La presse continue à être rare et
maigre à Kinshasa et à commenter, faute de mieux, des allocutions de
circonstance comme s’il s’agissait de faits politiques de quelque
importance.
Les autres sujets exploités par les journaux
sont l’intégration supposée de Roger Lumbala dans la rébellion du M23, l’arrivée
d’un émissaire de l’UA à Kinshasa, la reprise du dialogue entre le gouvernement
et le patronat congolais.
Messages du Nouvel
An
Le Potentiel reprend aujourd’hui sa parution
et y va de son commentaire sur le message de nouvel an de JKK, sous le titre : «
Joseph Kabila promet un cadre d’échanges dès le début de 2013 ».
« Face à l’épreuve de la guerre, la cohésion nationale a été et demeure la condition de notre survie, le bouclier le plus sûr contre toute velléité de balkanisation et de destruction. La guerre dans laquelle nous sommes entraînés doit être une occasion pour nous unir davantage.», a-t-il déclaré. Après l’année « de défi et de dures épreuves » qu’a été 2012, il a souhaité que « 2013 puisse être une année d’espoir et de succès, une année au cours de laquelle nous pourrons mettre hors d’état de nuire les forces négatives dans notre pays et consacrer à nouveau tous nos efforts à la reconstruction nationale ».
(On ne peut que constater encore
une fois combien les tragiques événements de l’Est font merveilleusement le jeu
du pouvoir.
Ils lui servent à sonner l’appel au grand
rassemblement patriotique autour du drapeau. Le pouvoir compte visiblement
obtenir ainsi, à la faveur d’un sentiment d’urgence, un soutien qu’il ne peut
tirer d’une légitimité démocratique qui lui manque.
Les élections du 28/11/11
ayant donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus, toute autorité
prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de
fait.
C’est peu après les élections, alors que les
commentaires négatifs tombaient de partout, que JKK a brusquement décidé un
retournement des alliances.
De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était
que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que
Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi
et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil
l’opinion congolaise et la communauté internationale.
Mais il ne pouvait
échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant lus qu’au lieu
d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le
faire.
Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en
retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé
volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément,
de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’efforce, maintenant de
profiter. Il lui sera maintenant facile de prétendre que « l’opposition tient le
même langage que le M23 ». NdlR).
L’on apprend par ailleurs par « l’Internet congolais » qu’Étienne Tshisekedi, qui persiste et signe dans son rôle de « président élu » a lui aussi adressé à la nation congolaise son message de vœux pour l’année 2013 !
Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité.
Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de
manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité,
sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu
lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la
« vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière
opération publique et vérifiée par des témoins.
Les chiffres de la CENI ne
s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus.
L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses
observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les
législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires.
Mais la CSJ a
entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est
écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute
autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup
d’état de fait.
Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser,
comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection
et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
Quand les défauts d’une élection prennent des proportions pareilles, il est tout simplement impossible d’en extraire quelque résultat que ce soit. Nonobstant ce fait, Tshisekedi a « rappelé aux congolaises et congolais que le 28 novembre 2011 il avait été élu à la magistrature suprême et que le 23 décembre de la même année il avait prêté serment ».
Comment se fait-il alors que jusque là, il n’avait pas encore l’effectivité du pouvoir? Il répond à la question en rappelant son message du 31 décembre 2011. Le chef de l’état est en même temps commandant suprême des armées. Or, la police et l’armée étaient pris en otage par l’imposture, et celle-ci se cachait derrière ces forces pour gouverner par défi.
Les militaires et les policiers ayant vécu
durant des décennies dans un environnement culturel de soumission aveugle.
Lui-même (Tshisekedi) durant toute l’année 2012, il a mené une grande campagne
d’éducation civique en direction des membres de la police et de l’armée.
Et 2013
sera ainsi une année de libération contre la servitude, pour qu’enfin, la RD
Congo soit « Etat de droit, un Etat Démocratique où régnera une vraie Justice
et une vraie sécurité physique et juridique pour tous ; ça sera le règne de la
bonne gouvernance ; de la lutte permanente contre la corruption et autres
antivaleurs. Un régime basé sur l’Amour du Congo et l’Amour du congolais ; un
régime où toutes les Congolaises et tous les Congolais autour du Président
qu’ils ont élu vont ensemble assurer à leur pays un développement en conformité
avec ses immenses richesses.»
Finances et
affaires
Forum des As titre à la Une «Kabila renvoie
le budget 2013».
JKK a renvoyé le budget 2013 en vue de générer davantage des ressources pour la défense, relève Forum des As. Ce quotidien explique que la loi des finances pour l’exercice 2013 n’a pas été promulguée par le chef de l’Etat pour entrer en application à partir du 1er janvier 2013. A en croire un communiqué du cabinet du Président de la République, Joseph Kabila exige une seconde délibération de la loi des finances en vue de la réadaptation de certaines rubriques pour générer davantage des ressources pour la défense. Les deux chambres étant encore en session extraordinaire, c’est l’occasion pour les députés et sénateurs de se pencher, une fois de plus, sur cette loi des finances, estime Forum des As.
