jeudi 31 janvier 2013
Après le report sine die de la signature d’un accord-cadre à Addis-Abeba. L’ONU à la recherche d’un consensus
(L'Avenir Quotidien 30/01/2013)
*Les Nations Unies veulent mettre en place une « unité d’intervention » rapide des soldats africains. Leur nombre est estimé à un peu plus de deux mille hommes, chargés de traquer les groupes armés à l’Est de la RDC.
En outre, le Conseil de sécurité vient de donner au Secrétaire général des Nations Unies le feu vert pour le déploiement des drones toujours dans région. Ces avions sans pilote devraient contribuer à surveiller les mouvements des groupes armés dans cette partie du pays.
*Pour le général Babacar Gaye, Conseiller militaire de Ban Ki-moon, les Nations Unies sont plutôt à la recherche d’un consensus pour trouver une solution par rapport à la situation qui prévaut actuellement dans le Kivu. *Depuis le rapport Brahimi, les Nations Unies considèrent qu’il faut la combinaison de plusieurs choses pour gérer une situation complexe. Il faut d’abord un mandat du Conseil de sécurité, il faut en suite des ressources financières qui doivent se traduire en capacités militaires, il faut enfin une volonté des Etats membres.
Après le report sine die de la signature d’un accord-cadre pour la paix et la sécurité en Rd Congo qui avait pour mission de remédier aux causes profondes des violences récurrentes dans cette zone le 28 janvier dernier, Babacar Gaye, Conseiller militaire de Ban Ki-moon, dans une interview réalisée par Maha Fayek de la Radio des Nations Unies à New-York, calme la tempête.
En effet, les Nations Unies veulent mettre en place une « unité d’intervention » rapide des soldats africains. Leur nombre est estimé à un peu plus de deux mille hommes, chargés de traquer les groupes armés à l’Est de la Rdc. En outre, le Conseil de sécurité vient de donner au Secrétaire général des Nations Unies le feu vert pour le déploiement des drones toujours dans région. Ces avions sans pilote devraient contribuer à surveiller les mouvements des groupes armés dans cette partie du pays.
Au sujet de la déclaration selon laquelle la Monusco devrait être remplacée par une force africaine, Babacar Gaye pense qu’il ne voudrait pas faire de commentaire d’autant que dans sa position du Conseiller militaire du Secrétaire général, le commentaire suite à cette déclaration pourrait apparaître comme un début de polémique. Et ce n’est pas du tout ce qu’il faut actuellement. Mais il croit que nous sommes plutôt à la recherche d’un consensus pour trouver une solution par rapport à la situation qui existe actuellement dans le Kivu.
Quant aux renforts qui permettraient à la Monusco de gérer la crise à la frontière entre la Rdc et le Rwanda, le Conseiller militaire de Ban ki-Moon rappelle que depuis le rapport Brahimi, nous considérons qu’il faut la combinaison de plusieurs choses pour gérer une situation complexe.
Il faut d’abord un mandat du Conseil de sécurité, il faut ensuite des ressources financières qui doivent se traduire en capacités militaires, il faut enfin une volonté des Etats membres. « Nous sommes dans un partenariat renforcé entre le Conseil de sécurité, les Etats membres et le secrétariat. Et c’est la combinaison de tous les efforts, de tous les engagements qui va permettre sur le terrain de faire face correctement à la situation. »
Ladsous avait raison
Le Rwanda, qui maintenait longtemps le suspens en refusant le déploiement des drones, a quand même cédé, d’autant que la pression était forte. Et s’agissant de ces drones, Babacar Gaye indique que ce que nous avons surtout retenu, c’est le fait qu’il y ait eu un débat politique qui montre bien que le Secrétaire général adjoint chargé de maintien de la paix, M. Ladsous avait raison de poser cette question parce que la réaction des Etats membres montre bien qu’il s’agit d’une mesure qui doit contribuer à créer la confiance et qui ne peut pas être mise en œuvre valablement si elle n’est pas perçue comme telle. Donc, tout progrès dans ce sens-là est à saluer.
Et au sujet de ces drones, les Nations Unies attendent tout simplement d’avoir une meilleure connaissance de la situation. « Nous en attendons des informations qui vont infirmer et confirmer les différentes présuppositions qu’on ne manque pas de faire, donc c’est une meilleure appréhension de la réalité, c’est ce qu’on attend ».
Concernant les limites de l’utilisation de ces drones à l’instant, il y a aujourd’hui un consensus de leur déploiement. Mais il faut attendre dire que c’est dans le cadre du partenariat qu’ont été évoquées les limites de leur emploi et les avantages que nous allons pouvoir en tirer.
Même si le groupe rebelle semble toujours être actif à Goma, l’ONU pense que pour l’instant, ce qui compte, que les discussions se poursuivent à Kampala, et que des solutions acceptables pour toutes les parties soient trouvées.
Le Mali ou la Rd Congo
En sa qualité de Conseiller militaire, il lui a été demandé s’il y a toujours cette dynamique pour l’Est de la Rdc, ou bien c’est la question du Mali qui prend un peu le pas sur le problème de l’Est de la Rdc Pour lui, la volonté des Etats membres se traduit à travers la présence de leurs contingents sur le terrain et les contingents sont là. Ils protègent les populations en donnant le meilleur d’eux-mêmes et il croit que quelles que soient par ailleurs les crises qui émergent sur d’autres théâtres, les Etats membres qui ont déployé les contingents à la Monusco sont très engagés dans la mise en œuvre du mandat actuel de la Monusco.
Il sied de souligner que Babacar Gaye est rentré du Congo effectivement avec une mission dont il a rendu compte à ceux qui l’avaient mandaté pour le faire. Mais il est également rentré du Congo avec le sentiment que la population notamment à l’Est du pays avait beaucoup trop souffert, et que tout ce qui pouvait être fait pour mettre fin à ces souffrances et qui est du devoir de la communauté internationale, c’est à cela que le bureau des affaires militaires au sein du département du maintien de la paix s’emploie.
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