4 janvier 2013
Omar el-Béchir le 12 mars 2012 à Khartoum ©AFP
ADDIS ABEBA (AFP) - (AFP)
Les présidents soudanais, Omar el-Béchir, et sud-soudanais, Salva Kiir, se sont retrouvés vendredi à Addis Abeba pour tenter de relancer des accords au point mort depuis leur signature en septembre et discuter des graves différends qui les opposent depuis la partition du Soudan.
Les deux dirigeants sont arrivés en fin d’après-midi dans la capitale éthiopienne, avant d’entamer des discussions, chacun leur tour, avec les médiateurs : le Premier ministre Hailemariam Desalegn et l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, selon des diplomates et une journaliste de l’AFP.
Le chef de la délégation sud-soudanaise, Pagan Amum, a précisé qu’une rencontre était prévue dès vendredi soir entre les deux chefs d’Etat et qu’elle se poursuivrait "dans la matinée".Aucune communication n’était attendue sur la rencontre Kiir-Béchir dès vendredi soir.
Le sommet a été maintenu en dépit de nouvelles accusations de l’armée de Juba, qui a affirmé jeudi que les forces de Khartoum l’avaient attaquée la veille dans la zone frontalière de Raja, située au nord-ouest du Soudan du Sud, dans l’Etat du Bahr el-Ghazal occidental.
Ces accusations sont susceptibles de raviver les tensions entre Juba et Khartoum, qui se sont livré des décennies de guerres civiles dans le passé et entretiennent des relations difficiles depuis l’accès à l’indépendance du Sud en juillet 2011.
En 2005, un accord de paix avait été signé, qui avait mis fin aux longues années de guerre et allait déboucher sur la partition du Soudan.
Mais il a laissé en suspens de nombreux contentieux, dont le partage des ressources pétrolières, le tracé frontalier, le statut des ressortissants de chaque Etat sur le territoire de l’autre ou l’avenir de la zone frontalière d’Abyei.
Pressions internationales
Les tensions nées de ces différends ont dégénéré en graves combats frontaliers au printemps 2012, laissant craindre une reprise d’un conflit à grande échelle.Depuis, la communauté internationale fait pression pour que les deux pays règlent l’ensemble de leurs litiges.
En septembre, MM.Béchir et Kiir s’étaient mis d’accord sur les modalités de reprise de la production pétrolière du Soudan du Sud, dont l’exportation dépend des oléoducs du Nord et dont l’arrêt par Juba depuis janvier 2012, après un désaccord avec Khartoum, a mis les économies des deux pays à genoux.
Ils avaient aussi décidé la mise en place d’une zone-tampon démilitarisée à leur frontière commune.Mais la production pétrolière n’a toujours pas repris et la délimitation de la zone-tampon continue de poser problème.
Les positions restent également figées sur Abyei, une zone grande comme le Liban que se disputent les deux pays.
Vendredi soir, le négociateur en chef du Soudan du Sud s’est dit "confiant" dans la capacité des deux parties à mettre en oeuvre les accords de septembre, ajoutant qu’Abyei et la démarcation de la frontière seraient au coeur des discussions du nouveau sommet d’Addis.
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a encouragé les deux dirigeants "à traiter de manière décisive tous les problèmes en suspens", parmi lesquels "la sécurité, la délimitation de la frontière et le statut final" d’Abyei.
La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a, elle, émis l’espoir que ce sommet permette "aux deux présidents de s’accorder sur les voies et moyens les meilleurs pour surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des Accords historiques" signés en septembre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire