territoire Centrafricain.
En quelque sorte, le Bishop Runiga se reprochait d’avoir accepté que ces rebelles se retirent de la ville de Goma, d’autant qu’en Centrafrique, les négociations ont lieu sans que les rebelles aient bougé d’un seul iota. Avec cette position très avantageuse, la Séléka a même revue ses revendications à la hausse, exigeant même le départ de François Bozizé. Une revendication à laquelle ce rebelle n’est pas prêt à céder.
Ce que Runiga n’a pas compris, son M23 a été placé par le Département du Trésor américain dans le groupe très fermé des mouvements « terroristes ». En tant que tel, il est non seulement inadmissible d’envisager une quelconque négociation avec lui, mais aussi la Force internationale neutre qui est annoncée pour bientôt a reçu pour mission de neutraliser le M23, les FDLR et d’autres groupes rebelles, sans oublier la protection de la frontière commune.
L’Avenir
© Copyright L'Avenir Quotidien
Visiter le site de: L'Avenir Quotidien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire