(L'Avenir
Quotidien 09/01/2013)
*Les deux députés nationaux ont été invalidés hier par
l’Assemblée nationale qui siégeait à huis clos. Il est reproché à Roger Lumbala
d’avoir embrassé le Mouvement rebelle du 23 mars 2009, acceptant de ce fait
d’aller en guerre contre son propre pays et de tuer la même population qui a
fait de lui député national. Tandis que Diomi Ndongala a été invalidé pour
permettre au Procureur général de la République d’ouvrir des poursuites
judiciaires contre lui, accusé de viol sur mineures.
*Pour sa part, le
parti politique dénommé « Rassemblement congolais pour la démocratie nationale »
(RCD/N), appartenant à Roger Lumbala, a été dissous par un arrêté du ministre de
l’Intérieur, et interdit de fonctionner sur toute l’étendue du territoire
national.
Le vote auquel les députés nationaux sont arrivés hier mardi ne
pouvait en aucun cas surprendre. En effet, saisi par le Procureur général de la
République qui avait sollicité la levée des immunités parlementaires des députés
Roger Lumbala et Eugène Diomi Ndongala, l’Assemblée nationale se devait, tout en
respectant la loi en la matière, examiner cette question brûlante de l’heure
afin de permettre à l’organe de la loi d’initier des poursuites judiciaires en
leur encontre.
C’est ainsi que le huis clos a été décrété, conformément
au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Et à l’issue du vote, les deux
députés nationaux ont été invalidés, ce qui va permettre au PGR d’avoir les
mains libres pour les poursuivre en justice.
Le cas Roger
Lumbala
Comme nous n’avons jamais cessé de le démontrer, la visite de
Roger Lumbala dans les pays accusés de soutenir les rebelles du M23 a été la
goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il aura par son comportement énervé le
Gouvernement de la République qui l’a de ce fait soupçonné être de mèche avec
les rebelles du M23. Et c’est maintenant que d’aucuns comprend que ce qui arrive
au député national Lumbala n’a rien de hasardeux.
Il s’agit bien d’une
personne habituée d’aller en guerre contre son propre pays et de tuer ses
propres électeurs, pourvu des mains obscures lui tendent quelques billets de
banque ou qu’on lui promette un poste ministériel lors des négociations. C’est
ainsi qu’il est là où l’on parle de partage du gâteau, mais jamais là où l’on
parle développement de la Rd Congo.
Comme nous venons de le démontrer, le
Gouvernement qui l’avait accusé d’être de mèche avec les terroristes du M23 ne
s’était pas trompé, parce que l’évolution des événements lui a totalement donné
raison. Où sont passés alors ceux qui tentaient de le défendre bec et ongles ?
C’est ainsi que le Procureur général de la République était sollicité pour
initier des poursuites judiciaires à son encontre pour haute
trahison.
Mais, comme il fallait se référer à la procédure prévue à cet
effet par la Constitution de la République, il revenait à l’Assemblée nationale
de se réunir afin de lever l’immunité de l’intéressé pour permettre au PGR de le
poursuivre. C’est l’essentiel du vote auquel sont arrivés hier les députés
nationaux qui siégeait à huis clos. Un huis clos exigé par rapport à la
complexité du dossier.
Car, selon les sources proches de l’Assemblée
nationale, même certains députés de l’Opposition n’ont pas du tout approuvé le
comportement de leur collègue, qui a préféré abandonner le débat parlementaire
au profit des armes. Donnant ainsi raison à ceux qui prédisaient ce comportement
dans le chef de l’élu de Mbuji-Mayi.
Pour ce faire et étant donné que ses
immunités ont déjà été levées, il revient au PGR de lancer un mandat d’arrêt
international. Dans ce cas, tous les pays au monde qui ont signé avec la Rd
Congo les accords de réciprocité, devront mettre la main sur Roger Lumbala et le
transférer à Kinshasa pour qu’il réponde des faits mis à sa charge. En
choisissant d’opérer aux côtés du M23, on estime que Roger Lumbala s’était bien
informé pour savoir qu’il s’agit d’un mouvement politique constitué des
terroristes recherchés par la Cour pénale internationale (CPI).
Diomi
Ndongala en difficulté
Il vous souviendra que lors de sa séance plénière
du 18 octobre 2012, l’Assemblée nationale avait décidé de mettre en place une
commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire du Procureur Général de
la République aux fins d’obtenir la levée de l’immunité parlementaire de
l’honorable Eugène Diomi Ndongala Nzo Mambu.
