(7sur7 12/12/2012)
Le département d'Etat (ministère américain des Affaires
étrangères) a été mardi la cible de critiques d'élus du Congrès et d'ONG pour sa
politique en Afrique des Grands lacs, notamment pour ne pas avoir réussi à
stopper la rébellion dans l'Est de la République démocratique du Congo
(RDC).
"Les efforts internationaux pour construire un processus de paix
crédible pour le Congo sont manifestement dans un piteux état, condamnant le
pays à de nouveaux cycles d'un conflit dévastateur", s'est insurgé lors d'une
audition à la Chambre des représentants le patron de l'ONG Enough Project, John
Prendergast.
Au-delà d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU
appelant à la fin des violences, "la réponse de la diplomatie internationale
s'avère être extraordinairement inefficace", a poursuivi l'expert.
Le
secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Afrique, Johnnie Carson, a longuement
défendu la diplomatie américaine dans les Grands lacs, contestant qu'elle soit
"faible".
Des pourparlers se tiennent actuellement à Kampala (Ouganda)
entre la RDC et les rebelles du M23, mouvement de mutins qui combat depuis avril
l'armée congolaise dans la riche province minière du Nord-Kivu (est). Le M23 est
composé d'ex-rebelles tutsis congolais qui avaient été intégrés à l'armée de RDC
après un accord de paix signé en 2009. Ils s'étaient mutinés au printemps en
arguant que l'accord n'avait jamais été entièrement respecté.
L'est de la
RDC, région frontalière avec le Rwanda et l'Ouganda, riche en cuivre, diamants
et or, a été le théâtre de plusieurs guerres régionales de 1996 à
2003.
Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le
M23, ce que Kigali et Kampala nient.
Longtemps alliés au Rwanda du
président Paul Kagame, les Etats-Unis ont commencé cet été à rompre leur idylle
avec Kigali, réduisant leur modeste aide militaire et l'accusant de plus en plus
ouvertement d'appuyer le M23.
Ces dernières semaines toutefois, le
département d'Etat préférait appeler à "la fin des soutiens extérieurs au M23"
plutôt que de désigner nommément le Rwanda et l'Ouganda.
M. Carson a
cependant admis qu'il existait des "preuves crédibles" d'un appui rwandais aux
mutins en RDC et reconnu que Washington n'avait jamais pris de sanctions contre
des responsables de Kigali montrés du doigt par l'ONU.
Le représentant
Christopher Smith a plaidé pour la création d'un "émissaire du président (Barack
Obama) capable d'envoyer un message plus fort aux protoganistes du processus de
paix".
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