JKK a renvoyé le budget 2013 en vue de générer davantage des ressources pour la défense, relève Forum des As. Ce quotidien explique que la loi des finances pour l’exercice 2013 n’a pas été promulguée par le chef de l’Etat pour entrer en application à partir du 1er janvier 2013. A en croire un communiqué du cabinet du Président de la République, Joseph Kabila exige une seconde délibération de la loi des finances en vue de la réadaptation de certaines rubriques pour générer davantage des ressources pour la défense. Les deux chambres étant encore en session extraordinaire, c’est l’occasion pour les députés et sénateurs de se pencher, une fois de plus, sur cette loi des finances, estime Forum des As.
Le renvoi au Parlement de la loi des finances a contraint le Gouvernement à se réunir le mercredi 2 janvier, pour faire face à l’absence du budget en ce début de l’année conformément aux dispositions de l’article 126 de la Constitution, indique le journal.
L’exercice
budgétaire 2013 étant entamé sans que ce texte ne soit en état d’être mis en
application et dans le but d’assurer la continuité de l’exécution du programme
d’action du Gouvernement, ce dernier a demandé l’ouverture des crédits
provisoires.
La Prospérité s’intéresse à « l’amélioration du
climat des affaires » en RDC avec cet article: « Augustin Matata rassure la
FEC ! ».
Ces dernières semaines la tension est montée entre le gouvernement et le patronat congolais lorsque ce dernier, dans un communiqué de a FEC, a critiqué la « dégradation brutale du climat des affaires ».
Après le désaccord, la tendance est à l’harmonisation entre le
Gouvernement et le secteur privé. Et ce, « grâce à l’implication personnelle
du chef de l’Etat, Joseph Kabila », note ce journal.
La Prospérité
nous informe que le Premier Ministre Matata a reçu, en son cabinet de travail,
une délégation de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) conduite par son
président, Albert Yuma. Cette rencontre fait suite à celle ayant mis autour du
Président de la République, le Gouvernement et le secteur privé où il était
essentiellement question de l’harmonisation des relations entre les deux parties
en vue de l’amélioration du climat des affaires en RDC, a révélé le numéro un du
patronat congolais au journal. Aussi, ‘‘le Premier Ministre a-t-il souhaité qu’on
revitalise un dialogue constructif entre le Gouvernement et le secteur privé. Et
que d’ici le 15 janvier, nous puissions faire un premier rapport au Chef de
l’Etat sur la qualité du dialogue que nous avons repris’’, a déclaré
Albert Yuma. Par ailleurs, les deux parties ont convenu, à l’issue de la
rencontre du mercredi, que tout au long de cette année 2013, elles vont
travailler dans une collaboration parfaite. Après le désaccord, la tendance est
à l’harmonisation entre le Gouvernement et le secteur privé, et désormais, à
chaque fois qu’il va falloir communiquer, cela se fera à travers un communiqué
conjoint Gouvernement et secteur privé, rapporte La
Prospérité.
Est
Le Potentiel reprend certaines analyses qui
relèvent qu’« à l’Est de la RDC, les
opérations de mixage en mars 2007 à Kimoka et Sake au Masisi (Nord-Kivu) – en
lieu et place du brassage convenu dans l’Accord global et inclusif issu du
Dialogue inter-congolais organisé en 2002 à Sun City – font qu’aujourd’hui un
tiers des officiers est issu de l’ancienne rébellion du CNDP du général Laurent
Nkunda et un autre tiers de diverses milices villageoises Maï-Maï
».
La Référence+ signale qu’un député national
d’opposition soutenant Etienne Tshisekedi intègre le M23. « Le camarade Roger
Lumbala est bel et bien membre du M23, il est ici avec nous », a affirmé un
responsable du M23 selon une dépêche de Xinhua reprise par La
Réf+.
Par ailleurs, Amani Kabasha, chef adjoint du département de communication, de la presse et des médias du M23 a annoncé l’intégration dans les prochains jours de cinq autres grands politiciens congolais qui vivent en Europe. Selon les enquêtes du ministère de l’Intérieur, Roger Lumbala, député membre de l’opposition est accusé d’avoir comploté pour renverser le pouvoir de Kinshasa.
L’Objectif annonce l’arrivée d’un émissaire de l’UA à Kinshasa. En effet, l’Union africaine a décidé d’apporter sa part à la résolution de la crise qui déchire depuis plus de huit mois la partie Est de la RDC.
L’arrivée, mercredi 2 janvier à Kinshasa,
de son Commissaire à la paix et à la sécurité, l’Algérien Ramtane Lamamra en est
une preuve. Le diplomate de l’Union africaine est en visite de deux jours pour
s’imprégner de la situation dans la région des Grands Lacs et le conflit armé
dans l’Est de la RDC.
© CongoForum, le jeudi 3 janvier
2013
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