Diomi Ndongala n’est pas à
son premier cinéma sachant bien la gravité des faits mis à sa charge. Dans la
nuit de son forfait, le député Diomi Ndongala avait pris la poudre d’escampette
en se réfugiant dans son Bas-Congo natal, échappant ainsi à la procédure de
flagrance. Alors que sa famille politique aussi bien que biologique accusait le
régime en place de museler l’opposition qu’il incarnait, Eugène Diomi Ndongala a
attendu l’arrivée de François Hollande en RD Congo pour
réapparaître.
Barbu, moustachu, le fugitif est nanti d’une santé de fer
sur la route du Bas-Congo. Son seul but était de présenter une fiction dont
lui-même est l’acteur principal : qu’il a été relâché par les services de
sécurité qui le gardaient dans un lieu tenu secret, sous prétexte de la pression
du président français.
Invité à la commission pour présenter sa version
des faits après celle du Procureur Général de la République du haut de la
tribune de l’Assemblée, et celle du Premier Avocat Général Mupier sur la
dénonciation des faits infractionnels commis dans la soirée du 26 au 27 juin
2012, dont le Parquet Général a ouvert un dossier judiciaire, il ressort que le
député national Eugène Diomi Ndongala qui devrait éclairer la Commission n’a pu
se présenter en personne. Il a plutôt chargé ses conseils de présenter ses
excuses aux membres de ladite commission en justifiant son absence pour des
raisons de santé.
La présentation de la version des faits de ses avocats
conseil n’a pas convaincu la majorité de la commission spéciale. En lieu et
place de convaincre la Commission, les avocats de Diomi Ndongala se sont plutôt
illustrés contre un député membre de la commission de se déporter car,
disaient-ils, il est un concurrent de taille de leur client dans la
circonscription électorale de la Funa, étant donné qu’il se serait distingué
particulièrement dans cette affaire, en l’espèce tantôt comme parent ou parrain
des demoiselles victimes présumées, tantôt comme mentor du prétendu père des
victimes ; puis le même député dans ses nombreuses prestations médiatiques
aurait fait preuve d’une inimitié avérée à leur client.
Il est vrai que
quand on ne possède pas d’arguments solides, on verse dans des spéculations
tendant à obscurcir l’affaire. Les avocats conseils de Diomi Ndongala, en lieu
est place d’attaquer le taureau par les cornes, ils se sont versés dans le
juridisme. Pour eux, à cause du non respect des articles 107, 109 et 151 de la
Constitution, par le Bureau de l’Assemblée nationale, Eugène Diomi Ndongala a
décidé de saisir la Cour Constitutionnelle, d’une requête en
inconstitutionnalité du réquisitoire du Procureur Général de la République et
invite, par conséquent la Commission à surseoir à l’examen de la pertinence du
réquisitoire du Ministère public en attendant l’arrêt de la Cour Suprême de
Justice saisie à cet effet.
Son refus de répondre devant ses collègues
aux préoccupations exprimées afin de mieux comprendre les tenants et les
aboutissants de l’affaire et appréhender la pertinence ou non de la demande de
l’autorisation des poursuites sollicitées par le Parquet Général de la
République. La démarche réelle du député Eugène Diomi Ndongala est de tirer en
longueur l’affaire jusqu’à la fin de la législature et de continuer à jouir des
immunités sans pour autant siéger valablement. C’est une manœuvre dilatoire bien
connue.
La démarche qui a été enclenchée hier à l’encontre de l’ex-député
Diomi Ndongala est donc légale et elle va ainsi lui permettre de se mettre à la
disposition de la justice congolaise qui lui reproche le viol sur enfants
mineures. Ceci pour dire que dans quelques jours, Diomi Ndongala devra être
convoqué par le PGR afin de répondre de ces faits graves et dérangeants pour un
homme de sa trempe. Le RCD/N interdit
Nous apprenons, au moment de
boucler la présente édition, que le ministre de l’Intérieur, Décentralisation et
Affaires Coutumières, Richard Muyej Mangez a dissous par arrêté ministériel le
parti politique dénommé « Rassemblement congolais pour la démocratie national
(RCD/N). Par voie de conséquence, il est interdit de fonctionner sur toute
l’étendue du territoire national.
Roger Lumbala qui s’est affiché aux
côtés du M23 et qui a même été nommé vice-président de la délégation de ce
mouvement terroriste aux négociations de Kampala, devra désormais se contenter
de ce nouveau parti politique (le M 23) qui lui convient très bien. Ainsi, il a
désormais carte blanche pour continuer à massacrer les congolais comme il l’a
fait à Mambasa et partout où il est passé avant les fameux accords de Sun City.
Mais, il doit savoir que cette attitude ne restera pas impunie durant tout le
reste de sa vie. Tôt ou tard, il sera arrêté pour répondre de ses
actes.
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